Plus le temps passe, plus le risque d'enlisement de la situation se précise alors que, selon diverses sources, El Gueddafi tâte certains pays européens dans l'éventualité d'un départ Plus de deux semaines après le début de l'intervention internationale, les forces loyalistes gardent un certain avantage sur les rebelles, mais cet avantage reste relatif. Hier en milieu de journée, au lendemain d'intenses combats entre rebelles et forces loyales au dirigeant libyen aux portes de Brega, les combats ont repris pour l'acquisition de ce port pétrolier situé à 800 km à l'Est de Tripoli. Les rebelles, à bord de pick-up et de voitures, ont réussi à avancer hier jusqu'aux abords est de la ville avant d'être de nouveau repoussés par des tirs d'artillerie et d'obus des forces pro-El Gueddafi. Alors que sur le terrain l'issue de la bataille demeure incertaine, on assiste à des tentatives d'El Gueddafi de desserrer l'étau qui l'enserre peu à peu. Ainsi, selon des médias italiens, le régime de Tripoli ferait appel à la collaboration de la Grèce et de Malte - membres de l'Union européenne - et à la Turquie - membre de premier plan de l'Otan - en vue d'une médiation pour un éventuel cessez-le-feu. C'est dans cette perspective, qu'un émissaire d'El Gueddafi, le Secrétaire d'Etat aux Affaire étrangères, Abdellati El Obeïdi, a été dépêché dimanche à Athènes et Malte et hier à Ankara. De fait, rien ne va plus pour le colonel El Gueddafi! En effet, Abdelati El Obeïdi a rencontré dimanche le Premier ministre grec Georges Papandreou. Dépêché à Athènes, l'émissaire du colonel El Gueddafi a transmis un message faisant apparaître que le régime «cherche une solution» au conflit en Libye. Entre la pression sur le terrain, la pression de son gouvernement et la pression internationale, tout porte à croire qu'il va finir par craquer. Il est vrai qu'avec toute la volonté et le courage du monde, personne ne peut résister indéfiniment, même pas El Gueddafi. Pour sortir du conflit, tout en gardant la tête haute, El Gueddafi semble chercher une voie diplomatique de sortie alors que ses plus fidèles collaborateurs le lâchent un par un. D'autre part, le CNT commence à se faire reconnaître à l'étranger. Ainsi, l'Italie a reconnu à son tour le CNT, au moment ou les Etats-Unis décident de prolonger leurs frappes alors que la Royal Air Force britannique (RAF), affirme que les opérations de maintien de la zone d'exclusion aérienne dureront au moins six mois. L'armée américaine avait prévu de retirer ses avions de combat et ses missiles Tomahawk du théâtre des opérations à partir du week-end. Mais selon le Pentagone, «en raison du mauvais temps récent en Libye, les Etats-Unis ont répondu positivement à la demande de l'Otan de prolonger leurs frappes aériennes» jusqu'à hier. Sur le plan politique, El Gueddafi change de stratégie. Après la démission dimanche d'un de ses conseiller, Ali Triki, doyen des diplomates, quatre jours après la défection du chef de la diplomatie, Moussa Koussa. Ce nouveau coup dur pour El Gueddafi, de plus en plus isolé, est intervenu alors qu'au moins deux de ses fils, Seif al-Islam et Saadi, proposent une transition vers une démocratie constitutionnelle qui prévoirait le retrait du pouvoir de leur père, a rapporté hier le New York Times. Le quotidien américain, citant un diplomate sous couvert de l'anonymat et un responsable libyen informés du projet, indique que la transition serait pilotée par Seif al-Islam. A cette éventualité, le Conseil national de transition (CNT), qui représente les insurgés, a été plus que catégorique: «El Gueddafi et ses fils doivent partir avant toute négociation diplomatique», a déclaré le porte-parole du CNT, Chamseddine Abdulmelah, à Benghazi.