La Libye s�enlise dans une situation des plus confuses. L�offensive lanc�e sur Tripoli par les rebelles n�a pas encore permis de d�busquer Kadhafi. Le CNT se projette n�anmoins dans l�apr�s-Kadhafi et r�clame le d�blocage des avoirs libyens gel�s. Sur le front, les rebelles combattaient les pro-Kadhafi dans quelques poches de r�sistance. Sur le front Est, il tentaient de progresser vers Syrte qui �tait bombard�e par l'Otan. Des avions britanniques ont bombard� hier un important bunker servant de quartier g�n�ral dans la ville natale de Kadhafi. Traqu� mais toujours introuvable, il a appel� jeudi � la r�sistance. �Il faut r�sister contre ces rats d'ennemis, qui seront vaincus gr�ce � la lutte arm�e�, d�clarait-il dans un enregistrement diffus� par la cha�ne satellitaire Arrai, bas�e en Syrie, appelant ses partisans � lib�rer Tripoli. Tandis que les combats continuaient de faire rage, le comit� ex�cutif du Conseil national de transition (CNT), jusque-l� install� � Benghazi, a �t� transf�r� � Tripoli. Le CNT r�clame les avoirs libyens � l��tranger Huit hauts responsables du CNT sont arriv�s jeudi dans la capitale pour pr�parer la transition politique, a annonc� de son c�t� un porte-parole du CNT, Mahmoud Chammam. Se projetant d�j� dans l�avenir, le CNT revendique le d�blocage des avoirs libyens � l��tranger. Mahmoud Jibril, num�ro deux de la r�bellion libyenne, a indiqu� hier � Istanbul que la survie de la nouvelle administration libyenne d�pendait du d�blocage des avoirs libyens gel�s. �Il y aura d'importantes attentes de la nouvelle administration qui sera mise sur pied apr�s la chute du r�gime et pour son succ�s le d�blocage des fonds gel�s est essentiel. Ces fonds sont n�cessaires pour que la vie puisse continuer normalement�. Aussit�t dit, aussit�t fait. Les rebelles ont obtenu le feu vert de l'ONU pour une aide r�clam�e d'urgence destin�e � la reconstruction du pays dont l'�conomie est exsangue apr�s plus de six mois de conflit. Le Conseil de s�curit� a accept� de d�bloquer 1,5 milliard de dollars d'avoirs libyens gel�s. La somme de 1,5 milliard de dollars est retenue par les Etats-Unis, qui veulent envoyer 500 millions de dollars � des groupes humanitaires internationaux, 500 millions au CNT pour payer des salaires et des services essentiels et 500 millions � un fonds international pour la Libye pour acheter du carburant et d'autres biens de premi�re n�cessit�. Rome a annonc� pour sa part avoir donn� l'ordre pour le d�gel d'une premi�re tranche des avoirs libyens � hauteur de 350 millions d'euros. L'Union europ�enne a appel�, quant � elle, � la prudence dans le d�blocage des avoirs libyens gel�s par la communaut� internationale pour sanctionner le r�gime Kadhafi, en estimant qu'il fallait s'assurer que les partisans du r�gime n'en b�n�ficient pas. Difficile consensus � l�UA Pendant ce temps, l�Union africaine tente d�arriver � un consensus. Le Conseil de paix et de s�curit� de l'Union africaine a d�but� hier au si�ge de l'UA � Addis Abeba, une r�union consacr�e enti�rement � la Libye. L'Union africaine doit favoriser �une transition inclusive et consensuelle� en Libye, alors que la phase militaire est �en train de se conclure� a d�clar� le pr�sident de la commission de l'UA Jean Ping � l'ouverture de ladite r�union. Seuls trois chefs d'Etat, sur les quinze membres du CPS, �taient pr�sents � l'ouverture des d�bats : le Djiboutien Isma�l Omar Guelleh, l'Ougandais Yoweri Museveni et le Sud-Africain Jacob Zuma, qui pr�side la r�union en l'absence de son homologue burundais Pierre Nkurunziza. L'Union africaine n'a � ce jour pas officiellement reconnu le CNT comme le repr�sentant l�gitime de la Libye et cette question �tait au c�ur des discussions � huis clos des membres du CPS. De son c�t�, le Haut-Commissariat des Nations unies des droits de l'homme a lanc� hier une mise en garde contre les chasseurs de prime, cherchant � tuer Kadhafi, en d�clarant que les assassinats ne font pas partie des r�gles de droit. La r�gle de droit est essentielle, elle s'applique � Kadhafi aussi bien qu'� n'importe qui d'autre� a d�clar� Rupert Colville, porte-parole de l'ONU, en r�ponse � une question sur la prime de 1,67 million USD pour la capture de Kadhafi, vivant ou mort. �Clairement, la r�gle de droit s'applique aux ex�cutions sommaires, celles-ci ne sont pas admissibles, en temps de paix ou en temps de guerre�.