Ancien chef d��tat-major de la 1re R�gion militaire, Abderrazak Ma�za sort de sa r�serve et s�exprime sans d�tour sur les questions s�curitaires. Le g�n�ral � la retraite dit son d�saccord avec la politique d�amnistie, s�indigne du sort r�serv� aux patriotes et affirme que le terrorisme doit �galement �tre battu sur le terrain de l�id�ologie. Exprimait-il une opinion personnelle ou parlait-il au nom d�un courant au sein de l�institution militaire ? Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Sans concession aucune, le g�n�ral � la retraite exprime dans une sortie m�diatique ce qu�il pense de la politique d�amnistie g�n�rale. Il pense qu�elle est � l�origine d�une grande d�mobilisation et de la recrudescence du terrorisme. �L�amnistie au profit des terroristes, le sort r�serv� aux patriotes et GLD apr�s leur d�sarmement et, enfin, la mise � l��cart de nombreux acteurs de la lutte antiterroriste qui cumulent une assez longue exp�rience en la mati�re et ma�trisent parfaitement le terrain. Quelques ann�es plus tard, le sentiment de victoire sur le terrorisme a laiss� appara�tre des r�flexes de routine et de laisser-aller chez les forces de s�curit� et la population, ce qui a permis aux groupes terroristes de se red�ployer sur la sc�ne avec des �l�ments plus aguerris qui profitent de toutes les br�ches�, disait-il hier sur les colonnes d� El Watan. R�volt� par le traitement r�serv� aux Groupes de l�gitime d�fense (GLD) et aux patriotes, il estime que �des personnes comme Mohamed Gharbi de Souk Ahras, ou Ali Bounab de Timezrit ou encore d�autres hommes tr�s nombreux qui ont r�pondu � l�appel du pays ne m�ritent pas d��tre rejet�s avec autant de m�pris. Nous leur devons plus de consid�ration et de respect� et d�ajouter qu�il n��tait pas dans l�ordre des choses de traiter les terroristes en h�ros. �En parall�le, les terroristes graci�s vivent dans une opulence r�voltante. Abdelhak Layada, ex�mir du GIA, groupe dont il �tait membre fondateur, est devenu un intouchable � Baraki, Bena�cha, l�ex-chef terroriste, s�enrichit de plus en plus � Chlef, Madani Mezrag fait de m�me � Jijel, et Kartali, celui qui a assassin� une petite �coli�re � Larba�, b�n�ficie de tous les privil�ges des autorit�s. Je ne cite que ceux-l�, parce que la liste est trop longue. Comment voulez-vous que les gens ne se posent pas de questions ? Comment voulez-vous qu�aujourd�hui les gens aident l�Etat � lutter contre le terrorisme ? Il y a comme une remise en cause de l�engagement de tout un pan de la soci�t� contre le terrorisme. Ceux qui faisaient de l�Alg�rie une terre � br�ler sont mieux consid�r�s que ceux qui se sont sacrifi�s pour leur faire barrage.� Si le terrorisme redouble d�activit�, le g�n�ral � la retraite y voit plusieurs raisons. �En 2005, le retour des repentis, des prisonniers graci�s et des amnisti�s dans leurs quartiers a suscit� chez la population un sentiment d�incompr�hension, mais aussi de malaise. Du coup, la peur s�est install�e et avec elle la d�mobilisation. � Une d�mobilisation accentu�e par le traitement auquel ont eu droit les patriotes. �Ceux qui constituaient nos yeux et nos oreilles dans les villes et villages ont �t� d�sarm�s et �cart�s au m�me titre que ces cadres de l�arm�e et de la police, qui �taient � l�avant-garde de la lutte. Ces derniers ont �t� soit mut�s dans des services internes pour une raison ou une autre, soit carr�ment mis � la retraite. Leur exp�rience n�a pas �t� capitalis�e. La majorit� de ceux qui les ont remplac�s n�ont pas connu le terrain des ann�es 1990� a-t-il d�plor�. Exprimant son avis sur ce que devrait �tre la lutte contre le terrorisme, il estime que �la lutte contre le terrorisme ne rel�ve pas uniquement des forces de s�curit�. Ce malaise social mais aussi ces discours politiques, accusant les patriotes et les GLD tant�t de mercenaires, tant�t de gens recrut�s dans la p�gre, ont profit� � l�occupation du terrain par les groupes terroristes� et de conclure que �la victoire sur le terrorisme doit se faire non seulement sur le terrain s�curitaire, mais aussi sur le plan id�ologique et social. Un Etat fort ne doit laisser aucune partie de son terrain inoccup�e. Il doit �tre en position de force pour rassurer sa population et l�avoir de son c�t�. Interpr�t�e comme un recul, toute concession peut �tre utilis�e par les terroristes comme br�che pour r�occuper le terrain, faire des victimes et neutraliser toute volont� de lutte�.