Une peine de vingt ans de prison ferme a �t� requise jeudi dernier par le repr�sentant du minist�re public pr�s le tribunal de Sidi M�hamed (Alger) contre le principal mis en cause dans l�affaire de trafic de devises � Hydra. Des peines allant de cinq � dix ans de prison ont �t� �galement demand�es contre les dix autres personnes poursuivies dans la m�me affaire. Pr�vu le 18 ao�t dernier, le proc�s s�est tenu jeudi dernier, apr�s que le principal mis en cause, qui �tait en fuite depuis le d�mant�lement du r�seau, s�est rendu aux services de s�curit�. Ce qui n��tait au d�part qu�une simple rumeur sur l�existence d�une fili�re de trafic de devises dans le quartier chic de Hydra, sur les hauteurs d�Alger, s�est finalement av�r� une grosse affaire qui d�passe l�acte du simple change. Selon l�accusation, �l�arri�re-base exerce avec un important r�seau international de fuite de capitaux et de mouvements ill�gaux de devises�. Le r�seau avait �t� d�mantel� par la Gendarmerie nationale suite � un long travail d�investigation engag� par la section de recherches (SRGN) relevant du groupement de la wilaya d�Alger. Selon les premiers �l�ments de l�enqu�te, le r�seau �tait sp�cialis� dans la vente de t�l�phones mobiles et autres accessoires, sous fond de trafic de devises, qui disposait de ramifications en Alg�rie, en Europe et en Am�rique. L�enqu�te lanc�e en 2009 a permis, dans un premier temps, la d�couverte de dizaines de swift prouvant le transfert de 320 milliards de dinars, soit l��quivalent de 26 millions d�euros, vers l��tranger. La perquisition du magasin �sp�cialis� dans la vente de t�l�phones portables, mais qui faisait office de bureau de change, a permis la r�cup�ration de 50 000 euros, de 70 000 dollars am�ricains et de 25 millions de dinars alg�riens. Selon les �l�ments de la section de recherche de la Gendarmerie nationale, le local commercial ressemblait � une �succursale bancaire�. En effet, trois machines, des compteuses de billets de banque, 2 coffres-forts pleins de dinars et de devises, un autre coffre-fort plein de swift ont �t� d�couverts. Le transfert frauduleux de devises se faisait en direction de la Turquie, de la Tunisie et des Emirats arabes unis. L�accusation fait �tat �galement d�un large mouvement de �blanchiment d�argent�. Ainsi, les sommes colossales qui ne pouvaient �tre transf�r�es vers l��tranger ont toutes �t� �investies� en Alg�rie. Le blanchiment d�argent s�op�rait avec l�achat de locaux commerciaux, d�appartements et de villas dans une dizaine de localit�s de la capitale. Les quartiers cibl�s sont notamment Hydra, Ben Aknoun, Bouzar�ah, Bir-Mourad-Ra�s, Ouled Fayet et Bouchaoui. La mise hors d��tat de nuire de ce r�seau a permis aux enqu�teurs de la SRGN d�identifier ses ramifications ainsi que le principal mis en cause. Ce dernier, �g� de 40 ans, est demeur� en fuite durant une ann�e avant de se rendre. Faisant l�objet d�un mandat d�amener et frapp� d�interdiction de quitter le territoire alg�rien, �il n�avait d�autre choix que de se rendre aux services de s�curit� pour r�pondre des chefs d�inculpation d�association de malfaiteurs, transfert ill�gal de capitaux, blanchiment d�argent et violation des dispositions de la loi sur la monnaie�. Lors de leur plaidoirie, les avocats de la d�fense, dont Me Maachou, se sont interrog�s sur l�attitude qu�affichent les pouvoirs publics face au ph�nom�ne de change parall�le de devises. En effet, l�avocat en question n�a pas h�sit� � interpeller le magistrat sur l�existence du ph�nom�ne � une dizaine de m�tres du palais de justice de la rue Abane-Ramdane (Alger).