Hier, c��tait le premier jour de la rentr�e scolaire, en somme la sociale. C��tait aussi le premier jour du retour des embouteillages et avec eux des crises de nerfs. Apr�s une petite �accalmie� durant le mois d�ao�t, les grands embouteillages sont de retour. Et ce ne sont pas les diff�rents barrages s�curitaires sur les autoroutes qui faciliteront la circulation. Quatre barrages fixes entre R�gha�a et Alger Sortis plus t�t que d�habitude, les familles alg�roises s��taient d�j� pr�par�es hier aux embouteillages. �Nous nous sommes r�veill�s � 5h30 pour sortir � 6h30. Le temps de prendre notre petit-d�jeuner, nous pr�parer et habiller nos enfants. Nous nous sommes mis en route. A peine quelques minutes pass�es sur l�autoroute que nous apercevions les premiers bouchons de la journ�e. Il �tait � peine 7h 10�, d�plore une jeune cadre dans une entreprise priv�e. Et de pr�ciser : �Nous habitons � R�gha�a. Mon mari et moi travaillons respectivement � Alger et � Baraki. Il faudrait, en somme, sortir � 6h pour �tre au boulot � 7h. Cela ne rime � rien.� Comme elle, nombreux sont les automobilistes qui ont constat� hier que les barrages fixes sont maintenus, avec les multiples d�sagr�ments qu�ils provoquent. Dans les embouteillages, hier, parents et enfants prenaient leur mal en patience. Les jolies nattes des petites filles, le gel des cheveux pour les gar�ons et les beaux habits n�ont plus gard� leur fra�cheur. �Avec cette chaleur et l�humidit�, nos nerfs sont mis � rude �preuve. Mon premier r�flexe a �t� de culpabiliser mon �pouse parce qu�elle a pris le temps de mettre du parfum. Je fulminais pour un rien pour, � la fin, constater que la cause principale de ces �bouchons� est un barrage�, t�moigne un p�re de famille. Toutes les voies sont occup�es par des voitures, poids lourds, autocars. La bande d'arr�t d'urgence et l'accotement sont bloqu�s. Les v�hicules roulent sur tout ce qui est carrossable. �Je pensais que le fait que l��tat d�urgence ait �t� lev�, nous n�aurions plus � subir ces barrages insignifiants �, constate-t-il am�rement. Le calvaire commence depuis Boudouaou o� la Gendarmerie nationale a �rig� un barrage de contr�le routier. Ce m�me corps s�curitaire a �rig� un autre point de contr�le routier � R�gha�a. La police prend par la suite le relais. D�abord au niveau de la cit� des Bananiers, puis � l�entr�e de la route moutonni�re. Sur la voie express allant de Dar El Beida � Ben Aknoun, deux barrages de contr�le routier, les gendarmes d�abord au niveau de la bretelle de Baraki et, ensuite, les policiers � moins de deux kilom�tres, soit au niveau de la bretelle d�El Harrach. �J�attendais avec impatience la livraison des nouvelles infrastructures routi�res devant �tre livr�es. Je pensais que nos probl�mes d�embouteillage seront de l�histoire ancienne. Sauf que m�me au niveau des nouvelles autoroutes, de nouveaux barrages sont �rig�s�, rel�ve, de son c�t�, un consultant. Barrages sur les nouvelles autoroutes Automobilistes et passagers sont exc�d�s et ne comprennent pas l'utilit� de ces barrages fixes install�s sur l'autoroute, sans aucune mesure de s�curit�. �Imaginez la situation, vous roulez � 120 km � l�heure, comme indiqu� sur les plaques de signalisation, et tout d�un coup, un barrage de la gendarmerie se dresse devant vous. C�est inconcevable. Cela ne se passe qu�en Alg�rie. Ils n�ont qu�� faire des rondes pour assurer notre s�curit� au lieu de nous faire vivre ce calvaire quotidien�, rel�ve, pour sa part, un jeune avocat. Au fait, m�me au niveau des nouvelles infrastructures routi�res, des barrages de contr�le fixes ont �t� install�s par la gendarmerie. �Il n'y a, je crois, qu'en Alg�rie, que des barrages des forces de l'ordre sont dress�s sur des autoroutes. La vocation d'une autoroute est d'�viter les nationales et d�partementales pour aller plus vite et gagner du temps. Or, parfois, on est bloqu� pendant des heures�, constate un expatri� en poste en Alg�rie depuis six mois. �Ce qui me surprend et m�horripile est le comportement des agents des services de s�curit�, gendarmes et policiers. Ils ont l�air distraits ou en conversation, ou se contentent de regarder sommairement les v�hicules et les passagers lorsque vous d�passez le barrage. Parfois, ils d�tournent carr�ment leurs regards et se mettent � discuter, t�tes baiss�es, avec � la main, leur d�tecteur de m�taux�, note un autre automobiliste. Contre-productivit� Apr�s avoir pass� des heures en voiture, chauffeurs et passagers sont exc�d�s � leur arriv�e au travail. Les nerfs sont � fleur de peau. A coup s�r, en retard, ils mettent du temps pour se mettre au travail. �Quand j�arrive au bureau, je mets un quart d�heure minimum avant de plonger r�ellement dans mes dossiers. Il m�arrive, dans certains cas, de refaire totalement ma toilette : je me lave le visage, je me parfume, pour me d�stresser. C�est impensable�, s��crie une jeune cadre dans une entreprise publique. Celle-ci n�est pas la seule � se retrouver dans la m�me situation. �J�ai beau essayer de m�organiser pour �tre � l�heure et ne pas subir le regard foudroyant de ma responsable, je n�y peux rien. Mon mari et moi empruntons divers raccourcis pour arriver au m�me r�sultat : en retard et au bord de la crise d�hyst�rie�, rel�ve pour sa part une jeune assistante dans un cabinet d�avocat. Ces situations ont laiss� place � des supputations plus extravagantes les unes que les autres. Les uns affirment que �c�est voulu par l�Etat pour que nous nous ne travaillons pas et restons tout le temps mis�reux �. Et d�autres pensent que �les autorit�s ne savent pas quoi faire pour assurer la s�curit�, alors elles dressent ces barrages.� En tout �tat de cause, la seule question qui reste en suspens est : Jusqu�� quand devront les automobilistes alg�rois �vivre� avec ces barrages ?