A peine une journ�e consomm�e que la toute nouvelle instance de gestion du championnat professionnel d�clenche la machine de r�pression des violences dans et autour des stades. Lundi, en fin de journ�e, la LNFP de Mahfoud Kerbadj a rendu publiques les d�lib�rations de sa commission de discipline concernant les affaires li�es au d�roulement du round inaugural du challenge national 1 et 2. Cette derni�re (la CD de la LNFP) a pris ces d�cisions apr�s analyse des matchs programm�s durant cette lev�e. Aussi, deux rencontres ont fait les frais du mauvais comportement des galeries pr�sentes. D�abord, le Clasico entre la JSK et le MCA, avanc� au mardi 6 septembre. Ce soir-l�, l�assistance somme toute moyenne (il y avait � peine dix mille fans dont le tiers compos� de fans visiteurs) du stade du 1er - Novembre de Tizi Ouzou, a salu� la prestation remarquable de nos deux repr�sentants africains par quelques jets de fumig�nes dont un a touch� le lat�ral gauche du MCA, R�da Babouche. Lanc� par un� supporter du Mouloudia d�Alger, l�objet a atteint l�ex-international au cr�ne, n�cessitant un long arr�t de jeu et provoquant la sortie pr�matur�e du joueur bless�. L�arbitre international, Mohamed Bichari, n�a pas jug� utile de mettre fin � la partie alors que le r�glement � ce sujet est clair. Peut-�tre qu�il s�est dit que puisque l�incident a �t� provoqu� par un fan des Vert et Rouge, l�arr�t du match n��tait pas indispensable. La commission de discipline de l�ex-LNF, elle, n�a pas fait cas de ce manquement au code disciplinaire, notamment la loi 5 de l�IB (article 67) portant sur les devoirs de l�arbitre qui stipule que �si l�arbitre, un des arbitres assistants, un joueur ou un officiel d��quipe est touch� par un objet lanc� par un spectateur, l�arbitre peut laisser le match se poursuivre, l�interrompre ou l�arr�ter d�finitivement en fonction de la gravit� de l�incident. Il doit dans tous les cas rapporter le(s) fait(s) aux autorit�s comp�tentes �. Le moins que l�on puisse dire est que la commission de discipline est rest�e �neutre� � ce propos, pr�f�rant sanctionner et l�organisateur (JSK) et le club du joueur victime des agissements de ses propres supporters. Plus grave, la CD de la LNFP a prononc� le huis clos pour la JSK et le MCA d�s la premi�re infraction, alors que les textes en vigueur pr�voient de telles mesures � la suite d�une r�cidive. La structure de discipline de la LNFP a fait sa propre lecture des faits en appliquant l�article 67 du code disciplinaire. Celui-ci r�serv� � l�utilisation de produits pyrotechniques et jets de projectiles, pr�voit dans son point 4 que le �jet de projectiles entra�nant des dommages physiques� est passible d��un match � huis clos� et d�une amende de �soixante mille dinars pour le club�. Or, si la sanction administrative est conforme au texte, l�amende que la JSK et le MCA doivent payer ne l�est pas (50 000 DA au lieu des 60 000 pr�vus). Les sanctions pr�vues pour le cas du CSC sont encore plus graves et sentent le �r�glement de compte�. La FAF r�gle les comptes des Sanafir Et pour cause, le club phare de l�antique Cirta a �cop�, lui aussi d�un match � huis clos en plus de 100 000 DA d�amende alors que son manageur, Mohamed Boulahlib, dit �Soussou� est �interdit � vie de toute fonction sportive�. Le dirigeant du CSC doit �galement s�acquitter d�une amende de 200 000 DA. La sentence est prononc�e par la CD de la LNFP en r�ponse aux faits qui se sont produits samedi dernier lors du match CSC-JSMB (0-0). La LNFP a mis en avant le �d�ploiement de banderoles o� figurent des inscriptions portant atteinte � l�honneur et � l�image des instances FAF et � la Ligue�. Une premi�re dans les annales, ou presque si l�on rappelle ce qui s�est pass� quelques saisons plus t�t � Bologhine lors d�un certain USMA- CRB. Ce jour, les fans du club de Soustara avaient accroch� des banderoles sur lesquelles le pr�sident de la FAF a �t� trait� de dictateur. La suite, on la conna�t : l�USMA s�en est tir�e � bon compte et son pr�sident, Said Allik, blanchi. Ce qui ne semble pas le cas du club constantinois qui �cope d�un match � huis clos et de 100 000 DA d�amende et voit son principal dirigeant radi� �� vie� de toute fonction au sein des structures sportives. Une mesure qui s�est bas�e sur l�article 76 du code disciplinaire. Ce dernier stipule que �si au cours d'une rencontre, les spectateurs d'un club d�ploient des banderoles o� figurent des inscriptions portant atteinte � l�honneur et � l�image des officiels ou instance et/ou portant des slogans antisportifs, politiques, ou discriminatoires, le club encourt les sanctions suivantes : un match � huis clos en plus de cent mille dinars (100 000 DA) d�amende pour le club�. En cas de r�cidive, le CSC encourt un match perdu. Plus loin, dans l�article 77, intitul� �Outrage � la F�d�ration ou � l'une de ses structures et/ou de ses membres�, les fautifs (dans notre cas M. Boulhabib) s�exposent aux sanctions suivantes : six matchs de suspension ferme pour le joueur fautif, deux ans de suspension ferme de toute fonction officielle pour le responsable concern� du club, cinquante mille dinars d�amende pour le joueur fautif et enfin cent mille dinars d�amende pour le responsable concern� du club. Il n�est aucunement fait mention d�une radiation comme soulign� dans l�affaire n� 9 trait�e par la commission de discipline de la LNFP et dont nous reproduisons int�gralement les attendus et le verdict port�s sur le site de la ligue (voir encadr�). Cabale sportivo-juridique Les articles 4 et 6 du code disciplinaire traitent de la comp�tence de la ligue et de ses structures � prononcer des sanctions et des mesures conservatoires � l�encontre des acteurs du football national. L�article 22 �voque les expulsions de joueurs et des autres officiels (entra�neurs, dirigeants) qui sont sous l�autorit� de l�arbitre et de ses assistants. Quant � l�article 79, il est r�serv� � l�influence qu�un club peut exercer sur un officiel durant un match et qui entra�ne la perte des points du match en question par p�nalit� (3-0), la d�falcation de 3 points suppl�mentaires, deux ans de suspension de toute fonction officielle pour le pr�sident du club fautif et une amende de un million de dinars. Le r�dacteur de la d�cision fait mention d�une r�cidive dans l�article 79 alors que ce dernier n�en fait aucunement cas. Comme on le constate, le dossier �Boulhabib� a tout l�air d�un r�glement de compte. Juste un rappel juridique : si la FAF, ou tout autre instance f�d�rale de toutes les disciplines sportives, veut radier un des siens, elle doit d�abord le sanctionner � deux ans et transmettre sa proposition de radiation � la tutelle, � savoir le MJS. S�il est vrai que la FAF se croit d�pendante de la Fifa et exclusivement de cette structure, la pr�sente affaire risque, elle, d�avoir des ramifications qui d�passeront le cadre sportif et juridique, au double plan g�ographique national et international. L�An II du professionnalisme ne fait que commencer.