La R�gence d�Alger depuis l�apog�e de l�Empire ottoman jusqu�� son d�clin : c�est cette longue s�quence d�histoire de l�antique m�dina d�El-Djaza�r qui nous est propos�e � lire par Mohamed Benmeddour. Son nouveau livre D�couverte de la Bahdja entre 1516 et 1830 se veut un voyage ethnographique pour enrichir, voire parfois corriger ce qui a �t� publi� sur le sujet. En tout, le lecteur a droit � 304 pages cens�es apporter un autre �clairage sur ces temps anciens, et surtout lui ouvrir les yeux sur plus de trois si�cles d�histoire falsifi�s par l�historiographie coloniale notamment. De l�arriv�e des fr�re Barberousse (Arroudj et Kheir-Eddine) jusqu�au coup de l'�ventail, puis le d�but de la conqu�te fran�aise, en passant par les personnages c�l�bres, les sites, les monuments et autres jardins et palais, l�auteur nous propose une large r�trospective, souvent d�taill�e, sur l�histoire de la cit�, ses fondements socio�conomiques et militaires, ses richesses et tout un art de vivre. Dans cette histoire revisit�e, l�esth�tique architecturale, l��pop�e de la Ta�fa(la marine alg�roise) et de ses ra�s, ainsi que les coutumes et traditions de l��poque ont, bien s�r, la part belle. Le texte est agr�ment� de planches, miniatures, photos et autres illustrations pour donner plus de relief � l�ouvrage. De prime abord, Mohamed Benmeddour a r�alis� l� un v�ritable travail acad�mique, suivant une approche didactique pouvant satisfaire � la fois le large lectorat et les chercheurs. Seulement voil�, l�invitation au voyage et � la d�couverte se transforme, d�s les premi�res pages, en un p�riple quelque peu mouvement�. Ah ! Cette p�nible impression d�avoir � d�chiffrer le brouillon d�un manuscrit plut�t que de tenir entre les mains une �uvre achev�e. Et comment parcourir un livre o�, de bout en bout, les r�gles de grammaire, de conjugaison, de syntaxe et la ponctuation ont �t� all�grement massacr�es ? La lecture est tellement malais�e que les plus mordus seront d�courag�s par toutes ces coquilles sem�es � profusion et qui donnent des phrases sans queue ni t�te. On comprend que l�ouvrage a �t� �dit� � l��tat brut, sans passer par l��tape incontournable de la correction et des derni�res retouches avant publication. O� est l'excuse des �diteurs ? Et le respect d� au lecteur ? On comprend ensuite que Mohamed Benmeddour n�est pas un historien chevronn�, mais plut�t quelqu�un qui travaille sur le patrimoine mat�riel et immat�riel de l�Alg�rie. La preuve, ces contrev�rit�s, approximations et autres erreurs qui viennent parfois se glisser dans le texte. Par exemple, l��crivain fran�ais Jules Renard n�a jamais �t� captif d�Alger, lui qui est n� en 1864 (p. 174) ! Ou encore, c�est se tromper d�acteurs et d��poque que de confondre la dynastie berb�re des Almoravides avec les tribus arabes venues d�Orient (p. 178). La m�thodologie, la structure de l�ouvrage et le traitement de texte font penser, eux, � une compilation, un assemblage de communications �crites sans r�elle ligne directrice qui en assure la coh�rence. Le tout p�che aussi par une bibliographie r�duite � sa plus simple expression, des illustrations jamais sourc�es, un texte non �tay� par des auteurs cit�s et autres r�f�rences bibliographiques. Quand on ambitionne de publier un ouvrage de r�f�rence, on doit faire preuve de s�rieux, de rigueur et d�honn�tet� intellectuelle. Les corpus, techniques, canevas, m�thodologie et autres outils de travail, de recherche et d�exploitation sont universellement connus. La cr�dibilit� d�un auteur et de son �diteur a un prix : bannir le bricolage et agir, enfin, en professionnels. Esp�rons que les prochains livres de Mohamed Benmeddour soient � l�image de cette architecture dont il loue la beaut� et la perfection. L�int�r�t et l�attention du lecteur sont � ce prix. Hocine T. Mohamed Benmeddour, D�couverte de la Bahdja entre 1615 et 1830, �ditions Maison du livre et ONDA, Alger 2011, 304 pages.