Un jour des plus ordinaires qui soient en terre d�Alg�rie, ce samedi 17 septembre 2011. Donn�, virtuellement, comme un jour de grande r�volte et de barricades, il s�est lev� et �gren� dans sa plate routine. L�appel �� la r�volution du 17 septembre � est-il � mettre sur le compte des complots avort�s ou alors proc�de-t-il d�une orchestration de laboratoires savamment entretenue et qui a poursuivi de st�riliser durablement les initiatives des cyber-militants ? Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Le questionnement autour de ce fameux appel, dont la paternit� n�a pas �t� revendiqu�e, reste entier. Sur la Toile, les supputations s�entrechoquent. Les campagnes aussi. A celles qui structuraient la promotion de l�appel en question, ont r�pliqu� des oppositions denses et acharn�es, impliquant m�me, � mesure qu�approchait la date du 17, des ministres de la R�publique. Post anonyme sur la Toile, l�appel �� la r�volution du 17 septembre� a, conjoncture r�gionale aidant, bourgeonn� comme une greffe en bonne saison. Il a non seulement fait d�bat sur la Toile et dans les chaumi�res mais a �galement mobilis� de grands renforts de riposte, � supposer, bien entendu, que le tout ne participait pas de s�quences soigneusement agenc�es d�une seule et m�me orchestration. S�il s�en est trouv� des citoyens qui ont eu la faiblesse de croire � l�av�nement de la r�volution en ce samedi 17 septembre, il en est �galement qui, plus nombreux, sont demeur�s circonspects et prudents, mesurant avec raison la distance s�parant le virtuel du r�el. Pour ces derniers, l�appel en question est frapp� de suspicion du fait qu�il soit rest� anonyme. Suffisant pour qu�ils restent interdits, sur leurs gardes. Et, �tonnement, voire paradoxalement, ce sont des membres du gouvernement, des partis politiques et certains m�dias qui sont mont�s au front contre cette r�volution virtuelle. Le ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales, Dahou Ould Kablia, a publiquement soup�onn� des officines �trang�res travaillant � d�stabiliser l�Alg�rie, d��tre derri�re le fameux appel. Il sera relay� quelque temps apr�s par la patronne du Parti des travailleurs qui, elle, a suspect� �galement la main cach�e de l��tranger. Certains journaux, certainement mis � contribution dans cette in�dite entreprise de r�plique au virtuel, n�ont pas h�sit� � formuler une accusation franche � l�encontre du �sionisme�, allant jusqu�� citer Bernard Henri L�vy (BHL) comme �tant l�instigateur de cette campagne. Certains op�rateurs de t�l�phonie mobile s�y sont �galement impliqu�s, en envoyant des SMS � leurs abonn�es et dans lesquels ils les invitent � ne pas r�pondre � l�appel des sir�nes �trang�res, leur rappelant que le 17 septembre co�ncide avec les massacres de Sabra et Chatila ainsi qu�avec la signature des accords de Camp David. Mais d�o� est-il venu qu�un post comme il en existe des milliers sur la toile suscite de telles et autant de r�actions ? D�abord, cela laisse supposer que la cybermilitance est d�sormais per�ue comme une arme de mobilisation redoutable aux mains de l�opposition et qu�il faille la contrecarrer en investissant un effort de propagande cons�quent. Les r�volutions tunisienne et �gyptienne �tant d�j� pass�es par l�. Cet �pisode, qui a transpos� entre virtuel et r�el, d�montre aussi que l�Internet et les r�seaux sociaux peuvent d�samorcer des r�voltes latentes. Le proc�d� pourrait consister � diffuser anonymement un appel � manifestation � des dates choisies en raison de fortes symboliques qu�elles peuvent charrier, comme le 17 septembre, et enclencher, par la suite, une campagne pour � la fois maintenir l�appel dans sa seule virtualit� et d�courager toutes autres initiatives en les sabordant, donc, par anticipation.