Du 21 septembre au 1er octobre 2011, et pour la troisi�me ann�e cons�cutive, le Salon international du livre d�Alger (Sila) se tiendra au complexe olympique Mohamed- Boudiaf sous le th�me �Le livre d�livre�. Cette seizi�me �dition se distingue des pr�c�dentes par une plus grande place accord�e au livre universitaire, alors que le nombre de participants a encore augment�. Il faut dire que, c�t� chiffres, le Sila s�impose comme la plus importante manifestation culturelle organis�e en Alg�rie. A titre indicatif, l��dition 2010 avait enregistr� 1 200 000 visiteurs (un record). Cette ann�e, les organisateurs pr�voient la participation de 554 maisons d��dition �trang�res repr�sentant 35 pays. Les �diteurs nationaux, eux, sont 150 � �tre pr�sents. A noter aussi le retour en force de l�Egypte avec une centaine de maisons d��dition, alors que la Russie participe pour la premi�re fois avec 35 �diteurs. Quant � l�invit� d�honneur de ce 16e Sila, il n�est autre que le Liban. A la diff�rence des pr�c�dents salons du livre, le Sila est cette fois-ci orient� r�solument vers la production d�ouvrages scientifiques et techniques, sans oublier la litt�rature et les sciences humaines. Environ 70% des titres expos�s sont en effet d�di�s au livre universitaire. Les responsables du Sila ont, semble-t-il, retenu les le�ons du pass� en donnant la priorit� aux titres r�cents et qui r�pondent vraiment aux besoins du lectorat alg�rien, tout en restreignant au maximum la f�cheuse tendance � transformer le Salon en foire (ou bazar) du livre, une br�che dans laquelle s��taient engouffr�s les adeptes de l'import sans contr�le, les �diteurs arabes qui vendaient n�importe quoi et tous ceux qui font commerce du livre religieux. Le 16e Sila sera donc l�occasion pour les lecteurs de s�offrir, en fonction de leur bourse, des ouvrages de meilleure qualit� et surtout r�cents. D�autres lacunes relev�es lors des �ditions pr�c�dentes seront �galement combl�es, dont une meilleure organisation des �tals, l�am�lioration des conditions d�accueil des visiteurs, le respect des horaires, etc. Les familles auront droit � des aires de d�tente et de restauration, des espaces sont m�me r�serv�s aux enfants. Carrefour international et professionnel par excellence, le Salon permet aussi d�aller � la rencontre de nombreux auteurs alg�riens et �trangers, d�assister � des conf�rences (par exemple un colloque international sur �les r�volutions arabes��), des caf�s litt�raires, des ventes-d�dicaces... En cela, le Sila est une vitrine de l��dition nationale et internationale, et ce ne sont pas les f�rus de livres et de lecture qui vont s�en plaindre. Les professionnels et autres op�rateurs de la cha�ne du livre ont eux aussi l�opportunit� de rencontrer leurs homologues �trangers pour d'�ventuels �changes, collaborations, des possibilit�s de formation... L��dition nationale peut trouver ici moyen d�aider � sa promotion � travers ces �changes d�exp�riences, les projets en commun (traduction, co�dition, achat des droits de r��dition...). Mais le Sila demeure malgr� tout l�arbre qui cache la for�t, en ce que ce rendez-vous livresque, le plus important de l�ann�e, ne �d�livre� (sic) en rien l��dition alg�rienne de ce qui l�emp�che de prendre son envol et de pr�tendre enfin aux normes internationales. Si c��tait le cas, le Salon aurait co�ncid� avec une v�ritable rentr�e �ditoriale (et son corollaire la rentr�e litt�raire). Dans un pays o� une politique du livre et de l��dition n�existe pas, le secteur de l��dition est toujours sous perfusion. Pendant ce temps, les prix des ouvrages restent inaccessibles pour le commun des lecteurs. Tant que cet obstacle majeur � la promotion de la lecture n�est pas lev�, le secteur de l��dition restera fragile et vuln�rable. L'inexistence de subventions, les probl�mes de diffusion et de commercialisation, le manque d�organisation de la profession, etc., p�nalisent fortement le petit monde de l��dition en Alg�rie. Au mieux, le Sila ne serait donc qu�un palliatif � toutes les frustrations. Alors, comment socialiser r�ellement le livre, le vulgariser et instaurer de v�ritables traditions de lecture ? L��cole �tant ce qu�elle est (on n'apprend pas � l�enfant � aimer la lecture) et les jeunes plut�t � la recherche d�espaces modernes et multim�dias, il serait temps de s�adapter aux nouvelles technologies de l�information et de la communication (NTIC). Par exemple, en multipliant les biblioth�ques num�riques gratuites, Internet, les r�seaux Intranet. La promotion du livre et de la lecture chez les jeunes g�n�rations d�pend, aujourd�hui, d�une r�elle volont� politique de s�adapter � l��volution du monde moderne et d�agir en cons�quence.