La tripartite, rendez-vous cyclique qui r�unit le gouvernement, la Centrale syndicale et les organisations patronales publiques et priv�es, n�est-elle en v�rit� qu�une bipartite qui s�accommode comme d�un ameublement du patronat ? Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - La date de la prochaine tripartite, fix�e au 29 septembre prochain, a �t� arr�t�e conjointement par le Premier ministre Ahmed Ouyahia et le secr�taire g�n�ral de l�Union g�n�rale des travailleurs alg�riens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Sa�d. C�est ce bin�me qui a statu� seul sur le moment du rendez-vous. Son contenu aussi vraisemblablement, puisque le menu retenu est de forte teneur sociale. Il sera question, en effet, de �n�gociations � autour de la r�vision � la hausse du salaire national minimum garanti (SNMG), du rabaissement de l�imp�t sur le revenu global (IRG) ainsi que du dossier des retraites. Rien donc qui int�resse directement l�entreprise �conomique. M�me si l�UGTA, qui jouit du statut de repr�sentant exclusif des travailleurs au sein de la tripartite, � l�exclusion des organisations syndicales autonomes, pense inclure, lors du prochain conclave, une discussion autour de conventions de branches et de groupes, en fait de conventions collectives, dans la sph�re �conomique priv�e. Car ce point, s�il venait � �tre d�battu le 29 septembre, est beaucoup plus proche du divers que de la pr�occupation centrale. Surtout lorsque l�on n�ignore pas que la question des conventions collectives, au demeurant consacr�e par le code du travail, est soustraite � la d�cision r�galienne du gouvernement ainsi qu�� celle de la Centrale syndicale. En ce sens qu�elle est fonction de l�intensit� de la repr�sentation syndicale dans le monde du travail. Et l�on sait que les travailleurs dans le secteur priv� ne sont toujours pas organis�s en entit�s qui leur conf�reraient le statut et la force de partenaires sociaux. Autrement dit, quand bien m�me la tripartite retiendrait l�extrapolation de ce type de contrats professionnels au secteur priv�, cela restera une r�solution sans possibilit� de traduction effective tant que les syndicats n�auront pas pris leurs quartiers dans le priv�. D�ailleurs, dans l�absolu, le patronat priv� ne peut pas se d�rober � la n�gociation de conventions tant est que la loi l�y oblige pour peu que les conditions (implantation syndicale et repr�sentativit�) soient r�unies. On se demande alors quel r�le jouent les organisations patronales dans les n�gociations dites tripartites. Car, y compris pour la question du SNMG, la r�percussion des r�solutions sur l�entreprise n�est pas n�cessairement contraignante. Rares sont, en effet, les grilles de salaire dans le secteur priv� qui sont fonction du SNMG. Aussi, sauf pour les fonctionnaires dont le bulletin de salaire est en rapport avec le SNMG, les augmentations que d�cidera la tripartite ne se r�percuteront pas automatiquement par un plus � gagner pour les salari�s du secteur priv�. Le menu de la tripartite peu, sinon aucunement engageante pour le patronat, ce dernier consentirait donc � une participation � la tripartite dans une attitude quasiment de figurant. Surtout qu�en mai dernier, il y eut une tripartite d�di�e aux questions purement �conomiques. Les patrons avaient alors n�goci� un assainissement de l�environnement des entreprises, notamment le r��chelonnement de la dette des entreprises � des taux bonifi�s par le Tr�sor public, des rabaissements fiscaux ainsi que la suppression du Cr�doc pour les producteurs. La n�gociation n�a toujours pas abouti s�agissant du r��chelonnement des dettes. Les patrons priv�s, � l�instar des adh�rents au FCE, participeront � la tripartite avec un sentiment de frustration exacerb�e. Le Forum vient de d�noncer l�exclusion du patronat priv� du programme national de mise � niveau des entreprises dot� de 386 milliards de dinars pour la p�riode 2010-2014.