Entretien r�alis� par Aziz Kersani Le Th��tre r�gional Malek-Bouguermouh de B�ja�a conna�t ces derni�res ann�es un foisonnement d�activit�s artistiques, litt�raires et th��trales depuis, notamment, la nomination � sa t�te du grand dramaturge alg�rien Omar Fetmouche. Com�dien, auteur et metteur en sc�ne, Omar Fetmouche revient dans cette entretien en exclusivit� au Soir d�Alg�rie sur cette 3e �dition du Festival international du th��tre, qui s�invite � la cit� des Hammadites du 20 au 30 octobre en cours avec la participation de 15 pays et 250 com�diens, ses objectifs, mais aussi sur la derni�re rencontre du festival de la chanson kabyle dont il a �t� le commissaire� Le Soir d�Alg�rie : B�ja�a accueillera la 3e �dition du Festival international du th��tre professionnel. Quelles sont les motivations de ce choix de B�ja�a ? Omar Fetmouche : Il faudrait peut-�tre poser la question � ceux qui ont fait ce choix mais si vous voulez, je peux dire que cela est d� d'abord � la ville de B�ja�a qui rec�le un potentiel civilisationnel, antique et ancestral, et jouit d'un terreau touristique sans pr�c�dent. Cela �tant dit, B�ja�a rec�le aussi des stations historiques qui t�moignent du passage d'�minents hommes du savoir tel que Leonardo Fibonnacci de Pise, Ben Khaldoun, etc. Mais il y a aussi le TRB de B�ja�a, ce th��tre qui commence � inscrire ses lettres de noblesse et devient une station incontournable dans le th��tre alg�rien d'o� peut-�tre aussi une assurance pour la bonne continuit� du Festival. Il y a aussi le public de B�ja�a, celui qui a �t� model� par les spectacles de th��tre, les rencontres des caf�s litt�raires, les festivals, etc. Un public en or qui est un partenaire incontournable dans toute rencontre th��trale de ce genre. Voil� peut-�tre pour l�essentiel. Quels sont les objectifs fix�s � ce festival ? D'abord le festif, car il faut bien que le contribuable se divertisse en d�couvrant les exp�riences th��trales d'autres pays. Ensuite, l'�change ou les �changes possibles entre les th��treux des diff�rents pays et les com�diens de B�ja�a et cela nous parait un �l�ment fondamental. Il y a aussi les stages de formation et les rencontres litt�raires qui seront d'une grande utilit� pour nos amateurs, puisqu'ils b�n�ficieront tous des ateliers de formation anim�s par d'�minents sp�cialistes �trangers et alg�riens. D'autres rencontres comme �les arts de la parole� vont apporter aussi un plus et la possibilit� de rencontres d�bats autour des arts du conte Concr�tement, qu�est-ce que les pr�c�dentes rencontres ont apport� au th��tre alg�rien ? Je pense que les deux derni�res rencontres ont donn� d�j� naissance � un premier partenariat entre les troupes et certains th��tres. Le th��tre alg�rien commence � sortir de son isolement et des compagnies �trang�res commencent � s�int�resser au th��tre alg�rien en proposant des coproductions ou en recrutant des com�diens pour certains r�les. Des compagnies alg�riennes commencent � se d�placer par exemple � Avignon, des �trangers organisent chez nous des ateliers de formation sur le conte et autres activit�s li�es au th��tre, d'autres initiatives voient le jour par-ci et par-l�. Je pense qu'on ne peut contester qu'actuellement le th��tre alg�rien s'ouvre aux exp�riences universelles. Cette troisi�me �dition apportera aussi sa part d'�changes et d'exp�riences et nous sommes s�rs qu'elle aboutira sur des contacts et des �changes d'exp�riences entre troupes et pays. Vous avez �t� d�sign� comme commissaire du dernier festival de la chanson kabyle, quelle �valuation (bilan) faites-vous de cette derni�re manifestation ? � chaque fois, je pr�f�re que l'�valuation soit faite par les autres pour ne pas reprendre le proverbe populaire qui dit : �Chacun dit que ses f�ves sont les plus m�res�. Selon la presse, il y a une unanimit� qui parle de r�ussite ainsi qu'une large partie de l'opinion publique. Mais nous pr�f�rons parler avec des chiffres : plus de 120 artistes ont anim� des sites r�partis sur 9 espaces pendant cinq jours avec amateurs et professionnels confondus. Des chanteurs qui ne se sont jamais produits ont trouv� un �cho favorable durant le festival, un colloque de haute facture avec d'�minentes personnalit�s de la chanson kabyle �en repr�sentation� telles que M'henni, Chabi, Mohamed Hilmi, Ben Mohamed, Sa�d Hilmi et j'en passe. Ce colloque sera consign� dans un document qui sera remis � la presse et aux universit�s. Des milliers de personnes ont b�n�fici� des derni�res soir�es d'�t� et de grandes vedettes ont salu� l'�v�nement (A�t Menguellet, Malika Domrane, Madjid Soula, Yasmina et beaucoup d� autres). D'autres soir�es �taient destin�es � d'autres exp�riences et qui ont eu lieu au th��tre. Enfin, je terminerai en citant ce fameux hommage �mouvant et m�rit� que nous avons rendu au grand cheikh Abdelwahab Abdjaoui qui a rejailli de son pass� pour assister, malgr� sa maladie, toutes les soir�es du festival. C'est un g�ant qui s'est r�veill� pour croiser en face de lui un groupe f�minin qui lui balan�ait un fameux �Abelyazith�, digne d�tenteur du patrimoine de Sadek et Abdelwahab Abdjaoui. Sans commentaire. Au-del� du caract�re festif de la manifestation, en quoi cette nouvelle �dition comme les pr�c�dentes, ont contribu� � la promotion et au d�veloppement de la chanson kabyle pour r�pondre aux contradicteurs du festival qui parlent plus de rencontre folklorique ? Je pense que ce n'est pas le moment de poser une telle question dans la mesure o� je viens de m'occuper uniquement de ce 4e festival donc je ne peux assurer qu'en une seule �dition ce que cela apporterait au d�veloppement et � la promotion de la chanson kabyle. Mais une chose est s�re, c'est qu'on commence � poser les questions fondamentales, on se rencontre et on discute sur les diff�rents aspects inh�rents � la chanson kabyle, on essaie de restituer ses v�ritables valeurs et d'�largir le d�bat intellectuel. Le r�sultat est une affaire d'accumulations des rencontres pour synth�tiser l'essentiel. On a tendance dans certains milieux pseudo-intellectuels d'interpeller les gens sur des r�sultats imm�diats comme si le travail intellectuel est une affaire m�canique. Nous consid�rons que la chanson kabyle n'�volue pas dans un espace isol� mais vit dans un environnement culturel et musical diversifi�. Vous avez d'autres genres musicaux, d'autres influences en pr�sence qu'elles soient musicales ou autres et qu'elles s'influencent mutuellement ainsi que d'autres courants artistiques et esth�tiques. Donc, pour ceux qui parlent de folklorisation, je pense qu'ils ont �t� les premiers � �jouer des hanches�. Quel bilan tirez-vous de votre exp�rience � la t�te du TRB ? Qu�est-ce qui a chang� depuis votre arriv�e au TRB ? J�estime que ce n est pas � moi de parler de ce qui a chang� ou non depuis mon arriv�e � B�ja�a. Visitez le TRB et vous pouvez y appr�cier vous-m�me le changement. Quels sont les projets envisag�s par le TRB ? Des projets, il y en a au TRB. Pour le plus important, un spectacle sur cheikh Ahedad, sinon pour l'instant, on s'attelle � la r�ussite du festival.