Après deux longues années de fermeture pour travaux, le Théâtre régional de Béjaïa a rouvert ses portes pour une saison estivale prometteuse. M. Omar Fetmouche, directeur mais aussi grand homme de théâtre, nous a fait faire un grand tour du propriétaire virtuel pour nous annoncer dans le détail, avec son éternelle faconde enthousiaste, toutes les grandes œuvres réalisées : étanchéité, câblerie, draperie et siègerie et, surtout, motorisation de la machinerie et installation d'un système de climatisation plus sain et plus efficace. La réouverture s'est accompagnée d'une soirée spéciale en hommage à Malek Bouguermouh, ancien directeur et metteur en scène décédé dans un accident de la circulation alors qu'il rejoignait Béjaïa, venant d'Alger. Le Théâtre de Béjaïa portera désormais son nom. Mme Bouguermouh, invitée pour s'exprimer sur scène, s'est montrée très émue et satisfaite de cette initiative. Un extrait de quelques minutes de la pièce de Rdjal ya hlalef, pièce adaptée de Rhinocéros (Ionesco) par Omar Fetmouche, mise en scène par feu Bouguermouh, a été présenté aux spectateurs et Fetmouche a promis d'inscrire à son programme 2010 la reprise de cette pièce. La soirée s'est terminée par la représentation des Vigiles de Tahar Djaout, adaptée et mise en scène par l'omniprésent Omar Fetmouche. Rappelons que Les Vigiles a décroché le premier prix du dernier Festival du théâtre professionnel d'Alger. Dans la continuité de cet hommage à Djaout, un colloque lui a été consacré hier et aujourd'hui et s'achèvera demain par un pèlerinage à Oulkhou, village natal de Tahar et où il repose. Durant deux jours pleins, de nombreux universitaires, sous la coordination de Ahmed Boualili de l'ENS d'Alger, présenteront l'œuvre de Djaout dans une quinzaine de communications : Merino Leonar Garcia (Universidad Autonoma de Madrid) : “Tahar Djaout, sa liberté, son imaginaire : le socle de la littérature”, Mohamed Yefsah, université Lyon 2 ; “Du nationalisme défait : poétique et politique des romans de Tahar Djaout”, Youcef Imroune, université d'Alger ; “Les discours autour de Djaout”, Rachid Mokhtari, journaliste et critique ; “L'ablation de la mémoire”, Dya Kamilia Aït Yala, ENS ; “L'itinéraire dans l'Exproprié de Tahar Djaout. Lecture générique des voix discursives”, Yamilé Ghebalou, université d'Alger ; “Le souffle poétique de Tahar Djaout”, Mohamed Ismaïl Abdoun, université d'Alger ; “Témoignage et récital poétique”, Yamilé Ghebalou, université d'Alger ; “Lecture de poèmes”, Omar Fetmouche, directeur du théâtre Malek-Bouguermouh, dramaturge et metteur en scène ; “Lecture et mise en espace de poèmes de Djaout”, Bélaïd Djefel, ENS ; “L'" écrire" et le "dé-lire" de l'Autre : les chroniques littéraires de Tahar Djout”, Ahmed Boualili, ENS ; “La présence de Djaout dans ses écrits littéraires et journalistiques : ethos discursif et ethos prédiscursif”, Djouher Amhis, critique littéraire ; “Entre raison et déraison : lecture de Le dernier cri de la raison”, Mohand Djebli Ouali, université d'Alger ; “Le thème de l'école dans Les Vigiles : une vision critique”, Malika Fatima Boukhelou, université de Tizi Ouzou ; “Pour une lecture mythanalytique des Vigiles” Ces communications sont réparties en six séances dont chacune sera suivie d'un débat. Le colloque sera couronné par une “synthèse et recommandations”, une visite de la ville. La pièce Les Vigiles sera représentée après un dîner de clôture. Abdelaziz YESSAD