Dans cet entretien, Omar Fetmouche auteur, comédien et metteur en scène nous parle de sa nouvelle pièce intitulée El mashdali Zouaoui Fi Tlemcen et de ses projets. Sa compagnie Sindjab, créée en 1976 sous forme de troupe associative, Mouvement théâtral Menaïli (MTM), s'est dotée depuis 1989 d'une structure théâtrale indépendante, véritable espace de création et de diffusion installé dans le théâtre de Bordj Menail, développant également des activités de proximité avec les scolaires, les handicapés. Il a écrit plusieurs pièces dont L'Instituteur, Echeikh mamatch, Yasmine…Il a adapté et mis en scène Le fleuve détourné de Rachid Mimouni qui a eu le 1er prix au Festival national du théâtre professionnel en 2007. Il a également adapté plusieurs œuvres d'auteurs algériens dont Les vigiles du roman de Tahar Djaout. Omar Fetmouche est directeur du théâtre régional de Béjaïa. Le Temps d'Algérie : Vous venez de réaliser une pièce de théâtre pour la manifestation «Tlemcen capitale...», pouvez-vous nous parler de cette œuvre ? Omar Fetmouche : La pièce s'intitule El mashdali Zouaoui Fi Tlemcen dans laquelle nous essayerons de relater l'histoire et le voyage du grand maître Aba El Fadhl Mashdalli de la région de M'Chedallah (Bouira) qui entreprit au 14 e siècle une sorte d'odyssée en quête du savoir qui le mènera à Béjaïa en passant par Tlemcen, Annaba, Constantine, Tunis où il affréta une embarcation de fortune pour traverser la mer Méditerranée. Il échouera sur les côtes de Chypre puis le Liban, la Syrie, La Mecque et enfin l'Egypte où il professa dans le grand Al Azhar face aux érudits de la science et du savoir. Quels sont vos autres projets pour le théâtre ? Nous venons déjà de donner la générale d'une pièce pour enfants La sorcière et les orphelins et nous sommes en cours de montage de la pièce Dar Esseltane mise en scène par Ahcène Azezni qui donnera la première le 31 mars, et nous reprendrons avec un monodrame en tamazight sur une libre adaptation du Journal d'un fou, de Gogol faite par Mouhoub Latrèche. Ensuite ce sera le montage de la pièce Akram Ntiche en tamazight qui sera mise en chantier. En tant que directeur du Théâtre régional de Béjaïa, quelles sont les perspectives pour développer le théâtre dans cette ville ? Actuellement, nous entreprenons une forte activité de diffusion théâtrale de proximité dans les différentes communes afin d'impulser une dynamique de création de jeunes troupes au niveau des communes que nous pourrons encadrer et accompagner. L'important réside dans ce vivier de jeunes créateurs, et le TRB en fonction de ses moyens peut créer cette dynamique avec l'aide des associations et des autorités locales. Nous prévoyons une batterie de stages de formation à plusieurs niveaux du 4e art et pensons mettre en place à l'avenir un réseau de troupes qui prendront à leur tour en charge l'animation et l'encadrement de leur propre commune. Propos recueillis