L�Instance sup�rieure ind�pendante pour les �lections (Isie) a annonc�, hier, les r�sultats partiels de l��lection de l�Assembl�e constituante tunisienne. Avec 24 si�ges, le parti islamiste Ennahda confirme son avance sur les autres formations politiques. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) -L�Instance sup�rieure ind�pendante pour les �lections (Isie) a annonc�, hier apr�s-midi, les r�sultats enregistr�s dans les circonscriptions �lectorales de Jendouba, Sfax I et II, Kebeli et Sousse. Sur les 39 si�ges que comptent ces circonscriptions, le parti islamiste Ennahda a r�ussi � en d�crocher 15. Il se situe loin devant le Congr�s pour la R�publique (CPR) avec 6 si�ges et la liste �P�tition pour la justice et le d�veloppement�, avec 5 si�ges. Pour l�heure, la formation de Rached Ghannouchi a obtenu un total de 24 si�ges en comptabilisant le vote de la communaut� tunisienne � l��tranger. Boubaker Bethabet, le secr�taire g�n�ral de l�Instance sup�rieure ind�pendante pour les �lections, a pr�cis� que les r�sultats annonc�s n��taient pas �officiels�. �Les r�sultats annonc�s n�ont pas de caract�re officiel. Les structures charg�es du contr�le des �lections font face � une certaine pression de la part des partis, de la population, de la presse et des (pays) amis. L�op�ration de confirmation de l�ensemble des donn�es exige un certain temps. La pr�sentation des chiffres d�finitifs et officiels marquera le d�but du processus de recours. Cette phase se d�roulera ult�rieurement �, a-t-il soulign�, hier apr�s-midi, lors d�une conf�rence organis�e au Centre de presse �lectoral � Tunis. Pour ce qui est des d�passements constat�s dans certaines circonscriptions, Boubaker Bethabet a affirm� que des �poursuites judiciaires� seraient engag�es ult�rieurement. �Tous les cas seront trait�s apr�s le processus �lectoral par la justice en application des dispositions l�gales en vigueur�, a-t-il dit. Ainsi, selon le secr�taire g�n�ral de l�Isie, il n�y a eu qu�une �seule liste �lectorale annul�e�. Durant la journ�e d�hier, les observateurs �trangers pr�sents lors de l��lection du 23 octobre ont tenu des conf�rences de presse afin de pr�senter un constat g�n�ral du scrutin. Pour les repr�sentants de l�Union europ�enne, la premi�re op�ration de vote libre et d�mocratique en Tunisie s�est d�roul�e �dans la transparence�. Les observateurs de l�UE n�ont relev� que �des irr�gularit�s mineures�. La fondation am�ricaine Carter Center a fait le constat suivant : �En trois mots nous dirons que les �lections ont �t� libres, paisibles et transparentes�. �Apr�s plus de 50 ans de r�gnes totalitaires, les �lections de dimanche ont permis aux Tunisiens de participer en toute libert� et d'exprimer leur choix dans le secret de l'isoloir. Nous avons relev� une participation active des femmes non seulement aux �lections, mais parmi les officiers responsables des bureaux de vote et les observateurs�, a relev� Cassam Uteem, ex-pr�sident mauricien, chef de la mission de 65 observateurs de 25 nationalit�s travaillant pour le Carter Center. T. H. Les propositions des grands groupes de la future Assembl�e constituante Les Tunisiens ont favoris� lors du scrutin de dimanche l'�mergence de quatre grands groupes au sein de la future Assembl�e constituante, avec le parti islamiste Ennahda en position de force. Voici leurs principales propositions. Ennahda (islamiste) �La Tunisie d'aujourd'hui et de demain doit s'appuyer sur son identit� arabo-musulmane �, a d�clar� son chef Rached Ghannouchi en �num�rant les priorit�s de son parti : instauration d'un r�gime parlementaire, lutte contre le ch�mage et la corruption, ind�pendance de la justice, respect de l'�galit� homme/femme. Dans leur programme, les islamistes s'engagent � �garantir la libert� de croyance et de pens�e�, �les droits des minorit�s religieuses � et � �pr�server les acquis de la femme�, qui jouit du statut le plus avanc� du monde arabe. Le texte entend notamment �prot�ger la libert� de la femme contre toute imposition de style vestimentaire� et garantir son �droit au travail�. Dans le volet consacr� � la famille, il pr�voit �de rem�dier au probl�me des mariages tardifs et endiguer les causes du divorce�, sans plus de pr�cisions. Dans ses statuts, Ennahda pr�cise vouloir �lutter contre la perception d'inf�riorit� envers (la femme), qu'elle soit h�rit�e des si�cles de la d�cadence ou inh�rente au mod�le d'occidentalisation forc�e�. Ennahda veut cr�er un grand minist�re de l'Education �pour b�tir les nouvelles g�n�rations de la Tunisie arabe et musulmane�. Sur le plan �conomique et social, il se donne pour objectif de �ramener le taux de ch�mage � 8,5% � l'horizon 2016 (contre 19% aujourd'hui) en cr�ant 590 000 emplois� en cinq ans. Ettakatol (gauche) �Au plan �conomique et social, le mod�le existant en Tunisie a fait faillite. L'Etat doit retrouver son r�le de strat�ge et de r�gulateur, et la cr�ation d'emploi est l'objectif majeur�, affirme le chef d'Ettakatol, Mustapha Ben Jaafar. Ettakatol pr�voit dans son programme la cr�ation de 100 000 emplois en 2012-2013, notamment par le lancement de grands travaux. Il veut en priorit� �r�duire la fracture r�gionale�. Au plan institutionnel, le parti pr�ne un syst�me pr�sidentiel �am�nag� qui permette au pr�sident de jouer un r�le d'arbitre entre ex�cutif et l�gislatif en cas de crise majeure. Il entend voir garantir constitutionnellement l'Etat de droit et l'�galit� entre tous les citoyens. Congr�s pour la R�publique (CPR, gauche nationaliste) Ce parti est pr�sid� par Moncef Marzouki, un m�decin originaire de Sousse (centre-est) et ancien pr�sident de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme. Longtemps interdit, il a �t� l�galis� comme Ennahda, apr�s la r�volution. Il plaide comme tous les autres grands partis de gauche pour un r�gime semi-parlementaire, avec un pr�sident �lu au suffrage universel direct. Ce parti de la gauche nationaliste pr�ne la �r�affirmation de l'identit� arabo-musulmane du peuple tunisien qui demeure ouverte sur les autres civilisations�. Il est pour �l'arabisation � tous les niveaux d'�ducation� et pour �l'union des pays arabes�. Le CPR veut un Etat r�gulateur, qui promeuve la croissance par un soutien direct � des secteurs strat�giques. Il propose une baisse de la TVA sur les denr�es de base et une r�forme fiscale pour plus de justice sociale. P�le d�mocrate moderniste (PDM) et Parti d�mocrate progressiste (PDP) Le PDM, coalition de cinq partis de gauche, et le PDP d'Ahmed N�jib Chebbi devraient tenter de cr�er un front commun d'opposition des d�mocrates lib�raux et la�ques � l'Assembl�e. D�fenseurs de la libert� d'expression et de la la�cit�, ils ont promis une vigilance de tous les instants sur �les libert�s fondamentales� et les droits des minorit�s. Dans son programme, le PDP propose une �vision moderne de l'islam� et veut un mod�le d'�ducation qui �expurge� la soci�t� �de toutes les pratiques obscures et d'oppression des consciences�. Leur programme �conomique propose une relance par des mesures de soutien de la croissance, pour �stimuler l'investissement plut�t que la rente�. Ce p�le d�mocrate insiste, comme les autres formations, sur la n�cessit� de �r�duire les in�galit�s� entre les r�gions rurales d�sh�rit�es du centre et le littoral touristique urbanis�. ��lections libres, paisibles et transparentes�, selon le Centre Carter Les �lections du 23 octobre en Tunisie ont �t� �libres, paisibles et transparentes�, a d�clar� hier le chef de la mission d'observateurs du Centre Carter, qui a fait �tat de �quelques imperfections�. �En trois mots nous dirons que les �lections ont �t� libres, paisibles et transparentes�, a d�clar� Cassam Uteem, ex-pr�sident mauricien, chef de la mission de 65 observateurs de 25 nationalit�s. �Apr�s plus de 50 ans de r�gnes totalitaires, les �lections de dimanche ont permis aux Tunisiens de participer en toute libert� et d'exprimer leur choix dans le secret de l'isoloir�, a-t-il soulign�. Saluant l'Instance �lectorale ind�pendante (Isie) qui �a bien veill� � la transparence�, M. Uteem a rendu hommage aux partis qui �ont globalement respect� le jeu. Et aux Tunisiens �qui ont fait montre d'une certaine maturit� politique et d'un sens civique exemplaire�, a-t-il dit. �Le vote s'est d�roul� globalement dans de tr�s bonnes conditions�, malgr� �quelques imperfections�, notamment un �d�pouillement lent et laborieux en raison de l'inexp�rience et du manque de formation �, a-t-il ajout�. �Nous avons relev� une participation active des femmes non seulement aux �lections, mais parmi les officiers responsables des bureaux de vote et les observateurs�, a poursuivi M. Uteem, regrettant que cette participation n'ait pas �t� refl�t�e dans les listes. Seules 7% d'entre elles �taient conduites par des femmes. �Les �lections auront un impact certain et positif sur les pays de la r�gion�, a-t-affirm�. Concernant la perc�e surprise des listes d'Al-Aridha Al-Cha�biya dont le chef Hachmi Haamdi r�sidant � Londres revendique la victoire � Sidi Bouzid, une responsable du Centre Carter a �voqu� �un cas sp�cial qui a mis l'Isie dans une situation difficile, la commission n'ayant pas les moyens de contr�ler les m�dias � l'�tranger �. M. Haamdi a fait une campagne en boucle sur sa cha�ne satellitaire Al-Mostakillah, bas�e � Londres et suivie en Tunisie. Sur la pouss�e du parti islamiste Ennahda, le pr�sident du Centre Carter, John Hardman, a d�clar� que son organisation �suivrait de pr�s l'�volution politique� du pays, et a esp�r� que la future Constitution �prendrait en compte le choix d�mocratique du peuple�. �Les relations se font entre Etats et non avec un parti quel qu'il soit, a dit M. Uteem, s'interdisant de �commenter le choix des Tunisiens�.