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L�Alg�rie est-elle en situation de guerre ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 14 - 11 - 2011


Par le Dr Mourad Goumiri, pr�sident de l�ASNA (*)
(1re partie)
Comme un c�l�bre strat�ge militaire et g�o-politologue aimait � le dire � (�) Un pays a les fronti�res qu�il peut d�fendre !�. Apr�s la r�cente s�cession du Sud Soudan, l�Alg�rie est devenue le premier pays d�Afrique en superficie, avec quelque 2,3 millions de kilom�tres carr�s. Nos villes frontali�res de Timiawine, Tin Zawatene (ex-Fort Pierre Bordes) et en particulier In-Guezzam, qui se situe sous le 20e parall�le (1), s�enracinent au c�ur du continent africain, nous assurant une pr�sence g�opolitique et strat�gique unique dans le sous-continent africain.
C�est d�ailleurs ce qui a conduit � la cr�ation de la 6e R�gion militaire (2) en 1975, dont le chef-lieu, install� provisoirement � In-Amguel (3), va d�finitivement se fixer � Tamanrasset (ex-Fort Laperrine), quelques ann�es apr�s. A l�Ouest, la fronti�re tumultueuse alg�ro-marocaine s��tend du nord au sud sur quelque 1 230 km et a d�j� inscrit � son actif une guerre chaude (4) et une guerre froide depuis l�ind�pendance de notre pays, et ce, malgr� la signature de deux accords frontaliers bilat�raux (celui d�Ifrane et de Tlemcen). L�invasion du Sahara occidental (5) qui comprend trois provinces (le Rio de Oro, la Seguia el- Hamra et de Tarfaya) par le Maroc, apr�s la �marche verte� de novembre 1975, a plong� les deux pays dans une situation de guerre larv�e, suite � la signature des accords de Madrid, la m�me ann�e, qui partage le Sahara occidental entre le Maroc (il occupe la Seguia el- Hamra, avec Layoune comme capitale) et la Mauritanie (elle s�empare de Tiris el-Gharbia, avec Dakhla comme capitale). Cette fronti�re (6) n�a cess� d��tre une source de tensions, en fonction de la conjoncture (7). La mobilisation permanente des forces arm�es op�rationnelles des deux pays, tout au long de la fronti�re et dans des sites strat�giques, depuis plus de 35 ans, n�est qu�une preuve suppl�mentaire concr�te de l��tat de guerre qui r�gne � cette fronti�re (8). Le summum de cette tension fut l�attaque marocaine contre une colonne sanitaire de l�ANP � Am Gala (point d�eau � la fronti�re alg�ro-sahraouie) qui, suivie d�une r�plique alg�rienne, a failli d�clencher une seconde guerre en 1976 (plusieurs militaires alg�riens faits prisonniers vont passer plus de vingt ans, sans proc�s, dans les ge�les marocaines). La fermeture terrestre uniquement en 1994 n�est que le dernier soubresaut d�une longue s�rie de relations belliqueuses, qui n�en finit pas d�empoisonner nos relations bilat�rales, r�gionales et internationales (9). Cette situation contraint l�Alg�rie de tenter de toujours maintenir, en sa faveur, un avantage militaire qualitatif et strat�gique, influenc�e par le traumatisme de l�agression de 1963. Cette politique va impliquer un investissement cons�quent, en moyens humains et mat�riels et en alliances g�opolitiques, pour atteindre cet objectif (10). Enfin, il n�est plus possible, de nos jours, d�occulter les trafics de tous genres que cette �fronti�re ferm�e� g�n�re et notamment celui des drogues (11). Plus bas, se situe la fronti�re avec le Sahara occidental, longue de moins de 200 km, elle a n�anmoins pris, depuis 1975, une sensibilit� particuli�re apr�s l�invasion par les FAR marocaines de la partie nord de ce pays (12) puis de son annexion totale. Le territoire alg�rien, de la r�gion de Tindouf, �tant le point de d�part et de repli des groupes arm�s du Front Polisario, lorsqu�ils lancent des raids, il est �vident que le Maroc va consid�rer notre pays comme �partie prenante dans ce conflit arm� et r�agir comme tel (construction des murs de d�fense), ce qui va se traduire par des accrochages entre les deux arm�es, en plus des raids meurtriers des Sahraouis. La menace la plus s�rieuse mais n�a jamais �t� mise � ex�cution par le Maroc a certainement �t� l�annonce de l�utilisation, par les FAR, de leur �droit de poursuite �, pour venir d�truire les bases arri�re de la RASD, install�es, pour partie, sur le territoire alg�rien. De toute �vidence, cette d�cision aurait d�clench� une nouvelle guerre totale alg�ro-marocaine, encourag�e, d�ailleurs � cette �poque, par certaines puissances occidentales, pourvoyeuses en armement. L�accord de paix sign� � Alger, en ao�t 1979, entre la Mauritanie et le Front Polisario, permet l�abandon des territoires sous sa souverainet�, imm�diatement occup�s par le Maroc. La diplomatie entre en jeu et baisse la tension d�un cran, � cette fronti�re, apr�s la signature d�un plan de r�glement ONU-OUA en 1991. La RASD (13) se fera reconna�tre par une quarantaine de pays fortement appuy�e en cela par l�Alg�rie. Ce plan de r�glement, sign� entre la RASD et le Maroc, pr�voit un cessez-le-feu et la lib�ration de centaines de prisonniers marocains, sous l��gide des Nations-Unies, ainsi que l�ouverture de rounds de n�gociations (14), entre les deux bellig�rants (� Manhasset, USA), de mani�re � rapprocher leurs positions oppos�es, le Maroc pr�nant une large autonomie sous sa souverainet� et la RASD exigeant un r�f�rendum d�auto-d�termination. A l�est, le voisinage de la Tunisie (15) avec une fronti�re longue de quelque 750 km a pos� soixante-douze (72) cas de revendications territoriales r�duites, en plus de l�affaire dite �du km 101�, qui trouveront, tr�s rapidement, des solutions �quitables. Par la suite, les tensions, � cette fronti�re, se sont fait sentir du fait des r�voltes sporadiques des populations frontali�res tunisiennes, protestant contre la pr�carit� de leurs conditions de vie et revendiquant, certaines fois, leur rattachement territorial � l�Alg�rie, cr�ant ainsi des crispations et des suspicions l�gitimes des autorit�s tunisiennes. Ces r�voltes ont �t� solutionn�es par une r�pression sanglante parfois(16), d�une part et l�injection de ressources financi�res communes pour la r�alisation de projets industriels (ciment blanc, moteurs diesel�) dans ces r�gions frondeuses (Gafsa), d�autre part. En outre, les deux pays vont inaugurer une politique douani�re laxiste, permettant ainsi le trafic de tous produits subventionn�s et prohib�s (hydrocarbures, alimentation, m�dicaments, textiles, cheptel�). Durant la �d�cennie noire� en Alg�rie, la Tunisie a �t� un des rares pays � maintenir sa fronti�re ouverte aux Alg�riens et � accueillir ses r�fugi�s (les tr�s ais�s, en g�n�ral) qui fuyaient le terrorisme, confortant ainsi son image internationale de �havre de paix et de prosp�rit�, contrairement � �la boucherie alg�rienne �. La �r�volution du jasmin� ou le �printemps arabe�, c�est selon, a pris en flagrant d�lit de mensonge les z�lateurs occidentaux, de ce r�gime, qui le pr�sentaient comme un exemple de stabilit�, vantant la Tunisie sah�lienne florissante et cachant celle mis�rable � la fronti�re alg�rienne (17). Les institutions internationales et les pays occidentaux l�ont longtemps consid�r�e comme l�exemple � suivre, pour le reste du monde arabe, ne tarissant ni d��loges ni d�investissements en sa direction. Les p�tromonarchies du Golfe ont �galement investi des capitaux consid�rables (expliquant ainsi l�accueil du pr�sident Ben Ali) dans l��conomie tunisienne (h�tellerie de luxe, banques off-shore, services) et ont contribu� � permettre ses prouesses �conomiques (7% de croissance du PIB, durant une d�cennie). Le niveau �ducationnel de sa population, et notamment le statut de la femme, va �galement servir de point d�ancrage d�une campagne de pros�lytisme, enti�rement d�volue au m�rite du pr�sident Ben Ali et relay�e par tous les m�dias internationaux, pour justifier le soutien � son r�gime. Son int�gration r�ussie (18) dans la mondialisation et notamment celle avec l�UE est donn�e comme exemple pour les autres pays de la r�gion. Depuis le 20 janvier 2011, date de d�part �nigmatique du pr�sident Ben Ali (19) de Tunisie, la fronti�re alg�ro-tunisienne devient sensible car, en plus des trafics traditionnels, viennent s�ajouter ceux des �tres humains (dans les deux sens), des capitaux en liquide (20), des armes et des explosifs, obligeant notre pays � mobiliser des forces de s�curit� additionnelles pour contr�ler cette fronti�re, en attendant qu�un consensus national tunisien (�lection d�une assembl�e constitutive, d�octobre 2011) vienne reformater politiquement le pays et assurer sa stabilit�. Plus au sud-est, la fronti�re alg�ro- libyenne nous interpelle � plus d�un titre ! Longue de quelque 780 km, de Bordj Messaouda au nord (face � Ghadam�s en Libye) � In Ezzane au sud de Djanet (ex-Fort Charlet), cette fronti�re strat�gique puisqu�elle abrite, dans la hamada de Tinrhert, les gisements p�troliers de Zarza�tine et d�Hedjeleh, vit au rythme d�un conflit arm� national internationalis�. En effet, en plus de la guerre civile intertribale (21), une coalition franco-britannique, munie d�un mandat onusien ��lastique�, obtenu � la hussarde et du soutien logistique d�terminant de l�Otan (commandement am�ricain), s�est engag�e directement dans le conflit, aux c�t�s d�une r�bellion, coalis�e autour d�un n�buleux CNT (22). Non contente d�avoir contribu� au renversement du roi Idriss de Libye (23) et donc � l�av�nement de M. Kadhafi (issu d�une tribu minoritaire), l�Alg�rie a, pendant tr�s longtemps, consolid� le r�gime despotique libyen qui va se transformer en un r�gne absolu (24), apr�s une r�pression f�roce de toutes oppositions, faisant fi de la fragile soci�t� tribale libyenne qualifi�e de �para-souverainet�. Mu par une volont� parano�aque d�union avec ses �voisins arabes�, M. Kadhafi va tenter, en vain, de signer des accords de fusion, tour � tour, avec l�Egypte, la Tunisie, l�Alg�rie, le Maroc et la Mauritanie ! Ces �checs successifs vont l�amener � inaugurer une p�riode de terrorisme d�Etat (attentat de Lockerbie et de l�UTA, annexion de la bande d�Aozou, au nord du Tchad, dans le massif du Tibesti) et de surarmement, entra�nant une riposte am�ricaine violente (bombardements de Tripoli) et un boycott international (la loi Damato) de dix ann�es (de 1992 � 2003). R�habilit�, apr�s d�dommagements g�n�reux des victimes des attentats et extradition, pour �tre jug�s et condamn�s des auteurs de cet acte terroriste, M. Kadhafi va, ces derni�res ann�es, d�ployer une politique intensive d�entrisme en Afrique subsaharienne (25), inondant ces pays (26) de dollars (avec pour la partie visible, la Libyan Arab Foreign Investment Company (Lafico) et la Libyan Arab Foreign Bank (Lafb) et lan�ant le projet de communaut� sah�lo-saharienne en 1998 (Comessa), qui deviendra, en 2001, la CEN-SAD (27), projet essentiellement �conomique mais avec pour objectif strat�gique la constitution des �Etats-Unis du Sahel� ! Cette
politique va permettre � M. Kadhafi de signer, en juillet 2004, avec ces pays africains une convention de s�curit� et un protocole relatif aux m�canismes de pr�vention, de gestion et de r�glement des conflits. Transformant son essai, le 30 juin 2010, il organise � Tripoli une rencontre des ministres de la D�fense des pays de la Communaut� des Etats sah�lo-sahariens (CEN-SAD), regroupant autour de lui, le Mali, le Tchad, le Niger, le Soudan et le Burkina Faso, mais en l�absence de l�Alg�rie et de la Mauritanie. En repr�sailles, la Libye (comme le Tchad et le Burkina Faso) a refus� de si�ger au Comit� d��tat-major op�rationnel, install� en avril 2010 � Tamanrasset, pour coordonner les efforts de lutte contre le terrorisme, et ce, malgr� qu�elle e�t sign�, en mars 2010 � Alger, une d�claration commune �d�une ferme condamnation � du terrorisme et d�actions �individuellement et collectivement pour �radiquer ce ph�nom�ne� (28). A l��vidence, l�objectif de la Libye n��tait pas de lutter contre le terrorisme mais d��tendre son influence au Sahel et d�imposer son leadership dans la r�gion, � travers la construction d�un �royaume sah�lo-saharien �! Le discours d�Ourabi de 1981 inaugure les fondements de cette construction avec une intense activit� subversive. L�appel de Tombouctou (29) d�avril 2006 pour l�organisation d�une �entit� commune� en direction du �mouvement des jeunes Touaregs�, la conf�rence d�Ourabi de 2008, o� M. Kadhafi d�clare que �nous sommes tous des Touaregs arabes, dans cette r�gion !� confirment cette volont� d�asseoir son h�g�monisme. Cet activisme libyen dans la r�gion est sp�cialement con�u contre les puissances n�ocoloniales (Royaume-Uni et la France) mais la France en particulier (30), adversaire principal en Afrique de l�Ouest, pour conclure, avec elle, une relation de �partenariat concurrentiel� (31), comme ce fut le cas au Tchad. Enfin, il fallait �galement contrecarrer l�influence de l�Alg�rie dans la r�gion (cet �l�ment non pris en consid�ration par les autorit�s), m�me si, pour cela, il fallait augmenter encore plus l�instabilit� et la vuln�rabilit� de la r�gion. Au niveau bilat�ral, M. Kadhafi a pris ses distances vis-�-vis de notre pays, d�s la mort du pr�sident H. Boumedi�ne (32), en 1979, se pr�sentant comme un alli� un jour puis un ennemi le lendemain (33), en fonction de ses int�r�ts objectifs (34) et notamment territoriaux et p�troliers. L�affaiblissement int�rieur de l�Alg�rie va lui laisser le champ libre pour toutes ses actions h�g�moniques dans la r�gion (pressions diplomatiques, offres de m�diation dans les conflits interafricains, soutien aux mouvements touaregs d�opposition, investissements et coop�ration classique). Sa mont�e en puissance va l�amener � croire et � accroire (35) qu�il est devenu le leader d�une �grande puissance r�gionale � et qu�il peut, par cons�quent, faire �bouger les curseurs� �tablis par les grandes puissances dans la r�gion. Il offre, d�s lors, � ces pays (le Royaume-Uni et la France, en particulier), une occasion inesp�r�e de l��liminer, voire de le faire assassiner (lui et son r�gime), de solder d�finitivement les contentieux et de reprendre solidement racine dans ce sol aux �normes richesses et potentialit�s (36). Cette guerre en Libye marque �le retour de l�Otan comme puissance militaire en Afrique du Nord� comme l�affirme avec raison H. Roberts (37), en m�me temps qu�elle pose le probl�me des nouvelles missions de l�Otan dans le monde et, partant, de la relation que doit entretenir notre pays avec cette institution militaire multinationale incontournable. Les autorit�s actuelles, qui viennent tout juste de reconna�tre le CNT, n�ont pas choisi de jouer la carte des relations historiques multidimensionnelles qui lient nos deux peuples et qui sont un socle in�puisable de forces centrip�tes bilat�rales, afin de pr�server nos int�r�ts communs et de baliser l�avenir. Elles ont pr�f�r� les jeux sordides et sournois des �appareils� et des �relations personnalis�es�� Le r�sultat est aujourd�hui connu et les responsabilit�s �tablies, ce qui nous oblige � nous questionner : quels int�r�ts ont-elles �t� contraintes de d�fendre (38) ?
M. G. (� suivre).
[email protected]
(*) L�Association des universitaires alg�riens pour la promotion des �tudes de s�curit� nationale.
(1) Il s�agit de la r�gion montagneuse alg�ro-malo-nig�rienne, enserr�e entre le massif du Tassili Ouan-Ahaggar � l�est et celui d�Adagh des Ifughas � l�ouest, � 520 km au sud de Tamanrasset, � 2 400 km d�Alger mais � seulement 300 km de Kidal (au Mali).
(2) Avant cette date, cette r�gion d�pendait de la 4e R�gion militaire, situ�e � Ouargla, distante de quelque 1 300 km.
(3) Proche du Mont Tahat (2 918 m), cette ex-base fran�aise de commandement (ex Saint-Laurent) soutenait les op�rations d�essais nucl�aires de la base d�In Eker.
(4) La guerre assez courte de 1963, dite �des sables�, est d�clench�e par le roi Hassen II, pour des revendications territoriales non satisfaites, dans la r�gion de Colomb-B�char et de Tindouf. Cette guerre (o� des milliers d�Alg�riens sont morts) a surtout jet�, dans les relations alg�ro-marocaines, une suspicion l�gitime ind�l�bile et des arri�re-pens�es r�ciproques durables, pesant toujours sur nos relations.
(5) La monarchie alaouite et certains partis politiques (El- Istiklal) ont toujours consid�r� que le territoire du �Grand Maroc� s��tendait du fleuve S�n�gal � la M�diterran�e, englobant la Mauritanie, le Sahara occidental (colonis� par l�Espagne), les r�gions alg�riennes s��tendant jusqu�� la ville d�Adrar, ainsi que les subsides, sous autorit� espagnole, de Ceuta (face � Gibraltar) et de Melilla (pr�s de Nador), en M�diterran�e.
(6) La proposition du roi Hassan II au pr�sident M. Boukharouba (Houari Boumedi�ne) fut de c�der � l�Alg�rie un �couloir territorial� d�acc�s sur l�oc�an Atlantique. Le pr�sident alg�rien refusa cette proposition, privil�giant le principe consacr� par l�ONU et la Cour internationale de justice (avis du 16 octobre 1975) du �droit des peuples � l�autod�termination�.
(7) La ligne Challe, du nom du g�n�ral fran�ais, instigateur de cette ligne de d�fense contre les intrusions des troupes de l�ALN, durant la guerre de Lib�ration nationale, n�a jamais �t� d�mantel�e, comme d�ailleurs la bande de �no man�s land� qui existe entre les deux postes frontaliers.
(8) Quelque 30 000 ressortissants marocains vont �tre expuls�s, manu militari, sans aucun recours en 1975, de peur de la menace dite �de la cinqui�me colonne�. L�agriculture alg�rienne a encaiss� le coup, dans la mesure o� beaucoup d�entre eux �taient des ouvriers agricoles, sans compter les drames humains dont personne ne se souciera.
(9) Suites aux attentats terroristes de Casablanca de 1994, le roi Hassan II, � travers Driss Basri, va accuser officiellement les services secrets (SM) alg�riens de les avoir organis�s et en repr�sailles, d�cision fut prise d�expulser, manu militari, tous les Alg�riens r�sidents ou non, se trouvant sur le territoire marocain, les spoliant, au passage, de tous leurs biens et d�instaurer un visa d�entr�e au Maroc pour les Alg�riens. En r�action, l�Alg�rie d�cide de fermer la fronti�re terrestre. Il faut noter qu�� ce jour et m�me apr�s le proc�s des instigateurs de l�attentat, le Maroc n�a pas officiellement disculp� l�Alg�rie de cet attentat (assez similaire, d�ailleurs, � l�attentat de la place El-Fna � Marrakech, cette ann�e).
(10) Cette caract�ristique est clairement inscrite dans les budgets r�serv�s aux forces arm�es et notamment pour l�acquisition de mat�riels militaires, toutes armes confondues, d�o� l�expression de �course aux armements� dont sont affubl�s les deux pays. Afin de maintenir cet �quilibre, les USA viennent de vendre au Maroc �pays fr�re�, des missiles Amraam 120c pour �quiper leurs 24 F16, au nom de la �stabilit� de la r�gion�, d�clare, en visite officielle � Alger, R. Maxwell, sous-secr�taire d�Etat-adjoint, charg� du Maghreb et qui, cyniquement, se dit pr�t � vendre des armes � l�Alg�rie, l�autre �pays fr�re� !
(11) Tous les produits subventionn�s en Alg�rie font l�objet d�un trafic syst�matique (essence, gas-oil, huiles, caf�, sucre, b�tail, semoules, p�tes). En outre, le Maroc d�tient le triste record de premier producteur mondial de cannabis, ce qui lui g�n�re un chiffre d�affaires annuel �valu� � 2 milliards de $ US. Il se trouve que les plantations les plus abondantes se situent � l�est (dans le Rif), le long de la fronti�re alg�ro-marocaine.
(12) Le Front Polisario va lancer des op�rations de gu�rilla d�vastatrices contre les deux pays, provoquant le retrait de la Mauritanie (maillon faible de la coalition), du territoire qui lui a �t� attribu� et l�annexion totale du Sahara occidental par le Maroc.
(13) La R�publique arabe sahraouie d�mocratique cr��e en f�vrier 1976.
(14) C�est la premi�re fois que le Maroc accepte des n�gociations directes avec la RASD, dernier cas de d�colonisation au monde, ce qui �quivaut � sa reconnaissance de facto.
(15) A cet endroit �galement, il faut noter que la ligne de d�fense Maurice, construite par l�arm�e fran�aise, n�a �t� que partiellement d�mantel�e (la France vient de restituer, � notre pays, trente ans apr�s, ses plans du minage).
(16) Des centaines d�activistes furent pendus sous le r�gime de Bourguiba.
(17) Notons que de tout temps, c�est cette Tunisie du Sud- Ouest qui a men� toutes les r�voltes et notamment la derni�re, puisque Kasserine, o� le Martyr Bouazizi s�est immol�, est juste � la fronti�re alg�rienne.
(18) L�analyse objective et chiffr�e nous d�montre que cette int�gration s�est r�alis�e, en fait, au d�triment de milliers de PME/PMI tunisiennes, qui ont d� fermer avec ses r�percussions sur l�emploi, contre de modiques gains en contrepartie pour les soci�t�s exportatrices. Le secteur du tourisme, quant � lui, a cr� gr�ce � la client�le hors UE et notamment alg�rienne.
(19) Il est clair maintenant qu�un coup d�Etat de palais, men� par le g�n�ral S�riati et l��pouse du pr�sident, a �t� � l�origine de son �d�part forc�, sans destination apparente, puis, apr�s n�gociations, vers l�Arabie saoudite.
(20) Des flux mon�taires importants traversent les fronti�res, fuyant la justice tunisienne qui poursuit les personnalit�s impliqu�es dans divers d�tournements, sous le r�gne de Ben Ali. En outre, beaucoup des d�tenus alg�riens, de droit commun, se sont enfouis des prisons tunisiennes.
(21) Sous domination ottomane relative, d�s 1551, la Libye va �tre colonis�e par les Fran�ais, les Italiens et les Anglais, jusqu�au 21 novembre 1949, date � laquelle l�ONU accorde l�ind�pendance � l�Etat f�d�ral de Libye, constitu� de trois provinces (la Tripolitaine, la Cyr�na�que et le Fezzan). L��mir Mohamed Idris al-Mahdi al-Senoussi va r�gner sur ce pays avec le titre de roi Driss Ier, le 24 d�cembre 1951. Il est renvers� par le colonel M. Kadhafi, suite � un coup d�Etat, le 1er septembre 1969 et le 11 d�cembre 1969, la R�publique arabe libyenne est proclam�e.
(22) Conseil national de transition, compos� essentiellement des tribus de la Cyr�na�que.
(23) Le roi Driss Ier s�est engag� aux c�t�s de l�Alg�rie, au cours de la guerre de Lib�ration et a abrit� les structures du MALG (la base Didouche) notamment.
(24) Il va se proclamer �Guide� de la �Jamahiriya�, voulue comme une gouvernance directe par le peuple, � travers les �comit�s populaires�, �crire (� l�image du grand timonier Mao Ts� Toung) et �diter un �Livre vert� pour diffuser ses id�es, qui, disait-il, �font la synth�se entre le capitalisme et le socialisme� !
(25) Fran�ois Soudan : Le retour du parrain�, in Jeune Afriquedu 9 juin 2008.
(26) Il s�agit de la Mauritanie, du Mali, du Niger, du Tchad, du Burkina-Faso, de la Guin�e.
(27) Le CEN-SAD s�assigne pour objectif de faciliter les relations �conomiques, sociales, culturelles et cultuelles entre les Etats membres et les Etats africains et arabes.
(28) Fay�al M�taoui : �L�instabilit� du Sahel n�est pas n�e du n�ant�, in El-Watandu 2 juillet 2010, p. 05.
(29) Cette ville situ�e sur la partie nord du fleuve Niger, � plus de 700 km de Bamako, est consid�r�e comme la capitale �conomique, sociale et religieuse de la r�gion nord du Mali.
(30) La coalition militaire franco-britannique, qui a permis la chute de M. Kadhafi et de son r�gime, en volant �au secours� du CNT, n�est pas fortuite. Leurs int�r�ts vitaux respectifs �taient directement menac�s dans la r�gion, ce qui explique les r�serves initiales des USA � s�impliquer dans le conflit.
(31) Ren� Otayek : La politique africaine de la Libye, Ed. Karthala, Paris, 1986, p. 154.
(32) M. Kadhafi a mis � la disposition de l�arm�e alg�rienne, en 1973, les bases navales et a�riennes de Benghazi, pour permettre � l�ANP de soutenir l�arm�e �gyptienne, durant la guerre du Ramadan contre Isra�l.
(33) Il a pris fait et cause, par exemple, pour l�autod�termination du peuple sahraoui, � un moment donn�, avant de se renier apr�s et �pouser les th�ses annexionnistes marocaines.
(34) M. Kadhafi a toujours revendiqu� toute la r�gion s��tendant d�In-Amenas � Illizi (ex-Fort Polignac), riche en hydrocarbures, sur la base juridique de l�accord sign� entre Mussolini et P. Laval en 1935.
(35) Certaines similitudes avec H. Saddam sont troublantes, lui que l�Occident pr�sentait comme une puissance r�gionale avec une arm�e puissante (5e au monde)� L�effondrement de ces deux arm�es est � m�diter dans tous les �tats-majors.
(36) La reconstruction de la Libye cr�e d�j� des tensions entre les int�r�ts anciens (Italie, Royaume-Uni, France, USA�) et ceux nouveaux (Chine, Russie, Cor�e, Japon). A l��vidence, la distribution des contrats juteux de reconstruction se r�alisera en fonction du contr�le, exerc� par ces pays, sur la composition du CNT et non pas en fonction de la concurrence entre les entreprises multinationales, quant � l�orientation politique une �R�publique islamique� se dessine.
(37) Professeur Hugh Roberts de la Tufts University, in S�minaire El-Watan, �Le printemps arabe�, Alger, septembre 2011.
(38) Ghazi Hidouci soutient, dans une interview accord�e � Algeria-watch.com, en date du 27 septembre 2011, que �si la situation actuelle en Libye devait persister, dans la r�alit� sociopolitique structurellement d�stabilis�e de l�Alg�rie, ce gouvernement ne pourra pas �viter de devenir le suppl�tif de la strat�gie occidentale au Maghreb�.


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