�Comment rendre hommage � un intellectuel aux multiples facettes, si ce n�est en organisant une rencontre �minemment scientifique durant laquelle seront abord�s les multiples dimensions de cet homme, les chantiers qu�il a ouvert, l�agitation qu�il a cr��e autour de lui et les �tonnements qu�il a suscit�s�, dira Lakja� Abdelkader, doyen de la facult� des sciences sociales, � l�ouverture hier du colloque international en hommage � Abdelkader Djeghloul. C�est � l�initiative de l�universit� d�Oran et de la facult� des sciences sociales qu�a lieu, les 11 et 12 d�cembre, un hommage au professeur Abdelkader Djeghloul par l�organisation d�un colloque international sur le th�me �L�homme et son �uvre�. Cette rencontre a vu la participation d�un panel de professeurs et de chercheurs universitaires et a eu lieu � la salle de conf�rences Makhlouf-Talahite � l'IGMO. Abdelkader Djeghloul a �t� un intellectuel engag�, sa vie durant, mettant son savoir au service de l�universit� alg�rienne pendant plus de trois d�cennies. Sociologue, anthropologue et psychanalyste, Abdelkader Djeghloul a �t� l�un des universitaires pionniers qui ont contribu� � faire conna�tre la sociologie et comptait parmi les intellectuels qui ont permis une meilleure compr�hension du ph�nom�ne soci�tal, particuli�rement durant la p�riode o� il animait le Centre de recherche et d�information documentaire en sciences sociales et humaines � l�universit� d�Oran (CRIDSH). Abdelkader Djeghloul s��tait employ� � diffuser la connaissance � l�universit� d�Oran-ES Senia et participait � enrichir le d�bat social par ses r�flexions � travers les m�dias. Le d�funt a �galement travaill� en tant que conseiller � la pr�sidence de la R�publique. Feu Djeghloul est mort le 20 avril 2010 au Maroc, il a rejoint l'universit� d'Oran en 1969, laissant de riches �l�ments bibliographiques, des essais, des articles, des recherches, enrichissant l�histoire culturelle nationale. Pr�sent lors de ce colloque, le recteur de l�universit� d�Oran, M. Chahed Larbi, qui a donn� le coup d�envoi de ce colloque, est revenu sur l�id�e d�organiser cet hommage. �Il y a dix-huit mois d�c�dait le philosophe, le sociologue et le p�dagogue Abdelkader Djeghloul. L�id�e d�organiser un colloque pour lui rendre hommage a pris forme d�s les premiers jours qui ont suivi l�annonce de son d�c�s, et c�est peu de chose que de songer � cela. Cet hommage sera notamment l�occasion d�une nouvelle publication et j�exhorte les organisateurs de ce colloque � concr�tiser cela.� Pour les organisateurs, le choix des intervenants a d�abord �t� ax� sur les sp�cialistes des sciences sociales et humaines, et enfin la participation de ses coll�gues et �tudiants qui tenaient � prendre part � cet hommage. Pour le doyen de la facult� des sciences sociales, le sens de ce colloque, c�est, dit-il, �de commencer � nous reconna�tre entre nous, � exprimer de la reconnaissance les uns envers les autres m�me si on n�est pas d�accord sur le plan des id�es�. Ainsi, durant la premi�re journ�e d�hommage, pr�sid�e par Rabah Seba�, les intervenants ont anim� des communications autour du th�me g�n�ral �Abdelkader Djeghloul, l�intellectuel�. L�occasion pour Benamar Mediene d��voquer �Djeghloul, l�intellectuel singulier qui avait une pens� en faisceau. Nous sommes dans l�obligation du travail de m�moire�, dit-il, tout en r�sumant le �voyage� familial des Djeghloul. Pour Moussaoui Abderrahmane, �Abdelkader Djeghloul a investi plusieurs champs : celui de l�histoire, comme celui de la litt�rature alg�rienne, lecteur critique de Kateb Yacine, de Malek Hadad et de sa po�sie, mais aussi de Frantz Fanon dont il reste assur�ment l�un des grands sp�cialistes, il est �galement l�un des grand commentateurs d�Ibn Khaldoun �. Merdaci Abdelmadjid abordera �Djeghloul, intellectuel de la transgression�, consid�rant que le d�funt �tait acteur, auteur controvers�. �En filigrane, il y a une question de mon point de vue qui a constamment hant� l�itin�raire d�Abdelkader et qui est une question paradoxalement d�une insoutenable actualit�, c�est la question de la nation, en m�me temps celle de la d�mocratie. En fin de carri�re, Djeghloul a �t� un haut commis de l�Etat, du r�gime alg�rien, mais il a accompli cela avec cette capacit� hors norme de rester Kader Djeghloul.� La seconde s�ance de la premi�re journ�e, intitul�e �Abdelkader Djeghloul et les sciences humaines et sociales�, pr�sid�e par Touati Houari, a �t� anim�e par d��minents universitaires. Il en sera de m�me de cette journ�e de cl�ture qui abordera �Djeghloul, la qu�te du sens� et enfin �Djeghloul, lecteur et passeur �. Amel Bentolba Ils ont dit : Mohamed Benkheira : �Djeghloul a jou� un r�le en tant que savant, mais il n�a pas eu le temps de d�velopper son �uvre, une �uvre sur le plan intellectuel int�ressante, puisque on le pr�sente comme sociologue, mais c��tait aussi un homme qui essayait de comprendre l�histoire du nationalisme alg�rien, donc il a �t� chercher dans une partie des archives de cette histoire, essayant de retrouver les personnages qui n�ont pas �t� connus, oubli�s et donc il les a remis sur le devant de la sc�ne.� Kouidri Mohamed : �Djeghloul a �t� frustr� de ne pas pouvoir aborder Ibn Khaldoun dans le texte originel en arabe. Moi, par h�ritage, j�ai �t� personnellement son �tudiant, j�essaie de faire comme si c�est Abdelkader Djeghloul qui reprend le texte originel d�Ibn Khaldoun en arabe. Je rends hommage � Djeghloul car il a su introduire ce g�nie Ibn Khaldoun dans notre universit� naissante.� Madani Mohamed : �Djeghloul lui-m�me se d�finit comme l�intellectuel national, donc il prend ses th�mes et les figures historiques qu�il interroge. Cela n�emp�che pas qu�il a r�alis� un travail scientifique, la rigueur, les instruments qu�il utilise notamment pour lire les auteurs qu�il interroge. Djeghloul a fait une analyse scientifique d�Ibn Khaldoun par opposition � des lectures id�ologiques. � Benkadda Sadek : �Toute la r�flexion de Djeghloul s�est tourn�e � un certain moment sur la d�finition de la formation pr�-coloniale en Alg�rie. Il a pass� beaucoup de temps � r�fl�chir sur la question sur la base de la m�thodologie. Il a �t� l�un des premiers dans les ann�es 1970 � donner une vision renouvel�e de la d�finition de la formation sociale pr�-coloniale en Alg�rie de mani�re g�n�rale et dans le monde arabe.� Moulfi Mohamed : �Le d�placement de Djeghloul de la philosophie vers les sciences sociales et sciences humaines pr�te � r�flexion. Les cons�quences de cette d�marche ont peut-�tre bloqu� sa pens�e dans la mesure o� il �tait du c�t� des sciences, ce qu�il appelle lui les sciences, et a abandonn� la r�flexion philosophique, une r�flexion qui se fera en terme d�universalit�. Sa pens�e �tait de type positiviste �.