La salle du th��tre r�gional Azzedine- Medjoubi d�Annaba a v�cu ce samedi une fin d�apr�s-midi exceptionnelle. Une foule aussi nombreuse que diverse est venue suivre une conf�rence sur l�histoire de l�Alg�rie anim�e par Karim Youn�s, ex-pr�sident de l�Assembl�e populaire nationale (APN). Devant un auditoire compos� d�avocats, de m�decins, d�universitaires mais aussi de simples citoyens des deux sexes et de diff�rents �ges, Karim Youn�s �tait � Annaba pour une vente-d�dicace de son livre de pr�s de 600 pages ayant pour titre : De la Numidie � l�Alg�rie- Gradeurs et Ruptures. � l��vidence, cette �uvre traite de l�histoire ancienne et r�cente de l�Alg�rie. Dans sa pr�sentation, l�auteur fait une r�trospective sur les hommes qui ont marqu� de leurs empreintes l�histoire de l�Alg�rie � travers les �ges et les civilisations. Il n�oubliera pas de rappeler le r�le de sa ville natale, B�ja�a, dans cette histoire, notamment durant l��poque florissante o� elle �tait la capitale du Maghreb central. L�un des rares politiques alg�riens post-ind�pendance � se mettre � l��criture, Karim Youn�s avoue avoir d�j� pens� � ce th�me, mais ce qui l�a encore d�cid� � le traiter, c�est le jour o� un jeune m�decin s�est interrog� devant lui sur l�existence de l�histoire de l�Alg�rie. L�, il s�est senti interpell� et d�cida, m�me s�il reconna�t qu�il n�a pas de formation proprement dite d�historien, � faire conna�tre aux nouvelles g�n�rations les p�rip�ties d�une nation d�origine numide dont la pr�sence sur le sol alg�rien, mais �galement maghr�bin, remonte � plusieurs mill�naires avant notre �re. Faisant un parall�le avec les diff�rentes �poques de l�histoire de l�Alg�rie, l�auteur, qui souligne la bravoure de ce peuple contre les incessantes agressions dont il a �t� l�objet de la part d�envahisseurs de divers horizons, regrette, toutefois, les luttes intestines pour le pouvoir d�o� le sous-titre Grandeurs et Ruptures. De toutes les colonisations qu�a connues l�Alg�rie, le conf�rencier rel�ve celle de la France pour son horreur et ses graves m�faits contre tout ce qui a trait � la culture et � l�identit� de l�Alg�rien. M�me si cette colonisation n�a pas aussi dur� dans le temps comme celle des Romains qui sont rest�s plus de quatre si�cles en Alg�rie, pr�cisera-t-il. L�homme qui a pr�f�r� d�missionner de son poste � il �tait la troisi�me personnalit� de la hi�rarchie institutionnelle du pays � est connu pour ses principes, son patriotisme et sa fid�lit� � son pays : l�Alg�rie. �Lorsqu� il touche aux int�r�ts des citoyens et � l�avenir du pays, il est du devoir de chaque patriote d�abhorrer le pouvoir�, tonne Karim Youn�s. Mais, comme il le fait savoir dans son livre, �il s�en trouvera toujours parmi les tenants du bendir chauff� en permanence � pousser des cris d�orfraie � la lecture de ce point de vue. Je demeure persuad�, quant � moi, qu�il existe dans notre pays suffisamment de raison et d�intelligence pour savoir que depuis l�aube des temps, un bendir aussi bruyant soit-il n�a jamais trouv� sa place dans un orchestre symphonique �. �Gravissant les �chelons de la vie politique gr�ce � sa propret� morale et sa comp�tence, il arrive � occuper le prestigieux poste de pr�sident de l�Assembl�e nationale avant que les principes moraux ne soient d�voy�s. Il quitte alors ce poste sans regret, aussi int�gre � sa sortie qu�� sa rentr�e�, �crit � son sujet Lamine Bechichi, homme de culture ayant occup� le poste de ministre de l�Information et de la Communication. S�adressant aux jeunes, l�auteur leur recommande de r�sister � toutes les �preuves. �Ne laissez pas les loups accaparer les acquis r�alis�s par des lions qui ont tout sacrifi�.� Se mettant au-dessus de la m�l�e et des frictions des clans, Karim Youn�s tient � pr�ciser que ceux qui s�attendent � travers son �uvre � un �d�ballage politico-m�diatique� pour solder des comptes seront d��us� j��cris, pour l�histoire de notre pays, pour la lib�ration de nos consciences vis-�-vis des g�n�rations vis-�-vis desquelles nous sommes comptables�. Abordant ceux qui avaient la destin�e du pays entre les mains depuis 1962, l�auteur ne se d�partira pas de son int�grit� morale et afin d��tre aussi juste que possible en leur reconnaissant des qualit�s. Il �crira ainsi qu��il est honn�te de reconna�tre, sans effort, que Bouteflika est un des derniers t�moins de l�histoire non seulement de l�Alg�rie contemporaine mais aussi du mouvement de lib�ration afro-asiatique et des relents de la guerre froide�. A la fin de sa conf�rence, Karim Youn�s s�est pr�t� avec gentillesse aux v�ux des lecteurs, et ils �taient des dizaines pour une d�dicace. Il prenait tout le temps n�cessaire pour discuter avec eux. Ils �taient des dizaines � faire la queue avant de passer devant le pupitre de la sc�ne o� se tenait l�auteur pour une d�dicace. L�op�ration s�est termin�e en d�but de soir�e apr�s plus de trois heures sans interruption.