Confirm� dans ses fonctions de DTN/FAF lors de la derni�re r�union du BF de la FAF, Boualem Larroum poursuit sans rel�che sa mission de formateur. Pour conna�tre ses sentiments au lendemain de sa confirmation, ses projets et perspectives pour une direction consid�r�e comme �tant le pilier de toute reconstruction, le Soir d�Alg�rie a tent� de l�accrocher. Ce qui n��tait pas une mince affaire. C�est � travers un questionnaire que l�entretien a �t� men�. Si les questions se voulaient orient�es, mais pas pol�mistes, les r�ponses de Larroum donnent l�espoir quant � voir le football alg�rien reprendre sa normalit�. Le lecteur appr�ciera � juste titre les constats faits par cet expert n� de la g�n�ration dor�e des Belloumi, Assad et Madjer mais aussi sa vision et ses id�es futuristes. Le Soir d�Alg�rie : Votre confirmation au poste de DTN intervient apr�s presque trois ann�es de collaboration au sein de cette structure f�d�rale � laquelle les responsables de notre football accordaient peu d�importance. Peut-on, d�abord, conna�tre vos sentiments ? Boualem Larroum : �Non, je suis � la DTN depuis 2004, avec la venue de Sa�dane en tant que DTN apr�s son retour du Y�men alors que moi je revenais d'Arabie saoudite apr�s huit ann�es de travail dans ce pays comme entra�neur avec plusieurs titres d�accession. C'est Sa�dane qui avait propos� au pr�sident Raouraoua que je prenne en charge la formation des entra�neurs et en m�me temps son adjoint apr�s sa d�signation � la t�te de l��quipe nationale en 2004 apr�s le d�part du Belge Georges Leekens pour jouer la CAN-2004 en Tunisie. Je pense que la confusion r�side dans le fait que la DTN �tait consid�r�e, � tort, comme �tant la structure charg�e de la prise en charge des comp�titions internationales des s�lections nationales. En ce qui concerne mes sentiments, je pense que, comme tous les humains, c'est une satisfaction et rien de plus. Car cette nomination, je la consid�re comme une promotion ou une r�compense m�me si je n�avais jamais ce poste comme objectif. Sinc�rement, ce poste ne se refuse pas surtout pour moi qui voudrais bien servir le football qui nous a tant donn�. Je veux au moins me rendre utile � mon pays � ce niveau de responsabilit�. Votre pr�sence au sein de la FAF, o� vous avez assum� plusieurs responsabilit�s, entre autres superviseur du s�lectionneur A (Rabah Sa�dane) et examinateur sous la coupe de Fodhil Tikanouine puis en solo, peut constituer une bonne exp�rience pour lancer les grands chantiers que M. Raouraoua compte mettre en �uvre� Je voudrais pr�ciser que je n�ai jamais occup� le poste de superviseur, ce n��tait que des missions ponctuelles pour contribuer � la pr�paration de l��quipe nationale, ni celui d�examinateur du temps de Tikanouine. Mon poste �tait celui de directeur de la formation et du recyclage des entra�neurs au sein de la FAF. C'est le travail au sein de cette derni�re et la participation aux diff�rentes op�rations de la FIFA et de la CAF (s�minaires, stages et encadrement) qui m�ont permis d�acqu�rir une certaine exp�rience. Les nombreux contacts et le travail avec les grandes personnalit�s du monde du football, d�un c�t�, et les ambitions du pr�sident Raouraoua, de l�autre, m�ont donn� l�occasion de m�exprimer et surtout lorsque je commen�ais � sentir une certaine confiance s�installer entre lui et moi. Pensez-vous que la d�cision du BF de vous confirmer dans le poste de DTN �tait la plus indiqu�e ? Un autre choix, celui de ramener quelqu�un d�autre, local ou �tranger, pouvait remettre en cause le travail que vous avez engag� depuis quelques ann�es... Cette question peut �tre pos�e aux membres f�d�raux. A mon avis, et c�est celui de beaucoup de hautes personnalit�s du football mondial, une DTN ne doit jamais �tre dirig�e par un �tranger car son objectif principal ne pourra jamais �tre atteint, contrairement � une s�lection nationale, � cause de plusieurs facteurs surtout sociaux qui n�ont aucune relation avec le professionnel. En ce qui concerne le local, je ne me suis pas jug� mais mes id�es sont celles de beaucoup d�Alg�riens : claires, coh�rentes et r�alisables. Elles justifient surtout les besoins r�els du football alg�rien. En plus, le travail engag� n�est pas une propri�t� priv�e, et c�est la diff�rence entre une �quipe nationale et une DTN car pour cette derni�re, un travail entam� doit �tre poursuivi par n�importe quelle personne qui prend la succession car un plan de d�veloppement doit �tre �tabli sur un constat juste et la d�marche est toujours la m�me. S�il y a une diff�rence, ce sera dans les moyens seulement Dans la d�cision qui a sanctionn� la r�union du BF, il est question d�un plan d�cennal que vous allez �laborer avant de se pr�senter � ce qu�on peut consid�rer comme �tant le coll�ge national qui regroupera, outre les techniciens, les responsables des structures dirigeantes (clubs et ligues). Dix ans pour relancer le football alg�rien, est-ce possible ? Notre plan s��tale sur trois cycles 2012/2024. Pour ce qui est des structures au niveau des ligues, elles existent d�j� pour les entra�neurs. Mais � part ceux qui sont actifs dans les clubs, les autres doivent s�organiser et comme le pr�sident de la FAF leur a d�j� propos�, ils peuvent obtenir de l�aide de la f�d�ration pour d�marrer. A votre avis, expert Fifa que vous �tes, par quoi faut-il commencer la mission de reconstruction ? L'organisation des techniciens et l'uniformisation de l�entra�nement. Parall�lement, il faut prendre en charge ces jeunes qui sont d�j� actifs dans les clubs, c'est-�-dire les U15, les U17, les 20 et les U21, sans oublier de pr�parer l'avenir � partir de la base, c'est-�-dire les �coles de football des enfants �g�s de 10 � 12 ans ! Former les formateurs, multiplier les regroupements de recyclage, donner la chance aux jeunes comp�tences exige des moyens aussi bien p�dagogiques, logistiques que financiers. Avez-vous per�u chez M. Raouraoua, le pr�sident de la FAF, cette volont� de tout mettre en �uvre pour assurer les conditions maximales � la r�ussite de cette entreprise ? Sinc�rement oui, du moins en ce qui concerne la DTN. Mais ce qu�il faut retenir ou savoir, c�est que le travail au niveau des clubs doit �tre fait avec des moyens qui assurent l��panouissement. Le r�le de la FAF est le perfectionnement avec les moyens que vous venez de citer. Ces derni�res ann�es, on a souvent consid�r� que la cr�ation des centres de formation est une condition sine qua none pour que l�Alg�rie produise de nouveaux Belloumi, Madjer, Assad, etc. Votre avis l�-dessus ? Mon avis est que les joueurs mentionn�s �taient form�s dans les �coles durant les ann�es 70 et que vous connaissez tr�s bien. C��tait l'�cole des quartiers, c'est-�-dire l'�cole de la rue. Celle-ci n'existe plus. Avant, entre deux terrains de football pour adultes, il y avait un terrain o� les enfants jouaient. Maintenant, entre deux immeubles il y a un immeuble ou une villa. N'emp�che, la solution existe. Il suffit de remplacer cette �cole par des �coles de football au niveau des associations, des clubs, puis les orienter � travailler avec un programme appropri� qui se rapproche beaucoup de celui de la rue par l�utilisation des moyens n�cessaires pour cette �tape qui est le jeu et l�apprentissage technique seulement. Pour ce qui est des centres de formation, c�est une �tape qui viendra juste apr�s, et ce, apr�s avoir assur� une formation de base globale pour ces enfants. Par le pass�, notre football a v�cu un incompr�hensible clivage entre scientifiques et empiriques ayant conduit au d�clin. Serait-ce possible, � votre sens, que cette querelle remonte � la surface avec l�av�nement d�une nouvelle g�n�ration de techniciens form�s � l�universit�, auxquels des dirigeants de clubs �opposent� d�anciennes gloires dont le v�cu sportif et la pr�formation re�ue dans les instituts peuvent s�av�rer insuffisants ? Ce n�est plus possible car il viendra bient�t le moment o� l�entra�neur du terrain ne sera d�fendu que par ses r�sultats. Pour l�activit� d'entra�neur, la r�glementation va toujours prot�ger ceux qui sont dipl�m�s. Vous avez d�j� anim� plusieurs stages de formation et de recyclage dans le cadre de vos missions au sein de la FAF, la CAF et la Fifa. Un grand nombre d�entra�neurs ont pass� avec succ�s leur examen. Seulement, tous ne sont pas l� o� ils doivent �tre. En ce sens, qu�outre les ch�meurs, de nombreux autres occupent des r�les secondaires au niveau des clubs employeurs. La question est : ne voyez-vous pas qu�il est dans leur int�r�t de se constituer en syndicat o� leurs droits seront pr�serv�s ? Tout d�abord, je voudrais pr�ciser que les entra�neurs de football form�s par l�Etat ou la f�d�ration du troisi�me degr� au conseiller, ont �t� exempt�s des examens de la licence CAF. Donc, c��tait une r�gularisation avec la validation de leur acquis, et ce, gr�ce aux efforts fournis lors des s�minaires pour convaincre les responsables de la CAF et l�apport du pr�sident de la FAF au niveau du bureau ex�cutif de la CAF. Tous les entra�neurs ont obtenu leur licence comme un droit, et la FAF a maintenant le droit de la renouveler pour les entra�neurs qui activent et qui participent au d�veloppement de ce football. Pour ce qui est du syndicat, je n�ai pas d�avis � donner mais une chose est certaine, c�est que les postes de travail existent et nous avons un d�ficit en entra�neurs qui est de l'ordre de plus de 5 000. Pour ce qui est du niveau de la pratique par dipl�me, en ce moment, la question n�est pas d�actualit� tant que le d�ficit existe Un jour, Mustapha Dahleb a regrett� la disparition des terrains vagues et la prolif�ration de vagues terrains. L��cole de la rue et le sport scolaire et universitaire feront-ils partie de vos pr�occupations, vous qui avez �t� r�v�l� dans un quartier jadis populaire (El-Biar) ? Les probl�mes sont parfois connus par tout le monde mais les solutions non. Comme je viens de le souligner, ces �coles de la rue doivent �tre remplac�es. En ce qui concerne le sport scolaire, universitaire et m�me militaire, l�option de la cr�ation d�un pont de collaboration a �t� d�j� abord�e lors d�une r�union tenue le 12 janvier dernier au Centre technique de la FAF, � Sidi Moussa. On se doit de travailler ensemble car parfois les m�mes joueurs forment l��quipe olympique, universitaire ou militaire et m�me scolaire. Nous allons m�me nous rapprocher des chefs d��quipe et directeurs de laboratoire de recherche qui souhaitent collaborer pour la r�alisation de leurs projets.