Toujours aussi pr�sent sur la sc�ne culturelle et artistique, Sid-Ali Driss animera un concert cha�bi ce jeudi 23 f�vrier � l�auditorium A�ssa-Messaoudi de la Radio alg�rienne Il interpr�tera probablement, � cette occasion, les deux longs po�mes qui composent son tout nouvel album. Lui qui n�avait �dit� auparavant que des K7 (quatre en tout) tout au long de sa carri�re, signe ici son premier produit sous forme de CD. L�album sans titre est d�j� dans les bacs des disquaires depuis deux semaines, il est �dit� par Dounia Production en collaboration avec l��tablissement Arts et Culture de la wilaya d�Alger. De la sorte, l�artiste met enfin entre les mains de ses fans un produit de haute facture, n�ayant plus enregistr� d�album depuis plusieurs ann�es d�j�. Les m�lomanes seront d�autant plus combl�s qu�il s�agit l� de deux qacidate (longs po�mes) de Khaled El- Mendaci. Du pur melhoun donc et, cerise sur le g�teau, des po�mes que Sidi-Ali Driss interpr�te et d�clame. De quoi satisfaire le public le plus exigeant, d�autant que les deux textes sont in�dits. Au cours d�une conf�rence de presse anim�e, mardi dernier, au Centre de loisirs scientifiques de la place Audin � Alger, Sidi-Ali Driss a expliqu� les raisons de son come-back dans les studios d�enregistrement et, surtout, pourquoi le choix du melhoun. �Parce que, confie-t-il, je ne veux pas faire dans les reprises. J�aime prendre mon temps et le recul n�cessaire pour peaufiner un album. Il y a aussi le fait d�animer, depuis bient�t quatorze ans, l��mission radiophonique Kahwa ou lataye, diffus�e chaque samedi soir sur les ondes de la Cha�ne III. En plus, je n�ai jamais �t� absent de la sc�ne culturelle alg�rienne, qu�il s�agisse de soir�es artistiques ou de f�tes.� Mais, le pr�sent album ? Sidi-Ali Driss en explique la gen�se et l�aboutissement : �En r�alit�, le produit �tait pr�t depuis quelques ann�es. Je ne l�ai pas enregistr� vu la p�riode un peu difficile qu�a connue la pays. Produire et animer une �mission � la Cha�ne III m�a �galement fait temporiser, cela m�a permis de rester dans le cha�bi sans pour autant produire. Le travail � la radio m�a accapar�, sans compter que je suis consultant � Arts et Culture pour la musique andalouse notamment.� L�exigence de qualit� a �t� favoris�e, selon l�artiste, par la communication interactive avec les jeunes auditeurs et les professionnels, l�animation radio �tant un v�ritable exutoire et un champ d��panouissement personnel, d�acquisition de connaissances. �De plus, ajoute-t-il, j�aime alterner entre cha�bi moderne et cha�bi traditionnel melhoun lorsque je sors un album. Le moment de produire un CD �tant venu, je me suis dit qu�il fallait opter pour le melhoun, avec des textes in�dits. Pr�senter quelque chose de nouveau permet d��viter la redondance, de sortir des sentiers battus d�un r�pertoire cha�bi presque commun � beaucoup d�artistes.� Quant � la d�couverte de Khaled El-Mendaci, il pr�cise que cela remonte aux ann�es soixante-dix. Sidi-Ali Driss �tait alors �l�ve � l��cole de musique andalouse El Fen wel Adeb que dirigeait cheikh R�da Djilali. �A l��poque, se souvient-il, j�ai pu �couter cette po�sie aupr�s de R�da Djilali, mais il gardait cela jalousement. Longtemps apr�s, j�ai cherch� les deux textes. Le premier, Mekmoul ezzine ouel bha, je l�ai recherch� � la Biblioth�que nationale, sur internet et aupr�s d�amis marocains. Le deuxi�me Echema�, je l�ai retrouv� dans le diwan El kenz el meknoune fi ch�ir el malhounede Kadi Mohamed, imprim� en 1910. Ces deux po�mes m�ayant subjugu�, j�ai compos� la musique selon la m�lodie cha�bi et avec une dominante zidane, l�un parmi les modes qu�emprunte le cha�bi � la musique andalouse. Ce n�est donc pas un album commercial, mais un produit pour le c�ur et l�esprit.� R�sultat, Mekmoul ezzine ouel bha (la divine beaut�) et Echema� (la chandelle) forment deux qacidate encore jamais interpr�t�es par les chanteurs cha�bi et que la belle voix de Sidi-Ali Driss donne � d�couvrir et � savourer par les m�lomanes. On s�en doute, les deux po�mes (que l�artiste avoue avoir mis beaucoup de temps � apprendre par c�ur) sont d�di�s � la passion amoureuse d�vorante, source de souffrance et de douleur (donc d�inspiration) pour le po�te populaire du XIXe si�cle. Khaled El -Mendaci (Belbey Khaled de son vrai nom) est n� en effet en 1850 � Oued Sebbah, dans l�Oranie. Surnomm� El-Mendaci Sghier en r�f�rence au grand po�te du melhoun Sa�d El-Mendaci (XVIIe si�cle), il a v�cu � Hammam Bouhadjar puis � A�n-T�mouchent. Pour le plus grand bonheur de ses fans, Sidi-Ali Driss fait �uvre de p�dagogie en leur offrant ce qu�il appelle �un bonus� : il d�clame ensuite les deux chansons de ce r�pertoire in�dit. Il s�explique : �C�est une technique que j�ai apprise � la radio. Comme il y a tellement de choses � apprendre dans le melhoun, c�est une excellente mani�re d��couter la po�sie et de la faire aimer au public. Je pense que ma d�marche est honn�te et sinc�re, mon souci �tant d�enrichir la culture et d��viter le pi�ge de la redondance et des reprises.� Dans cette optique, Sidi-Ali Driss confie avoir deux projets en cours pour revaloriser le patrimoine et faire revivre les textes anciens. Ainsi, il compte enregistrer un autre album de textes in�dits du melhoun, probablement le mois prochain. Et comme il aime alterner avec le cha�bi moderne (avec de nouvelles sonorit�s et des textes � la port�e de tout un chacun), son deuxi�me produit contiendra, dit-il, �deux pr�c�dentes chansons � r�actualiser en plus d�un po�me de Yacine Ouabed �. Deux autres albums acoustiques en perspective. Ce qui le d�sole le plus ? �Notre malheur, regrette-t-il, c�est de ne pas avoir de m�lodistes et d�auteurs de textes. Ah ! si je pouvais trouver un autre Mahboub Bati qui, lui, faisait du sur-mesure !�