Après une décennie d'absence dans les bacs des bons disquaires, le chanteur chaâbi, Sid Ali Driss, vient de gratifier ses fans d'un nouvel album dédié au melhoun. Ce cinquième album produit par les éditions Dounia, en collaboration avec l'Etablissement arts et culture de la wilaya d'Alger, peut se targuer de comporter deux poèmes signés par Khaled El Mendassi, de son véritable nom Belbey Khaled, né en 1850 à Oued Sebbah, dans la grande plaine de Mleta. Il apprend dès son jeune âge le Coran dans la zaouïa du cheikh Boutlelis dans la ville de Hammam Bou Hadjar, avant de s'établir définitivement à Aïn Témouchent. Il se lie alors d'amitié avec le poète Hadj Kaddour Tahalaiti. Au cours d'une conférence de presse animée, mardi après-midi, au Centre culturel et scientifique de Didouche Mourad à Alger, l'artiste Sid Ali Driss a avoué qu'il avait délaissé les enregistrements au profit de la radio. Pour rappel, Sid Ali Driss est animateur et producteur de l'émission radiophonique «Kahwa ou lataye», diffusée chaque samedi soir sur les ondes de la Chaîne III. Si l'artiste a déserté les studios d'enregistrement, il n'en demeure pas moins qu'il reste omniprésent dans le milieu chaâbi. En véritable professionnel et ne voulant pas faire dans les reprises, Sid Ali Driss a indiqué que son premier souci était de mettre à la portée des auditeurs un produit melhoun (poésie populaire) inédit. L'album en question comporte deux poésies intitulée Mekmoul ezzine ouel b'ha (La divine beauté) et Echemaâ (La chandelle), exhumés du diwan El kenz el meknoune fi el ch'ir el malhoune de Kadi Mohamed, imprimé en 1910. Les deux poèmes décrivent les tourments de la passion de la bien-aimée. Sur la jaquette de l'album, un bonus est à l'honneur. Les chansons chantées sont par la suite déclamées. «Cette façon de faire, je l'ai acquise à la radio. C'est une autre manière d'écouter le melhoun chaâbi et de faire aimer la poésie au public». Sid Ali Driss se souvient que Réda Djillali avait chanté ces poésies dans le local de l'association Fen El Adeb. Avec la sortie de ce dernier-né, Sid Ali Driss estime sans prétention aucune qu'il s'est intéressé à des textes inédits, contribuant ainsi à enrichir le répertoire musical chaâbi. Selon lui, ce genre musical peut se régénérer sur plusieurs facettes. A titre d'exemple, l'interprétation de textes écrits par des poètes contemporains ou encore par la chansonnette peut servir de relais au chaâbi afin d'intéresser le jeune public aux longues poésies. Sid Ali Driss compte commencer l'enregistrement d'un autre produit d'ici le mois prochain. «J'ai l'habitude d'alterner mon travail. De chanter des textes inédits. J'essaye de trouver des textes plaisants et attrayants. Je cherche un bon parolier, quelqu'un comme le talentueux et regretté Mahboubati. Je suis à la recherche d'un parolier qui me fasse du sur-mesure. Je suis exigeant envers moi-même», précise-t-il. Il est à noter que dans le cadre de la promotion de cet album, l'artiste Sid Ali Driss animera un concert le 23 février, à partir de 19h, à l'auditorium de la Radio nationale. L'artiste aurait aimé se produire à travers tout le territoire national, mais comme il l'explique si bien : «Une telle tournée nécessite des moyens humains et financiers énormes».