Sans le sou depuis dix-sept mois, les marins de l�International Bulk Carriers (IBC), filiale de la Cnan, se sentent plut�t �abandonn�s� et �tromp�s�. Cela fait dix jours, jour pour jour, qu�ils tiennent un sit-in devant le minist�re des Transports pour r�clamer leurs arri�r�s de salaire. M. Tou n�a m�me pas daign� r�pondre � leurs dol�ances. Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Ils sont victimes d�un litige opposant IBC au groupe Pharaon. En 2007, ce dernier a rachet� 51% des actions d�IBC � l�ouverture du capital de la Cnan. La r�partition des actions (49% pour IBC, 24,5% pour le Saoudien Mouniem Pharaon, 24,5% pour le Jordanien Dadjani et 2% pour l�Alg�rien Mustapha Laradji) a permis de maintenir les navires d�IBC sous pavillon alg�rien. Un litige mettant aux prises IBC avec le partenaire �tranger il y a maintenant 17 mois, la partie alg�rienne a refus� de payer les factures sal�es des r�parations. L�affaire a �t� port�e devant l�organe d�arbitrage de la Chambre de commerce internationale, les navires, au nombre de huit, ont �t� saisis dans des ports asiatiques et europ�ens, et les marins se sont retrouv�s au ch�mage forc�. Et, depuis, ces marins sont sans le sou. Les malheurs d�IBC et de ses 250 marins alg�riens ont, donc, commenc� avant le d�tournement du MV Blida par des pirates somaliens. Le navire, son �quipage et son personnel navigant (27 personnes en tout dont 17 Alg�riens), ont �t� pris en otages pendant onze mois sur les c�tes somaliennes avant qu�une ran�on de 2,6 millions de dollars am�ricains ne soit conc�d�e aux pirates. Tout un drame. Lib�r�s, les marins alg�riens se sont retrouv�s, comme leurs pairs, sans salaires ni, du reste, indemnis�s pour le pr�judice moral et physique subi sous la coupe des pirates. Les marins d�IBC, venus des diff�rents comptoirs alg�riens (B�ni Saf, T�n�s, Annaba, Alger�) se rassembler devant le minist�re des Transports, exigent des �garanties�. �Ils nous ont dit que les caisses sont vides et ont d�cid� d�un red�ploiement, nous dispatchant sur les diff�rentes compagnies, le temps que le probl�me soit r�solu. Nous refusons de joindre ces postes qui ne nous conviennent pas et nous exigeons qu�ils nous co-signent (le minist�re de tutelle, la SGP Gestramar, la Cnan et IBC) un engagement garantissant nos droits comme travailleurs de la Cnan. C�est notre soci�t� m�re o� nous y avons pass� nos carri�res�, avance-t-on. Le SG de la section syndicale de la filiale, You Tichene, synth�tise la plateforme de revendications pr�sent�e le premier jour du sit-in au ministre des Transports : �R�affectation des personnels d�IBC dans la Cnan, le rapatriement des navires constituant notre outil de travail, le paiement de toutes nos charges sociales et cotisations des mois rat�s aux diff�rentes caisses, la r�gularisation des salaires impay�s, le paiement de l�indemnit� de retraite pour ceux qui sont partis entre-temps � la retraite, l�indemnisations des anciennes otages du MV Blida.� Personne n�a daign� les recevoir � ce jour. La r�plique du DG devant les marins venus des comptoirs lointains ayant eu l�id�e d�aller passer la nuit au si�ge d�IBC est cinglante : �Vous pestez contre moi dans la rue et vous venez passer la nuit chez moi !� �Mais, P� ce n�est pas chez lui !�, s�emporte, d�pressif, un vieux marin�