De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed S�il est ind�niable que l�assaut donn� au terroriste Mohamed Merah et qui a abouti � sa mort apr�s 32 heures d�op�ration par le Raid a soulag� tout le monde et particuli�rement la population de Toulouse, les lendemains de cet assaut il bruisse des critiques sur les modalit�s d�intervention, sur l�efficacit� de la surveillance des terroristes fich�s et sur le syst�me d�incarc�ration dans les prisons et l�endoctrinement qui s�y pratique en toute impunit�. Globalement, c�est toute la politique s�curitaire de Sarkozy, qualifi�e d��chec, qui est point�e du doigt. Un climat qui va, sans aucun doute, mettre la s�curit� au c�ur de la campagne pr�sidentielle. Beaucoup, et pas seulement dans le camp adverse, n�ont pas attendu le d�nouement de l�assaut port� contre Mohamed Merah et sa mort, pour critiquer la politique globale de s�curit� mise en place par Sarkozy. Comment un individu au pass� si lourd, qui a voyag� par deux fois au Pakistan et en Afghanistan, fich� de ce fait et suite aux informations fournies par les services pakistanais, cette m�me personne convoqu�e et entendue par les services de s�curit� fran�ais pas plus tard qu�en novembre dernier, a pu �chapper au suivi des services qui l�ont laiss� agir en toute libert� ? Comment ce terroriste en puissance n�a-t-il pas �t� neutralis� par la Direction centrale du renseignement int�rieur DCRI ? �Seulement 15 personnes �taient rep�r�es comme islamistes en Midi- Pyr�n�es, avec le nom de Merah en t�te de liste�, a d�clar� le s�nateur PS Fran�ois Rebsamen, en charge de la s�curit� aupr�s du candidat Hollande qui, comme beaucoup, pointe du doigt l�absence de policiers sur le terrain depuis la disparition de la police de proximit�. Le FN, comme il fallait s�y attendre, s�est engouffr� dans la br�che trouvant l� mati�re � remettre en une, le th�me de la s�curit� et de la menace terroriste qui lui sont si chers, assimil�e en un tour de main � la forte pr�sence d�immigr�s alors qu�il s�agit comme en l�occurrence dans le cas Merah de Fran�ais. Autre point de friction est celui relatif au syst�me carc�ral fran�ais que d�aucuns, depuis cette affaire de Toulouse, d�noncent. Le terroriste toulousain a, en effet, �cop� et pass� deux ann�es de prison au cours desquelles il se serait radicalis�, certains disent m�me aurait �t� recrut�, par les terroristes d�tenus dans sa prison, et qui auraient assur� sa transformation de d�linquant en terroriste. Ce n�est pourtant pas la premi�re fois que l�absence de rigueur dans la surveillance des prisonniers ayant commis des actes terroristes a �t� signal�e, tant par des politiques que par des observateurs universitaires qui suivent ces ph�nom�nes dans des �tudes publi�es depuis d�j� de nombreuses ann�es. Le pouvoir n�en a eu cure jusqu�� l�affaire de Montauban et Toulouse qui a contraint Nicolas Sarkozy � reconna�tre : �Nous ne pouvons accepter que nos prisons deviennent des terreaux d�endoctrinement � des id�ologies de haine et de terrorisme.� Il �tait bien temps ! Quant � la DCRI, critiqu�e par l�opposition mais aussi par d�anciens responsables des services, son patron, Bernard Squarcini, (impliqu� dans l�affaire d�examen ill�gal des fadettes, ces factures t�l�phoniques de journalistes du Monde), son efficacit� est aujourd�hui bien remise en question. �Squarcini affirmait que la strat�gie d�anticipation de la DCRI est un succ�s parce qu�il n�y a pas eu d�attentats sur le sol fran�ais depuis 2008. S�il a raison, l�affaire de Toulouse et de Montauban est un �chec pour le service�, a encore d�clar� un responsable PS. Il est clair qu�� quelques jours du premier tour de l��lection pr�sidentielle, la s�curit� et tous les amalgames lanc�s et entretenus par la droite et son extr�me vont refaire surface dans la campagne. Qui en b�n�ficiera ? Sarkozy ? Hollande ? ou Marine Le Pen ? Si cette derni�re savoure l�affaire toulousaine qui vient � son secours pour enfoncer encore son triptyque immigration-musulmans-identit� nationale heurt�e par l��tranger maghr�bin, le dernier sondage qui la place derri�re Jean-Luc M�lenchon ne va certainement pas la r�jouir. Mais rien n�est encore fait et tout donne � croire que les quelques jours qui nous s�parent du premier tour r�serveront des surprises certaines.