C�est demain, jeudi � 18 h que prendra fin, au th��tre r�gional Kateb- Yacine, de Tizi-Ouzou la 12e �dition du festival du film amazigh. Durant presque une semaine, le public a �t� nombreux � se rendre sur les diff�rents sites du festival pour d�couvrir une palette de th�mes et une diversit� d�expressions � travers les films en comp�tition ou projet�s en hors concours et des animations et des rencontres th�matiques de circonstance ou en rapport avec la ligne �ditoriale du festival. Une manifestation qui �a pour mission de pr�senter la production du film amazigh nationale ou internationale sous une optique culturelle, artistique, sociologique, se veut aussi le reflet des expressions nationales dans leur diversit�. La pr�sence de cin�astes �trangers est une mani�re de jeter des ponts avec d�autres horizons d�expression�. Parmi la multitude de productions film�es documentaires ou de fiction d�une qualit� technique et esth�tique d�in�gale valeur, oscillant entre le bon et le moins bon, il y a des �uvres qui �mergent du lot et qui ont �t� suivies avec int�r�t par le public. On citera la Langue de Zahra, un documentaire de Fatima Sissani dont la cam�ra a restitu� avec intelligence et avec beaucoup d��motion le lien charnel des femmes d�un village kabyle avec leur langue. Le documentaire, dont la qualit� plastique et esth�tique est � souligner, se veut un hommage � ces femmes qui entretiennent le feu sacr� et de la m�moire et des valeurs de communaut� dans un monde de plus en plus globalis�. Le Menteur, film d�Ali Mouzaoui, qui a �t� projet� dans la soir�e de mardi dernier, est l�exemple � suivre pour sortir le cin�ma amazigh de l�amateurisme pour l�arrimer aux standards de la professionnalisation. Le Menteur raconte l�histoire de Si Ach�ne, un officier de l�ALN qui a offert sa jeunesse pour l�id�al d�ind�pendance et qui est, aujourd�hui, retranch� entre le fant�me de sa d�funte �pouse, hantant sa m�moire, les amiti�s de guerriers disparus, et Lila, sa fille, institutrice, �lev�e selon les grands principes de la morale. Ali Mouzaoui jette, � travers ce film, un regard critique sur la soci�t� alg�rienne en mutation. Le film croise des destins, des �poques. C�est aussi une peinture sociale et des sentiments o� se m�lent amour, argent, qu�te de la gloire et de la r�ussite. Des th�mes qui donnent � ce film des allures de plaidoyer pour les valeurs qui fondent la vie en soci�t� et le vivre-ensemble. Dans l�apr�s-midi d�hier, le public a �t� convi� � voir Yidir, une fiction du journaliste et critique de cin�ma Tahar Houchi. Au programme, une autre fiction, AssYalhan de de N. Kebail et un documentaire sur l�ic�ne du rock, Cheikh Sidi B�mol. Mais au-del� de leur qualit� technique et esth�tique, l�ensemble de ces �uvres constitue un stock d�images et de films qui jettent les bases d�une iconographie et d�un cin�ma d�expression amazigh, plein de promesses.