Artiste complet, com�dien talentueux, Hac�ne Benzerari est l�une des figures embl�matiques du cin�ma, du petit �cran et du th��tre alg�riens. Une popularit� qui s�explique aussi par son charisme, sa r�gularit� et son physique d�homme � la fois s�rieux et d�contract�. Il faut dire qu�en cinquante ans de carri�re, les personnages qu�il a interpr�t�s ne se comptent plus. Il est surtout l�un de nos rares com�diens � exceller dans tous les registres : dramatique, comique, historique... Cette riche carte de visite, il l�a m�me �toff�e par l��criture et la mise en sc�ne de pi�ces de th��tre, la r�alisation de pubs. N� en 1948 � Constantine, Hac�ne Benzerari est devenu com�dien professionnel en 1972, ann�e o� il est contraint d�abandonner son ancien m�tier d�instituteur pour se consacrer pleinement � sa vie d�artiste. Parmi les productions qui ont jalonn� son parcours : A�ssat Idir(un film de Sid-Ali Mazif, 1972), Patrouille � l�Est (de Amar Laskri, 1972), Hizia (de Hazourli), Bab El Web (de Merzak Allouache, 2005), l��mission Aassab oua aoutar (avec Hazourli), le sitcom Nass M�lah City, etc. Et �a continue pour celui que beaucoup de r�alisateurs n�h�sitent pas � solliciter. Le secret d�une telle r�ussite ? Il est aussi dans le fait que Hac�ne Benzerari a su toujours rebondir � chaque �tape de sa carri�re, refusant de dormir sur ses lauriers. Car voil� bien un com�dien qui n�aime pas la m�diocrit�, l�immobilisme ou l'amateurisme, choses qui le font sortir de ses gonds, lui qui est de temp�rament calme et r�fl�chi. Dans cet entretien, il nous livre ses derni�res actus. De tous les com�diens professionnels, vous �tes peut-�tre le seul que l�on retrouve partout : au cin�ma, au th��tre, sur le petit �cran et m�me dans des spots publicitaires. Etesvous de ceux qui acceptent n�importe quel r�le qu�on leur propose ? Non, tout de m�me pas. Au contraire, je suis quelqu'un d�exigeant sur le plan professionnel, n�aimant pas interpr�ter n�importe quoi ou faire du surplace. Question d��thique, de cr�dibilit� et de respect du public. Vous arrive-t-il alors de d�cliner des propositions ? Bien �videmment. Par exemple, l�ann�e derni�re, j�avais refus� trois propositions de r�les dans des feuilletons t�l� � diffuser durant le mois de Ramadhan. J�estime qu�il y a des moments o� il faut savoir dire non, le genre feuilleton �chorba� �tant devenu r�p�titif, sans imagination. Cela provoque en moi un certain malaise... Mais vous n�avez tout de m�me pas ch�m�... En 2011, j�ai jou� dans des longs m�trages cin�matographiques o�, sans pr�tendre au premier r�le, j�ai eu une participation assez costaud. Ainsi, j�ai eu le grand plaisir de tourner avec Moussa Haddad. Dans son film Harraga bleus, je campais le r�le du p�re du personnage principal. J�ai eu aussi l�honneur de tourner avec le r�alisateur Alexandre Arcady, dont le film Ce que le jour doit � la nuit est adapt� du roman �ponyme de Yasmina Khadra. Le tournage a eu lieu en Tunisie et j��tais le seul Alg�rien parmi les acteurs professionnels. Yasmina Khadra vient d�ailleurs de m�appeler et m�a f�licit� pour mon interpr�tation du r�le du ca�d. Il y a enfin le dernier film de Merzak Allouache, Le temps de la concorde, tourn� r�cemment � El- Bayadh durant la p�riode de grand froid... Et le Ramadhan prochain ? N�y a-t-il pas un feuilleton ou un sitcom en projet ? Il existe deux projets de feuilletons qui ont �t� d�pos�s au niveau de la T�l�vision nationale et pour lesquels on me pr�pare pour des r�les. L�un est de Bachir Sellami, l�autre est un sc�nario propos� par une bo�te de production. Ce dernier a pour titre Fat li fat, et c�est l�histoire d�une famille d�chir�e, d�sint�gr�e par le ph�nom�ne de la drogue qui commence � envahir notre soci�t�. La t�l�vision n�a encore donn� aucune r�ponse aux deux projets qui lui ont �t� soumis. En plus de l�absence de communication, il y a surtout cet �tat de quasi-monopole dont tout le monde a l�air de se plaindre... H�las ! c�est pourquoi mon plus grand souhait c�est bien l�ouverture de cha�nes t�l� de droit alg�rien. Je suis s�r qu�une r�elle ouverture de l�audiovisuel va donner un nouvel �lan � la production nationale. Je crois � la promesse faite dans ce sens par le pr�sident de la R�publique, sauf que l�on doit acc�l�rer un peu les choses vu que �a a l�air d��tre remis au second plan. Bien s�r, tout cela n�cessite des textes r�glementaires, un cahier des charges... Avez-vous �t� sollicit� par certains de ceux qui ont d�pos� des projets de films li�s � la c�l�bration du cinquantenaire de l�ind�pendance ? - Non, je n�ai re�u aucune proposition � ce sujet. Sur les 150 projets d�pos�s au niveau du minist�re de la Culture, aucun n�a �t� retenu jusqu�� maintenant, la d�cision du minist�re des Moudjahidine n��tant pas encore tomb�e. Ce que je sais aussi, c�est que le film documentaire se paye la plus grosse part, environ 80%. Et la politique dans tout �a ? Vous �tes un com�dien tr�s populaire, pourquoi pas alors une candidature aux prochaines �lections l�gislatives ? En la mati�re, mon avis tout � fait personnel est qu�un com�dien n�a pas � rentrer dans de telles consid�rations. Il n�a pas � se m�ler de politique. Son seul parti, c�est le public, son seul souci c�est de travailler. C�est pourquoi, j�estime qu�un com�dien professionnel ne doit porter qu�une seule casquette, celle de l�artiste. Vous dites �a parce que vous �tes un com�dien combl�, votre bonne �toile ne vous ayant jamais abandonn� jusqu�� pr�sent ? Il est vrai que j�ai un riche parcours, ayant eu aussi la chance de tourner � l��tranger. Mes multiples exp�riences m�ont beaucoup appris, m�ont m�ri et assagi. En Syrie, par exemple, apr�s les quatre �pisodes de Djeha, j�avais tourn� Fatma n�Soumeur... Du vrai professionnalisme, dans des conditions id�ales. C��tait extraordinaire comme exp�rience. Doit-on finalement comprendre que Hac�ne Benzerari ne travaille pas en ce moment ? En dehors des tournages, j�active toujours dans le domaine qui est le mien. Actuellement, je fais partie d�un groupe qui travaille � la cr�ation d�un observatoire national de l�artiste. Nous avons trouv� un cadre l�gal pour cela, en l�occurrence, l�Acad�mie de la soci�t� civile alg�rienne, agr��e par les pouvoirs publics. L� au moins, nous pouvons discuter de la situation de l�artiste alg�rien, �laborer un programme d�action, formuler des propositions concr�tes.... D�j�, nous avons circonscrit trois priorit�s : am�liorer les conditions de l�artiste, mettre en place un statut et, enfin, d�finir qui est artiste avec notamment la cr�ation d�un fichier national. Nous projetons de travailler en partenariat avec le minist�re de la Culture et l�ONDA. Il reste � officialiser ce mouvement qui regroupe des artistes venus de divers horizons : chor�graphes, com�diens, artistes peintres... Dans cette perspective, nous pr�voyons de tenir bient�t nos assises.