La Commission nationale de surveillance des �lections l�gislatives du 10 mai prochain semble �tre � la crois�e des chemins. Contrainte � se mettre en veilleuse � trois reprises pour reprendre du service apr�s, en signe de protestation contre la sourde oreille que lui oppose le minist�re de l�Int�rieur � ses revendications, elle se retrouve dans une impasse et risque de servir de simple �pouvantail � un scrutin qui, de toute mani�re, se d�roulera avec ou sans elle, � moins d�un sursaut d�orgueil de ses membres. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Avant-hier encore, cette entit� a d�cid�, au bout de longs et laborieux d�bats qui ont dur� 9 heures (de 14h � 23h), de suspendre le gel durant trois jours de ses activit�s avec la d�cision d�interpeller le premier magistrat du pays. Une interpellation rendue in�vitable du fait que, affirmera Mohamed Seddiki, son pr�sident qui animera, ce matin une rencontre avec la presse, que �le d�partement de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales a oppos� jusqu�ici une fin de non-recevoir aux revendications de notre commission et que nous avons jug� que seul le pr�sident de la R�publique est � m�me de servir d�arbitre et de r�pondre favorablement � nos dol�ances�. Le repr�sentant du parti Ahd 54 se dit ne pas encore comprendre l�ent�tement d�Ould Kablia � refuser la proposition du bulletin unique au vu, selon lui, que �les arguments avanc�s sont farfelus et ne tiennent pas la route�. Entre autres de ces �arguties�, selon Seddiki, celle li�e au souci de tenir compte du taux �lev� d�analphab�tes parmi les potentiels �lecteurs que l�option du bulletin unique embrouillerait davantage avec, en sus, de grands risques de nullit� de beaucoup de bulletins, les �lecteurs �tant appel�s dans ce cas � cocher sur les candidats de leur pr�f�rence, � l�int�rieur d�un carr�. A croire, ironisera notre interlocuteur, que �notre pays a plus d�analphab�tes depuis 1992�, rappelant �au bon souvenir de notre ministre de l�Int�rieur� que jusqu�� cette date, �l�option du bulletin unique �tait de mise� et personne, pr�cise-t-il, n�y a jamais vu une quelconque anomalie. Et � Seddiki d�affirmer d�celer une position politique qui ne dit pas son nom dans cette obstination � tourner le dos � une revendication de la quasimajorit� des partis. Si lui n�est pas all� jusqu�� exprimer le fond de sa pens�e, des membres de la commission ne se sont pas retenus pour accuser des partis, notamment ceux de l�Alliance pr�sidentielle et ceux gravitant autour ayant �n�goci� leurs quotas� comme l�a affirm� M�nasra, le chef du FC, de profiter de l�anarchie que ne manquera pas de cr�er l�option de la multitude de bulletins de vote. Comment ? Par la grande marge d�erreurs et la possibilit� pour des partis rompus � la triche de frauder �loyalement � � travers la technique de bulletins � faire circuler parmi les �lecteurs. Le bulletin unique constitue pour Seddiki, �le rempart contre toute vell�it� de fraude�. Et d�ajouter comme pour appuyer davantage son argumentaire : �M�me les �l�ments des corps constitu�s, qu�ils soient port�s sur les listes �lectorales massivement et en dehors des d�lais, auront moins de pression et voteront pour les listes de leur choix, n�ayant pas � prouver de leur obtemp�ration pour un quelconque ordre de vote pour une ou des listes bien d�termin�es�. Est-ce � dire, alors, que la commission qu�il pr�side ne tient pas beaucoup � la seconde revendication li�e justement � cette histoire d�inscriptions massives et hors d�lais de membres de l�ANP sur le fichier �lectoral ? Que non, r�pliquera s�chement Seddiki, pour qui ce point est aussi important que le premier, ne manquant pas de relever qu�au jour d�aujourd�hui, aucun parti n�a �t� destinataire des listes �lectorales comme promis. �S�en remettre au peuple au cas extr�me� Quelle sera la position de la commission si les pouvoirs publics ne r�pondent pas � ses pr�alables ? Ira-ton jusqu�� la dissolution de la structure et au retrait de la course � ces l�gislatives ? Seddiki se montre �vasif, affirmant �s�en remettre au peuple, seul, soulignera-t-il, � m�me de juger des attitudes des uns et des autres�. D�mentant cat�goriquement toute �arri�re-pens�e mat�rielle� que cacherait �l�agitation� de la structure qu�il pr�side, Seddiki pr�cisera �qu�aucun des membres de la CNSEL qu�il pr�side n�a eu � soulever cette question�. �Ce n�est pas au bout de mes 31 ans de militantisme que je vais courir apr�s un quelconque avantage mat�riel�, tiendra-t-il � ajouter. Le pr�sident de la CNSEL plaidera �galement pour un financement �tatique de la campagne �lectorale des partis, pour, dira-t-il, barrer la route aux opportunistes et affairistes de tout poil de polluer la sc�ne politique � travers le ph�nom�ne de la �chkara� qui a �maill� le processus de confection des listes �lectorales au niveau de beaucoup de partis. Une autre revendication qui n�a pas eu l��cho escompt� du c�t� du d�partement d�Ould Kablia qui a, � maintes reprises, exclu tout financement public de la campagne �lectorale des partis, laissant le soin � ces derniers pour se d�brouiller pour ce faire.