Photo : Riad Par Younès Djama Le directeur des libertés et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur, Mohamed Talbi, a estimé, hier dans une déclaration à notre confrère El Khabar, que certaines doléances formulées par la Commission nationale de surveillance des élections législatives (Cnsel) sont «exagérées». Il a assuré que le ministère a respecté «à la lettre» les dispositions de l'article 87 de la loi électorale, relatif au soutien logistique. Ce même texte de loi n'évoque pas, selon le responsable, des privilèges personnels auxquels peuvent prétendre les membres de la Cnsel. Ces derniers ont décidé, mardi dernier, de geler pour la seconde fois et pour une durée de 48 heures, leurs activités arguant que leurs «doléances n'ont pas été prises en charge» par le ministère de l'Intérieur. Entre autres griefs, la Cnsel, présidée par Mohamed Seddiki de AHD 54, reproche au département de Dahou Ould Kablia les inscriptions collectives sur les listes électorales «en dehors des délais légaux et sans tenir compte des conditions en vigueur» et «l'allègement des dossiers de candidatures pour ce qui est de la présentation de photos sur CD ou en négatif», ou encore «la non-mise à la disposition des membres de la Cnsel des moyens logistiques au niveau des commissions communales et de wilaya». Tout en s'interrogeant sur les motifs des suspensions répétées des activités de la commission par ses membres, le représentant du département de l'Intérieur a précisé que la création de la Cnsel s'est faite «en un temps record, et malgré les gels répétés de ses activités, cela n'a pas freiné le processus d'installation des sous-commissions au niveau local». M. Talbi a rappelé que le premier responsable du département de l'Intérieur s'est réuni mardi dernier avec les membres de la Commission Seddiki et a pris acte de leurs doléances, avant d'apprendre au même moment le gel de leurs activités. Le directeur des libertés et des affaires juridiques au département de l'Intérieur a, ensuite, invité la commission à «tenir acte» et reconnaître les efforts déployés par les services du ministère et à traiter directement avec eux «sans recourir aux communiqués accompagnés de chiffres». Mohamed Talbi a exhorté la commission à se conformer à ses attributions conformément à la loi et ne pas jouer le rôle d'un syndicat. Le responsable a indiqué que l'une des revendications des membres de la Cnsel consiste à autoriser ses membres à voyager à l'étranger. «Pour quoi faire ?», répond M. Talbi qui précise que les éclaircissements concernant les élections et leur déroulement au profit de la communauté nationale à l'étranger est une mission qui incombe aux services du ministère des Affaires étrangères, s'appuyant en cela sur les articles 174 et 175. En conclusion, M. Talbi suggère aux membres de la Commission Seddiki de dépasser leurs «lubies matérielles» susceptibles de créer un sentiment de répulsion chez les potentiels électeurs, et à se conformer à leurs missions à même de réussir ce rendez-vous électoral. Si le ministère de l'Intérieur assure avoir répondu plutôt favorablement aux principales doléances de la Cnsel, il n'en reste pas moins que Dahou Ould Kablia campe sur son refus d'adopter le principe de vote à bulletin unique comme réclamé par la Commission Seddiki et certains partis politiques, à l'instar du Parti des travailleurs (PT). Le ministère de l'Intérieur appuie son refus par le fait que cette option est en contradiction avec les articles 32, 84, 117 et 146 de la loi électorale.