Pour le pr�sident du Front du changement (FC), tous les outils de la fraude sont l�, et ce, au vu et au su de tout le monde, tenant au passage le pouvoir de responsable de tout d�rapage, de toute vell�it� de maintenir le statu quo et de tourner ainsi le dos � la volont� populaire d�un changement pacifique et d�mocratique. M. Kebci � Alger (Le Soir) - Abdelmadjid Menasra, qui faisait, hier mercredi, � l�occasion d�une conf�rence de presse, le bilan de la campagne �lectorale pour les l�gislatives, est revenu une fois de plus sur le ph�nom�ne de la fraude, qui revient � chaque �ch�ance �lectorale. Et avec davantage d�arguments massue qu�il n�a pas manqu� d��num�rer � l�occasion comme pour conf�rer du poids � ses professions de foi. Pour l�ancien ministre de l�Industrie sous la banni�re du MSP, �tous les outils de la fraude sont l�, pr�ts � l�usage� pour peu, ajoutera-t-il, que �les partis baissent la garde�. Et c�est ce pourquoi qu�il appelle de tous ses v�ux � un vote massif et � une implication citoyenne plus significative dans le processus de surveillance afin de d�jouer ce plan cousu, selon lui, de �fil blanc�. Pour lui, seule une grande mobilisation populaire est � m�me de limiter ce ph�nom�ne, accusant, au passage, les partisans du boycott de jouer le jeu du pouvoir ou des clans de celui-ci qui font, dira-t-il, tout pour encourager l�abstention. L�objectif inavou� ? �Une Assembl�e faible, plus faible que l�actuelle � laquelle elle succ�dera � l�occasion qui, au vu des nombreuses candidatures, pourra ne pas aller � son terme�, rejoignant � son corps d�fendant l�analyse faite par le Dr Sa�d Sadi. Et se voulant plus explicite, il d�noncera l�argent sale qui gangr�ne cette campagne, citant le recours par nombre de candidats et de partis au marchandage des places sur les listes, l�achat des voix, voire m�me le paiement des citoyens pour assister aux meetings, en sus des promesses. Le comble pour le chef du FC est que toutes ces pratiques se font �m�me avec les deniers publics�, au vu et au su de tout le monde, regrettant qu��aucune autorit� ne soit saisie pour y mettre fin�. Il �gratignera certains ministres qu�il ne nommera pas et les partis au pouvoir qui, selon lui, s�adonnent le plus � ce �sport�. Il est m�me ceux (ministres, ndlr) qui se sont permis des �missions t�l� sur mesure et qui se vantent de �r�alisations publiques faites avec l�argent du contribuable�. Tout ce beau monde fait tout, selon l�orateur, �pour passer sous silence son d�sastreux bilan incarn� par le ph�nom�ne de l�immolation dont la derni�re victime a �t� enregistr�e ce mardi, journ�e internationale des travailleurs �, alors que, ironisera-t-il, le jeune homme de Jijel s�est immol� pour avoir �t� humili� alors qu�il exer�ait une activit� informelle, �faute d�un poste d�emploi stable�. Et c�est pour cela que, selon Menasra, le pouvoir et ses partis satellites font tout pour dissuader le plus grand nombre � tourner le dos � ces �lections car ils savent pertinemment que si vote massif il y a, ce �sera un vote sanction contre lui et ses relais�, dira-t-il. Des partis satellites qui, comme par un coup de magie, ont prolif�r� � la faveur de la nouvelle loi sur les partis politiques et qui participent, selon Menasra, � polluer la sc�ne politique. Et au chef du FC de citer l�exemple du tirage au sort pour d�signer les cinq surveillants par bureau de vote qui se fait, dira-t-il, sur la base des listes en lice et non en fonction des repr�sentants d�sign�s par les partis. Ce qui fait que, soutiendra-t-il, �nombre de bureaux se retrouvent sans ou avec peu d�observateurs, du fait que pour leur majorit�, ces partis �prouvette n�ont pas d�assise et donc pas de militants en nombre suffisant pour encadrer l�op�ration de vote de mani�re optimale�. D�o�, conclura-t-il, �la voie ouverte � la fraude�. Le pr�sident du FC a aussi d�nonc� l�islamophobie dont certains acteurs politiques ont fait montre � l�occasion de cette campagne �lectorale. Menasra nuancera, cependant, son propos, pr�f�rant le mettre sur le compte d�un m�lange quoique sciemment entretenu, entre l�islam comme religion et l�action politique au nom de l�Islam qui �n�est pas candidat � ces �lections�. En guise de se d�fendre d�instrumentaliser l�islam � des fins politiques, il dira que �tous ceux qui se proclament de l�islam politique sont sinc�res dans leurs d�marches�. �Il y a ceux qui servent la religion et ceux qui s�en servent, et toute la diff�rence est l�, ass�ne- t-il. �Des touristes �lectoraux� Visiblement outr� par les tournures prises par le processus �lectoral, le premier responsable du Front du changement n�a pas fait l��conomie des mots et autres qualificatifs. Ainsi, dira-t-il, les d�l�gations �trang�res pr�sentes pour certaines depuis un temps d�j� dans le pays pour les besoins de cette �lection le sont � titre d�observateurs et non de contr�leurs comme, dira-t-il, �le pouvoir le soutient�. Une diff�rence de taille quand on sait, soutiendra-t-il encore, que ces observateurs, qu�il n�h�sitera pas � qualifier de �touristes �lectoraux �, auront � r�diger des rapports qui ne remettront nullement en cause le processus �lectoral. L�id�al, selon Menasra, est que le pouvoir aurait d� faire appel � ces organisations longtemps avant le scrutin pour pouvoir mener � bien leur mission, dont notamment le contr�le du fameux fichier �lectoral. Celui-ci a �t�, selon le conf�rencier, subitement gonfl� de plus de 3 millions de nouveaux �lecteurs, d�fiant ainsi �toute norme universelle en la mati�re, surtout quand on sait que l�inscription sur une liste �lectorale rel�ve de la seule initiative personnelle, chose peu �vidente pour les Alg�riens�. Autre similitude avec le RCD qui, � l�appui des m�mes arguments et bien d�autres, a opt� pour le boycott.