Ils ont assomm�, enlev�, attach� par le cou � un v�hicule, rou� de coups, br�l� � la poitrine avec des cigarettes puis arros� de gasoil pour br�ler vive leur victime. Les agresseurs, connus et reconnus par la victime, qui ont pourtant commis, dans cette affaire, des actes pr�m�dit�s, � savoir enl�vement avec violence, torture et tentative d�homicide, faits passibles certainement de la peine capitale, couraient toujours. Cela se passe � Boumerd�s.Ecoutons Anoun Amine, 18 ans, fellah, nous relater le calvaire qu�il a v�cu. �Mardi vers 19 heures 30, je coupais l�herbe pour nos vaches, � la lisi�re d�un bois de la ferme du domaine Lamine de la commune de Tidjelabine. J�avais la t�te baiss�e lorsque je re�us un violent coup de b�ton � la nuque. J�ai perdu connaissance. Quand je me suis r�veill�, j��tais attach� par le cou � l�avant de mon tracteur. Devant moi il y avait deux personnes encagoul�es. J�ai imm�diatement reconnu l�une d�elle par sa voix et ses trainings. Il s�agit de M. Abdelaziz de Corso. Il m�avait quelques jours auparavant menac� alors que j��tais convoqu� au tribunal de Boumerd�s pour apporter mon t�moignage sur un vol qui a �t� perp�tr� au quartier de Foais, pas loin de la ville de Boumerd�s. Mes agresseurs m�avaient enlev� mes habits. Ils m�ont rou� de coups, ils ont mis des cigarettes allum�es sur ma poitrine. Par la suite, ils ont jet� sur moi du gasoil puis ils ont allum� le carburant qui traina�t par terre, fort heureusement les flammes ne m�avaient pas atteint.� Amine ne dut son salut qu�� la m�sentente entre les deux tortionnaires sur la solution finale r�serv�e � leur victime. �L�un d�eux voulait aller jusqu�au bout, c'est-�-dire me br�ler vif, le second s�y est oppos�, dira Amine. Il nous a montr� les traces de br�lures de cigarette sur les deux c�t�s de sa poitrine. Il a �t� hospitalis� � l�h�pital de Th�nia. Au moment de l�entretien, le m�decin l�giste ne lui a pas encore d�livr� un certificat m�dical. Par contre, les gendarmes de Tidjelabine ont enregistr� la plainte de la victime et pris en photo les traces de s�vices. Mais alors pourquoi les agresseurs, dont l�un a �t� identifi� par Amine, n�avaient pas �t� arr�t�s plusieurs jours apr�s leur acte ? (L�entretien s�est d�roul� mardi alors que les faits se sont d�roul�s dimanche.) L�un d�eux a-t-il joui de l�impunit� � la suite de l�intervention d�un d�put� nouvellement �lu, comme l�affirment Amine et son cousin Abdelkrim ainsi que d�autres personnes ? Remontons � quelques jours avant cet acte de barbarie. Amine, Abdelkrim et leurs cousins qui travaillaient dans une villa en chantier � Foais, pas loin de leur domicile, ont surpris deux voleurs qui sortaient d�une villa en construction, et chargeaient � bord d�une camionnette des pieds droits (�quipements pour chantiers). Un troisi�me d�linquant circulant avec une motocyclette a r�ussi � prendre la fuite. Ils ont captur� les deux voleurs pour les remettre entre les mains des policiers de Boumerd�s. Comme le cambriolage a �t� commis sur le territoire de la commune de Corso, c�est donc les gendarmes de cette derni�re localit� qui ont repris le dossier. Apr�s enqu�te, le troisi�me acolyte a �t� arr�t�. Il a �t� d�nonc� par ses complices. Seulement l�un des voleurs, M. Abdelaziz , a �t� lib�r�. � Apr�s sa sortie de la brigade, il a nargu� les gendarmes. Ces derniers avaient re�u un coup de fil de la justice et ils �taient oblig�s de s�ex�cuter.� Cette affirmation, nous l�avions entendue plusieurs fois aussi bien de Amine que de ses amis. Apr�s cette lib�ration, le d�linquant a rencontr� sa victime au palais de justice. �Il m�a dit �souviens-toi de ce visage. C�est moi qui te ferai ton affaire�, se rem�more Amine. A priori, le tortionnaire, qui aurait b�n�fici� d�une cl�mence troublante, n�a pas h�sit� � recruter un complice pour passer � l�acte. Verra-t-on �clater la v�rit� dans ce dossier ?