Secou� par un scandale de surfacturation de la mati�re premi�re import�e et un autre de vente � perte de produits finis, Sanofi sort de son mutisme. Dans une lettre publi�e hier par TSA, le vice-pr�sident en charge de la r�gion intercontinentale de ce g�ant fran�ais de l�industrie pharmaceutique, M. Antoine Ortoli, a menac� de suspendre les investissements du groupe en Alg�rie s�il n�y a pas �compr�hension� de la part des autorit�s alg�riennes. Lyas Hallas � Alger (Le Soir) � M. Ortoli a rappel� que Sanofi compte construire �un complexe industriel situ� au sein du Technoparc de Sidi-Abdellah et regroupant une usine de production et un centre de distribution dot� des techniques les plus modernes de gestion d�entrep�ts en est un exemple �loquent. Ce complexe industriel permettra de produire 80 % des volumes distribu�s en Alg�rie. C�est un projet de 6,6 milliards de dinars alg�riens ; il est majeur pour le groupe et serait le plus gros investissement industriel de la d�cennie�. Il n��carte n�anmoins pas la possibilit� d�abandonner ce projet : �De tels investissements ne sont possibles que si nous pouvons exercer notre m�tier et nos activit�s dans un climat de confiance, de dialogue, d��coute et d��quit�.� Les liens de confiance entre les autorit�s alg�riennes et Sanofi ont �t� rompus � cause de pratiques frauduleuses reproch�es au laboratoire fran�ais : surfacturation des mati�res premi�res import�es, transfert illicite de devises � l��tranger. La justice alg�rienne avait �tabli la responsabilit� de Sanofi-Aventis Alg�rie, filiale locale de la multinationale fran�aise, condamn�e en premi�re instance � une amende de 200 millions d�euros et la responsabilit� responsabilit� de son directeur g�n�ral, M. Thierry Lefebvre, condamn�, lui, � une ann�e de prison avec sursis. Ainsi, M. Ortoli a tent� de justifier les agissements de cette filiale. Il remet en cause les PV �tablis par les Douanes alg�riennes et souligne que la valeur factur�e par le fournisseur �tait exactement celle autoris�e par le minist�re alg�rien de la Sant� : �La premi�re affaire concerne une importation de mati�res premi�res pour la fabrication d�un m�dicament contre le diab�te, Amaryl (�). Une erreur de manutention, lors de l�exp�dition depuis l�Allemagne, a conduit � apposer sur la d�claration d�exportation de cette mati�re premi�re un document indiquant une valeur statistique qui n�a rien � voir avec la valeur de la mati�re. Alert�s par cette diff�rence de valeurs, les services des Douanes alg�riennes ont cr� relever une anomalie et ont soup�onn� une tentative d��vasion de capitaux de la part de Sanofi-Aventis Alg�rie.� Dans le m�me contexte, M. Ortoli a anticip� sur la �philanthropique � commercialisation du Taxotere, produit anticanc�reux essentiel qui �tait en rupture � la Pharmacie centrale des h�pitaux (PCH) et dont le minist�re de la Sant� accuse Sanofi-Aventis Alg�rie de faire dans la concurrence d�loyale en le vendant � perte : �Compte tenu de la gravit� et de l�urgence d�une telle situation pour les patients concern�s, nous avons fait un effort logistique et commercial afin de livrer ce m�dicament dans les meilleurs d�lais (�) Comment peut-on nous reprocher de vendre moins cher un m�dicament � la PCH et donc au final aux patients ?� Et d�insister : �Nous n�acceptons donc absolument pas les faits qui sont reproch�s � notre dirigeant ou � notre groupe et nous avons bien s�r fait appel au jugement de premi�re instance qui a condamn� Thierry Lefebvre et notre entit� l�gale en Alg�rie.�