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VOYAGE CULINAIRE
Khfaf, ce g�teau spongieux pour �calmer la pouss�e dentaire�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 30 - 06 - 2012

Nous d�couvrirons cette semaine une p�tisserie confectionn�e dans les quatre coins de l�Alg�rie. Elle porte diff�rentes appellations, selon les r�gions de l�Est, de l�Ouest, du Sud ou du Nord, le khfaf (beignet).
Comme son nom l�indique, le khfaf veut dire en arabe �l�ger�, et ce g�teau �tait pr�par� par nos grands-m�res et offert � toute la famille lors de la pouss�e dentaire chez les nouveau-n�s car elles �taient persuad�es que cette douceur spongieuse (sfandj) allait all�ger les d�sagr�ments de la pouss�e dentaire. Latifa est chez le p�diatre ; son fils Anis est tr�s malade, il a de la fi�vre et elle n�arrive pas � la faire tomber. Elle est inqui�te car son enfant est tr�s agit�. Il ne mange rien et ne dort pas depuis une semaine. Apr�s une osculation minutieuse, le m�decin rassure la maman et lui dit qu�il n� a rien de grave et que son b�b� fait sa premi�re pouss�e de dent. C�est une �tape naturelle de la vie des b�b�s qui peut �tre assez difficile pour certains et se manifester par un exc�s de fi�vre, un manque de sommeil et d�app�tit. Il lui prescrit quelques m�dicaments, et Latifa rentre � la maison tranquillis�e et rassur�e.
Le khfaf est aussi ce g�teau symbole, celui de la premi�re rentr�e scolaire. Les mamans se doivent de le pr�parer et de l�offrir aux membres de la famille pour que �les m�ninges de leur prog�niture s�all�gent et facilitent l�apprentissage�.
Sa belle-m�re l�attend avec impatience. La brue s�empresse de lui raporter ce que le m�decin lui a dit. Alors, elle aussi est soulag�e et lui fait remarquer gentillement : �Tu vois, c�est bien ce que je t�avais dit, je le voyais bien � cause de toute cette bave qui ne cessait de couler. Donne-le moi que je le prenne dans mes bras, le pauvre bout-de-chou, je vais lui frotter la gencive avec un peu de sucre, cela va calmer ses d�mangeaisons et lui permettre de dormir un peu.� Aussit�t dit, aussit�t fait, et b�b� s�endort � poings ferm�s. Le lendemain, khalti Djamila se l�ve plus t�t que de coutume. Toute la maisonn�e est encore endormie. Elle va dans la cuisine pour pr�parer le khfaf (beignets) pour que son petit-fils ne souffre pas et que cette pouss�e se fasse �l�g�re � et sans complication aucune. Une odeur de p�te fra�che et de friture r�veille toute la famille. Les enfants se pressent autour de la table o� un grand plat rempli de beignets fumants tr�ne et les attend, m�l� � l�odeur all�chante du caf� au lait que yemma a d�j� pr�par�. Ils se servent et se resservent. Alors la grand-m�re freine leur �lan de gourmandise en leur donnant des petites tapes sur les mains et en les sommant de s�arr�ter et d�en laisser pour les autres. Une autre occasion, toute aussi importante et pour laquelle le khfaf est un g�teau symbole : celle de la premi�re rentr�e � l��cole. La tradition veut que chaque maman qui envoie sa petite fille ou son jeune fils rejoindre les bancs des classes pour la premi�re fois se doit de pr�parer et d�offrir cette p�tisserie � tous les membres de la famille et aux voisins aussi pour �all�ger les m�ninges de sa prog�niture et lui faciliter l�apprentissage� (rass ikoun khfif). C�est autour d�un caf� au jasmin et d�une assiette pleine de beignets dor�s que Amel s�est r�unie avec ses s�urs et ses belles-s�urs, sa m�re et sa belle-m�re, ses voisines les plus intimes et ses quelques amis ainsi que les enfants. Son a�n�e va rentrer � l��cole. La circonstance est de taille et pour rien au monde elle ne r�tera les beignets au miel qui, selon la tradition, vont aider son enfant � commencer sa premi�re ann�e d��tudes en l�g�ret� et en souplesse. C�est aussi une fa�on d�annoncer la nouvelle aux proches et de les r�unir pour f�ter ce jour m�morable que chacun de nous a v�cu. Toutes les invit�es sont l� pour partager avec la maman cet �v�nement marquant et chacune d�elles ne manque pas de la f�liciter en souhaitant que le �cerveau � de son ch�rubin soit aussi �l�ger et spongieux� (sfandj) que les beignets qu�elles trouvent succulents d�ailleurs et qu�elles d�gustent savoureusement.
La recette La recette
Ingr�dients
� Un kilo de semoule de calibre fin
� Un litre d�eau ti�de
� Un verre de levure de bi�re (levure de boulanger)
� Du sel
Pr�paration :
Mettre la semoule dans un grand r�cipient ( djefna). Ajouter une cuill�re � soupe de sel. M�langer la semoule avec le sel.
Dans un verre d�eau ti�de, mouiller la levure et laisser gonfler. Verser le liquide obtenu dans la semoule.
Faire p�n�trer la levure dans la semoule en amalgame.
Malaxer la p�te puis la mettre en boule et la laisser reposer jusqu�� ce qu�elle double de volume.
Une fois la p�te repos�e, mouiller avec un demi-litre d�eau en petites quantit�s.
Malaxer la p�te obtenue jusqu�� ce qu�elle se ramolisse entre les mains et qu�elle fasse des bulles d�air qui �clatent.
Ajouter le reste de l�eau au fur et � mesure en malaxant et en �frappant� la p�te ramollie contre le plan de travail de la cuisine.
La p�te doit �tre tr�s molle mais ne doit pas coller entre les doigts, d�un c�t�. D�un autre, verser un litre et demi d�huile dans une grande po�le.
Mettre sur feu assez vif. Lorsque l�huile est bien chaude, r�duire le feu.
Mouiller les mains avec un peu d�eau pour que la p�te ne colle pas entre les doigts et prendre une petite boule de p�te. Lui donner une forme arrondie et la plonger dans l�huile.
Laisser cuire et retourner le beignet sur sa deuxi�me face.
R�p�ter l�op�ration jusqu�� �puisement de la p�te.
Laisser �goutter le khfaf dans un couscoussier.
On peut les accompagner de confiture, de sucre ou de miel, selon les go�ts.


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