Etant de ceux qui sont sensibles au sacrifice de Boudiaf, et qui se sentent trahis par ceux auxquels a �chu la responsabilit� de faire la lumi�re sur son assassinat qui �tait tout sauf cette insultante th�se de l'acte isol�, j'attends, et c'est mon droit le plus absolu, de ses amis, principalement parce que ce sont ses amis, de nous dire qui a tu� Boudiaf. Je m'adresse � vous, M. Haroun, d'abord parce que l�appel �mane de vous, et parce qu'ensuite vous �tiez membre du HCE, et enfin aviez convaincu feu Boudiaf de rentrer au pays. Chose qu'il n'aurait jamais faite s'il n'avait pas d'abord confiance en vous et n'�tait pas obnubil� par l'argumentaire que vous lui aviez �tal�. Vous aussi, M. Haroun, deviez �tre persuad� que votre action �tait sinc�re et que ceux qui vous en avaient charg� l'�taient tout aussi bien que vous. Cependant, ce jour fatidique du 29 juin, la monstruosit� frappa sous vos yeux. Boumaarafi ne faisait pas partie de l'�quipe s�curitaire. Le chauffeur de l'ambulance ne connaissait pas la route qui menait vers l�h�pital. Boumaarafi d�clarait avoir agi seul. L'ann�e d'apr�s, un attentat � la bombe a �t� perp�tr� contre des Alg�riens qui revendiquaient la lumi�re sur cet assassinat. Alors comment un acte isol� pouvait donc avoir une logistique capable de s�vir contre toute revendication ? Ce concours de circonstances est tellement louche que pas un seul esprit lucide ne le croirait comme effet du hasard. M. Boucha�b avait d�clar�, juste apr�s sa nomination � la commission, que m�me l'assassinat de Kennedy n�a pas pu �tre �lucid�. Un avertissement magistral. Vous devez parler, M. Haroun, parce que, quelque part, vous aviez servi d�app�t, et �tes aujourd'hui dans l'obligation, parce que vous aviez conduit un ami � l��chafaud, de d�noncer vos manipulateurs.