Il avait une vision pour l'Algérie Durant sa carrière de révolutionnaire ou d'opposant, Boudiaf a toujours eu en point de mire les intérêts de son C'est hier qu'une cérémonie de recueillement a eu lieu à la mémoire du président défunt Mohamed Boudiaf. C'était au cimetière d'El Alia à Alger à l'occasion du 20e anniversaire de son assassinat en 1992. Des membres de la famille du défunt, ses compagnons de lutte ainsi que d'anciens officiers supérieurs de l'Armée nationale populaire et des personnalités nationales ont assisté à cette cérémonie. Comme le veut la tradition, les présents ont récité la Fatiha et ont déposé une gerbe de fleurs sur sa tombe. C'est à l'ancien chef du gouvernement, Rédha Malek, qu'est revenu l'honneur de prononcer une allocution. Il souligne que cette cérémonie organisée par les amis du défunt était aussi l'occasion de rappeler les qualités du défunt. Il affirme que le moudjahid Boudiaf a oeuvré, dès son retour d'exil, à sortir le pays des crises meurtrières et à le remettre sur la voie du développement en instaurant une justice intègre. Ce que Boudiaf a fait pour le pays restera gravé dans l'esprit des jeunes et dans la mémoire des Algériens, ajoute-t-il. Rédha Malek insiste sur le fait que Boudiaf a répondu à l'appel de la Nation pour sortir l'Algérie de la situation dramatique qu'elle vivait et restaurer la paix. En cette année pendant laquelle on célèbre l'anniversaire de l'Indépendance, il est rappelé que le défunt était aussi l'un des artisans de la glorieuse Révolution de Novembre et de l'Indépendance. «Nous devons rester fidèles au message de Boudiaf qui demeurera un symbole dans notre histoire et pour les générations futures», a-t-il témoigné. D'autres anciens dirigeants, notamment membres du Haut comité d'Etat se sont rendus au cimetière d'El Alia. C'est le cas du général Khaled Nezzar, ancien ministre de la Défense et membre du HCE et de Ali Haroun, également membre de cette présidence collégiale. «Ce n'est pas un hommage officiel, mais un hommage des amis et proches du défunt président», a souligné Ali Haroun. Des membres de la société civile étaient aussi présents à cette cérémonie. Des dizaines de jeunes sont également venus déposer des fleurs sur la tombe de Boudiaf. En ce 50e anniversaire de l'Indépendance célébré le 5 Juillet prochain, tous veulent se remémorer l'apport de l'homme à la guerre de Libération. Boudiaf est un des chefs historiques qui a contribué au combat armé pour l'indépendance entre 1954 et 1962. Cet engagement, il l'a payé de sa vie. Le président Boudiaf avait été assassiné le 29 juin 1992 à la Maison de culture de Annaba alors qu'il prononçait un discours six mois après son retour. Une commission d'enquête, désignée le lendemain de l'assassinat, conclut à l'acte isolé du lieutenant Lembarek Boumaârafi. Il avait été rappelé par le HCE de son exil au Maroc où il s'était retiré en 1963. Arraché à sa retraite, Mohamed Boudiaf avait la ferme intention de continuer à servir son pays en pleine tourmente au début des années 1990. Celui qui était né à M'sila, le 23 juin 1919, est membre fondateur du Front de libération nationale. Après les massacres de Sétif de 1945, il s'engage dans le mouvement nationaliste algérien et adhère au Parti du peuple algérien de Messali Hadj puis participe à la création de l'Organisation spéciale. En 1954, il crée avec d'autres militants, le Comité révolutionnaire d'unité et d'action. Après l'échec du Crua, il est membre du groupe des 22 qui organise la préparation de la lutte armée. Le Front de libération nationale est créé pour rassembler dans la lutte les différentes forces nationalistes. Il s'impose comme l'un des chefs de la guerre d'indépendance. Il connaît la prison. En 1956, il est arrêté avec d'autres chefs du FLN par l'armée française suite au détournement de l'avion qui le menait vers la Tunisie. Il est libéré en 1962 après les Accords d'Evian. A l'Indépendance, il entre en opposition contre le régime. Il choisit l'exil durant des années avant d'être rappelé en Algérie. A son actif, se trouve aussi la création du Parti de la révolution socialiste.