Pour la coordination des syndicats autonomes, la suspension de son poste de travail du pr�sident du Snapsy (Syndicat national des psychologues) est � d�coder sous le prisme d�une volont� mal dissimul�e d��touffer toute �voix discordante � � l�effet de normaliser un monde syndical qui ose franchir la �ligne rouge�. M. Kebci - Alger (Le Soir) - C�est l�, la conviction chevill�e des leaders et autres cadres syndicaux qui n�ont pas mis du temps pour saisir ce �message� et s�organiser en vue d�une riposte appropri�e. C�est ainsi que l�Intersyndicale de la sant� publique a sollicit� et obtenu l�implication des syndicats autonomes des autres secteurs d�activit� dans le cadre d�une coordination nationale des syndicats autonomes qui a �labor� une feuille de route � m�me de contrecarrer toute vell�it� de remise en cause des libert�s syndicales, d�sormais en danger. Et ce regroupement a enclench� son combat en organisant, hier lundi, un sit-in devant le minist�re de la Sant�, de la Population et de la R�forme hospitali�re. Il n�y avait, certes, pas la foule des grands jours, mais l�essentiel pour les dirigeants de neuf entit�s syndicales d'activit� et autres anonymes venus en soutien, �tant d�interpeller les consciences quant � la menace qui se fait, d�sormais, pesante sur les libert�s syndicales. En effet, pour les dirigeants du SNPSP, SNPSSP, Snapo, SNPEPM, Snechu, Cnes, Snapest, Unpef et Snapsy, relevant de divers secteurs d�activit�, ils ont par ce rassemblement, signifi� leur soutien � leur coll�gue Khaled Keddad, suspendu de ses fonctions. Une suspension provisoire, assortie d�une proposition de licenciement, sign�e le 6 juin dernier par le DSP d�Alger et le directeur de l�EPSP Bouchenafa de Sidi- M�hamed, � Alger o� il exerce, et ce, dans l�attente que l�int�ress� se pr�sente, demain mercredi, devant le conseil de discipline qui doit statuer sur son �sort�. Et ind�pendamment de l�issue de cette audience, c�est la mesure en elle-m�me intervenant alors que le pays tout entier c�l�bre le cinquantenaire de son ind�pendance qui a mis en alerte le milieu syndical autonome. Une �co�ncidence � que tous les leaders syndicaux ont tenu � relever, pour d�noncer le recul des libert�s syndicales. Et au �r�cipiendaire� cette mesure de suspension de parler tout de go de �mobile farfelu, une pr�tendue faute du quatri�me degr� (abandon de poste et des malades et incitation de coll�gues � la gr�ve) lors du sitin le 29 mai dernier de l�Intersyndicale de la sant� publique, qui, selon lui, cache mal une �volont� d��touffer toute action syndicale autonome�. Pour Keddad, cette suspension ne reposant sur aucune d�marche r�glementaire n�est qu�une ruse d�Ould-Abb�s pour gagner du temps et faire diversion�. Et au premier responsable du Snapsy de s�expliquer en estimant qu�en agissant de la sorte, le ministre voulait faire passer en second lieu pour ne pas dire passer sous silence notre plate-forme de revendications et celles des autres syndicats du secteur�, regrettant au passage, le silence de la classe politique sur cette mesure qui remet en cause, selon lui, �l�action syndicale�. Et � Keddad de relever n�avoir toujours pas consult� son dossier disciplinaire, estimant que � l�administration devait me convoquer pour me le montrer (ledit dossier, ndlr)�. M�me appr�ciation de cette suspension chez les autres leaders syndicaux pr�sents au rassemblement d�hier qui s�est d�roul� dans le calme et en pr�sence d�un fort dispositif de s�curit�. Ainsi, pour le premier responsable du Snapest, �� travers cette mesure, les pouvoirs publics veulent d�livrer un message, celui de ne pas, pour les leaders syndicaux, d�passer une certaine ligne rouge�, en r�f�rence au discours virulent qu�a tenu Keddad lors du rassemblement de l�Intersyndicale de la sant� publique, le 29 mai dernier. �Une ligne rouge� qui justement, selon Meziane Meriane, �a �t� franchie par les pouvoirs publics en commettant cette bavure monumentale qui constitue un pr�c�dent grave au moment o� le pays se pr�pare pour la c�l�bration du cinquantenaire de son ind�pendance�. Des pouvoirs publics qui, affirmera encore notre interlocuteur, �doivent comprendre une fois pour toutes que les syndicats autonomes sont des institutions � part enti�re qui participent grandement � l�effort de la coh�sion et de l�unit� nationales�. Et d�estimer que �si ces pouvoirs publics �taient conscients, ils sauraient qu�un syndicat organis� peut �viter l�anarchie, les d�passements, les d�rives�. Quant au charg� de la communication de l�Union nationale des professionnels de l��ducation et de la formation (Unpef), Messaoud Lamraoui, il dira �regretter une r�gression des libert�s syndicales. On s�attendait � une ouverture, davantage de libert�s�. Interpellation du pr�sident de la R�publique Et parall�lement � ce sit-in, la coordination des syndicats autonomes compte, selon toujours Meriane, interpeller le premier magistrat du pays au sujet de cette �d�rive�, et ce, par le biais d�une lettre qui devait lui �tre transmise hier ou au plus tard, aujourd�hui, soit la veille de la traduction de Keddad devant le conseil de discipline de la DSP d�Alger devant laquelle un rassemblement se tiendra en signe de soutien. �L�Intersyndicale devrait envoyer une lettre au pr�sident de la R�publique au cours de cette semaine�, a annonc� M. Keddad. Une missive par le biais de laquelle la coordination compte interpeller le pr�sident de la R�publique sur les violations des droits syndicaux et d�noncer les intimidations.