La suspension de Khaled Keddad de ses fonctions a soulevé l'ire de l'intersyndicale de la santé publique, qui a décidé d'élargir son action, en invitant tous les syndicats autonomes de différents secteurs à rejoindre son mouvement pour défendre les libertés syndicales. La suspension du leader du Syndicat national autonome des psychologues (Snapsy), Khaled Keddad, des fonctions qu'il assurait dans l'établissement sanitaire de proximité Bouchnafa, à Sidi M'hamed, a été la goutte de trop. Indignée par cet intolérable «dépassement», l'intersyndicale ne compte pas se taire et appelle les syndicats autonomes tous secteurs confondus à se concerter et unir leurs rangs pour défendre les libertés syndicales. Quatre syndicats ont d'ores et déjà donné leur accord. Il s'agit, selon le Dr Merabet, porte-parole de l'intersyndicale de la santé et leader du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), le Syndicat des enseignants du supérieur (SES), ainsi que le Syndicat des hospitalo-universitaires chercheurs. Contacté par nos soins hier, il a affirmé que plusieurs réactions leur sont parvenues de la part d'autres organisations syndicales, exprimant leur indignation face à cette atteinte au droit à l'exercice syndical. Selon ses propos, ils ont donné leur accord de principe pour la rencontre qui aura lieu au début de la semaine prochaine, «en vue d'apporter la réponse appropriée à la gravité de la situation et mener ensemble toutes actions visant à défendre le libre exercice du droit syndical et le droit de grève dans notre pays». L'intersyndicale qui regroupe outre le SNPSP, le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), le Syndicat national autonome des psychologues algériens (Snapsy), le Syndicat national des professeurs d'enseignement paramédical s'est réuni ce mardi. Elle a dénoncé ce «grave acte d'atteinte au libre exercice syndical qui s'inscrit en droite ligne de la longue série d'exactions ayant frappé les syndicalistes de la santé sous le règne de l'actuel ministre». Selon le communiqué signé par l'intersyndicale, cette outrance «porte atteinte aux fondements même du dialogue social et va à l'encontre des lois de la République, des déclarations du président de la République appelant au dialogue et à la concertation et au respect des conventions internationales ratifiées par notre pays». Vers une aggravation de la crise ? Le Dr Merabet a estimé, par ailleurs, que la décision de la tutelle de fermer les portes du dialogue risque d'aggraver la crise multiforme qui secoue le secteur. «Le ministre au lieu de trouver des solutions aux problèmes soulevés par les praticiens de la santé, agit dans le sens contraire et entreprend des licenciements et des sanctions à l'encontre des syndicalistes», tonne le même interlocuteur qui ajoute que «le ministre a bafoué toutes les lois réglementaires». L'intersyndicale de la santé avait observé plusieurs sit-in devant le ministère de la Santé, pour exiger une prise en charge efficiente des défaillances du secteur de la santé, miné par les pénuries de vaccins et de médicaments. Elle avait décidé de passer à une deuxième étape et organiser des marches. Cette décision a été chamboulée par la nouvelle sanction qui vient frapper un des syndicalistes.