L�option d�une intervention militaire au Mali, souhait�e par les pays de l�Afrique de l�Ouest mais que le Conseil de s�curit� de l�ONU, saisi, n�a pas approuv�e, n�est pas d�finitivement �cart�e. Si elles manquent � peine de la r�clamer, la France et le Tchad l�estiment non seulement probable mais fort in�luctable. Le MNLA, un tant soit peu d�class� par l�acc�l�ration des �v�nements, y souscrit � condition d�y �tre associ�. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Quasi simultan�ment, le ministre fran�ais des Affaires �trang�res, Laurent Fabius, et le pr�sident tchadien, Idriss Deby Itno, ont dissert� jeudi sur la lev�e d�une force d�intervention militaire comme solution idoine � la crise malienne. Une crise ouverte sur l�inconnu, puisque le pays, fractionn� en deux depuis plusieurs mois, vit en m�me temps avec son territoire du Nord, l�Azawad, contr�l� en grande partie par des organisations terroristes et des mouvements islamistes radicaux. Laurent Fabius, qui est attendu � Alger en d�but de semaine, a averti jeudi que l�usage de la force dans le nord du Mali �tait probable � un moment ou � un autre, insistant pour dire que, pour l�Aqmi et le reste des mouvements islamistes radicaux, la France �tait l'ennemi principal. Le diplomate fran�ais, on le voit bien, enfourche la r�solution du Conseil de s�curit� de l�ONU qui, tout en �cartant l�intervention militaire dans le nord du Mali, a recommand� de mener la guerre aux terroristes qui y s�vissent. �A partir du moment o� la l�galit� sera r�tablie au Sud, il faut s�int�resser au Nord, c�est-�-dire qu�� un moment ou � un autre, il est probable qu�il y ait utilisation de la force.� Cependant, Laurent Fabius a consid�r� que l�intervention, s�il advient, ne sera pas men�e par la France mais par des pays africains avec un soutien international. �La France pour des raisons �videntes ne peut pas �tre en premi�re ligne de cette �ventuelle intervention�, a-t-il affirm�. Le Tchad ouvre la voie Comme dans une sortie synchronis�e avec le plaidoyer guerrier de Laurent Fabius, le Tchad affiche tout son enthousiasme � entendre la canonni�re tonner dans l�Azawad. Le pr�sident Idriss Deby Into, dans un entretien � Jeune Afrique, a souhait� la mise en place d�une force de l�Union africaine (UA), avec l�appui de l�ONU et de l�Otan, pour mener la guerre aux terroristes dans le nord du Mali. �La bonne solution serait de mettre en place une force de l�UA avec appui de l�ONU comme en Somalie et avec l�aide logistique�, a-t-il dit, pr�cisant que son pays, le Tchad, n�enverra pas, lui, de troupes au Mali sous la banni�re de la C�d�ao. Une c�d�ao qui, il faut le rappeler, a �t� la premi�re a pr�coniser la lev�e d�une force africaine d�intervention dans le nord du Mali. L�organisation se dit toujours pr�te pour l�envoi d�une force forte de quelque 3 000 hommes. Si elle n�est pas pass�e � l�action, c�est uniquement parce qu�elle n�a pas obtenu mandat aupr�s du Conseil de s�curit� de l�ONU qu�elle a saisi � cet effet. Un Conseil de s�curit� qui peut toujours r�examiner la demande et l�avaliser, puisqu�il a diff�r� sa d�cision pour un compl�ment d�information. D�ailleurs, un des porte-parole du d�partement am�ricain, Patrick Venterell, � qui la question a �t� pos�e, a r�pondu qu�il �y avait des options sur la table mais que les d�cisions n�ont pas �t� prises�. Autrement dit, tout reste possible Le MNLA demande � �tre associ� Le Mouvement national de lib�ration de l�Azawad (MNLA), le premier � avoir lanc� les offensives contre l�arm�e r�guli�re du Mali pour la chasser des territoires du Nord, veut retrouver voix au chapitre en accompagnant une intervention militaire contre les groupes terroristes qui lui ont disput�, avec r�ussite, l�autorit� sur l�Azawad. Le mouvement se d�clare m�me dispos� � se faire violence et abandonner son projet d�ind�pendance de l�Azawad. Il trouve d�ailleurs en le pr�sident tchadien un excellent avocat. Ce dernier a soutenu, toujours dans Jeune Afrique, qu��il faut sauver les Touareg du MNLA, avec qui on peut discuter et qui sont en train de se faire engloutir par les islamistes, et n�gocier avec eux une sortie de crise qui ne soit pas une partition du Mali. Et il faut combattre les terroristes avec une force suffisamment dissuasive�. Le pr�sident du Conseil transitoire de l�Etat de l�Azawad (CTEA), Bilal Ag Sharif, a lanc� depuis Ouagadougou un cri de d�tresse, suppliant la communaut� internationale de collaborer avec le MNLA pour venir � bout des groupes terroristes. Le MNLA, un temps s�paratiste, se d�clare disponible pour une n�gociation avec Bamako, � travers une m�diation internationale et r�gionale, sur les revendications l�gitimes du peuple de l�Azawad.