Nombreux sont ceux qui s�attendaient, apr�s l�arriv�e de la gauche au pouvoir en France, � ce que les relations entre les deux pays soient diff�rentes de ce qu�elles �taient quand la droite gouvernait ce pays. Il ne faut pas trop r�ver. La r�cente visite du ministre fran�ais des Affaires �trang�res, Laurent Fabius, a bien montr� qu�elle avait pour seul et unique but de renouer des rapports marqu�s par une certaine tension entre les deux pays. Dissiper les malentendus, r�tablir des rapports de confiance, rapprocher les points de vue sur des sujets communs demande du temps. La gestion de Nicolas Sarkozy a laiss� des traces. Ce dernier, repr�sentant de la droite dure fran�aise, qui s��tait imagin� un destin comparable � l�ex-pr�sident George Bush qu�il admirait, r�vait d�une France puissante r�gnant sur le Bassin m�diterran�en. A l�instar de son mod�le am�ricain, il voulait remodeler le Maghreb en fonction des vis�es strat�giques de la France et, pourquoi pas, avec l�aide de son alli� qatari, l�ensemble proche-oriental. Une premi�re fois � travers son projet d�Union pour la M�diterran�e (UPM) reposant sur deux alli�s pr�cieux, l�Egypte de Moubarak et la Tunisie de Ben Ali, dont la chute a fait tomber son plan � l�eau. Ayant rat� la r�volution tunisienne et m�me la r�volution �gyptienne � Sarkozy ayant soutenu les deux r�gimes jusqu�au bout � l�ex-pr�sident fran�ais, sur les conseils de Bernard-Henri L�vy, a voulu rebondir en d�clarant la guerre au r�gime de Kadhafi, l�autocrate � qui il faisait les yeux doux deux ans auparavant en tentant de lui fourguer des armes, des avions et m�me des centrales nucl�aires � des fins civiles ! �Lib�rer� la Libye pour ensuite s�occuper de l�Alg�rie, seul pays rest� plus ou moins � l��cart des soubresauts que connaissaient les autres pays du Maghreb ? �Dans un an l�Alg�rie, dans deux ans l�Iran� s�enthousiasmait alors le locataire de l�Elys�e qui, sans provoquer la moindre r�action officielle alg�rienne, persuad� qu�il �tait de l�imminence d�un Maghreb nouveau qui serait naturellement enti�rement assujetti � l�ancienne puissance coloniale ! attendait- il le bon moment � un changement en Alg�rie � pour ressortir une version d�poussi�r�e de son projet de l�UPM qui dormait quelque part dans un tiroir de l�Elys�e ? Les rapports entre les deux pays, d�j� envenim�s par le poids du pass�, mais aussi par la position fran�aise sur le Sahara occidental et le rapprochement acc�l�r� entre Paris et Rabat ont de surcro�t p�ti de l�arrogance manifest�e par Alain Jupp� � l��gard d�Alger sur fond de clins d��il appuy�s � la mouvance islamiste depuis son discours � l�Institut du monde arabe. Dans ce contexte de bouleversements en Afrique du Nord et au Proche-Orient, les autorit�s alg�riennes, dont la politique en mati�re de respect des droits de l�Homme ne plaide pas en leur faveur, ne faisaient rien ou peu afin de cr�er les conditions d�une d�mocratisation de la soci�t�. Bien au contraire, la d�fense du syst�me et sa perp�tuation, moyennant quelques am�nagements � la marge, primant sur le reste, elles estimaient � c�est toujours le cas � que les changements intervenus dans le monde arabe n��taient qu�un complot ourdi par l�Occident auquel la France de Sarkozy prenait une part active ! Ainsi expliquait-on, la d�t�rioration des rapports entre les deux pays et la mauvaise volont� fran�aise � l��gard de l�Alg�rie en mati�re de coop�ration. Avec l�arriv�e des socialistes au pouvoir en France, l�approche en mati�re de r�glement des contentieux sera sans doute diff�rente, plus apais�e. Mais il n�en reste pas moins que sur de nombreux dossiers � la question palestinienne, l�Iran, la Syrie, le Sahel et le Sahara occidental � il n�y aura pas de rupture entre la politique de Nicolas Sarkozy et celle que poursuivra Fran�ois Hollande. En revanche, le fait que la Chine risque de devenir le premier fournisseur de l�Alg�rie � c�est le cas au cours de ces premiers mois de 2012 selon le quotidien les Echos � est un sujet qui pr�occupe les Fran�ais, voire l�Europe. Si Laurent Fabius ne l�a pas �voqu�, il l�avait sans doute en t�te avant de poser le pied sur le tarmac de l�a�roport d�Alger. Aussi faut-il s�attendre � voir Paris faire des efforts pour recoller les morceaux afin de cr�er un meilleur climat, puis envisager une politique visant � contrer la menace chinoise en Alg�rie. H. Z. N. B. : En cong� � partir de jeudi, je reprendrai ma chronique le jeudi 16 ao�t. Bonnes vacances � toutes et � tous et bon Ramadan.