Entretien r�alis� par Fatma Haouari Dans cet entretien qu�il nous a accord�, le colonel Sba� Mabrouk a fait le bilan de l�exposition �m�moires et r�alisations� organis�e du 7 au 19 juillet � la Safex par le minist�re de la D�fense nationale pour c�l�brer le cinquantenaire de l�ind�pendance. Directeur de l�exposition, il en tire un bilan satisfaisant avec les 15 000 visites par jour qu� a connues la manifestation. Il est revenu �galement sur les r�alisations et le parcours de l�ANP. Le Soir d�Alg�rie : L�ANP vient de cl�turer l�exposition �m�moires et r�alisations� organis�e du 7 au 19 juillet � la Safex pour c�l�brer le cinquantenaire de l�ind�pendance. Pourquoi une telle exposition et pour quels objectifs ? Colonel Sb�a Mabrouk : L�exposition intitul�e �m�moires et r�alisations� a �t� organis�e dans le cadre des festivit�s de c�l�bration du cinquanti�me anniversaire de l�ind�pendance pour trois objectifs essentiels : faire conna�tre � la soci�t� l�Arm�e nationale populaire avec ses multiples composantes, mettre en valeur le niveau d��volution atteint apr�s cinquante ans d�ind�pendance et enfin, et c�est le socle de notre d�marche, consolider les liens de l�ANP avec la Nation. Je dois pr�ciser que la date du cinquantenaire de l�ind�pendance est un �v�nement tr�s particulier qui m�rite un programme qui sort de l�ordinaire. Et pour ce faire, la participation du minist�re de la D�fense nationale (MDN) s�int�gre dans un programme national dans lequel 7 minist�res sont impliqu�s et qui ont organis� simultan�ment des expositions d�cid�es par la Commission nationale de pr�paration des festivit�s du cinquantenaire de l�ind�pendance pr�sid�e par le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Il ya eu donc la participation de 19 commandements et directions composant l�arm�e, � savoir les forces terrestres, a�riennes, navales, de d�fense a�rienne du territoire, la Gendarmerie nationale, la Garde r�publicaine et diff�rentes directions � l�instar des directions centrales du mat�riel, l�intendance, les transmissions, les services de la sant� militaire, la fabrication militaire ainsi que les directions de la communication, de l�information et de l�orientation, du service national, des �coles des cadets de la nation, du service social, du service informatique de l�arm�e et du service des sports militaires. Un service d�accueil a �t� mis en place pour recevoir les citoyens, les orienter et r�pondre � leurs questions. Les structures de formation ont �galement particip� � l�exposition telles que l�Ecole militaire polytechnique, l�Ecole nationale pr�paratoire aux �tudes d�ing�niorat, l�Acad�mie militaire inter-armes en plus des �coles sup�rieures relevant des diff�rentes directions. La participation de ces organismes de formation t�moigne de l�int�r�t accord� par le Haut Commandement de l�ANP � la formation en tant que facteur �l�mentaire de modernisation et de d�veloppement. L�exposition a �t� �galement une occasion pour nous de faire le pont entre les diff�rentes �tapes de l�histoire de l�Arm�e alg�rienne et son �volution durant un parcours de cinquante ans de la lib�ration � l�ind�pendance. Concernant la m�moire, nous avons des stands d�di�s au Mus�e central de l�arm�e. Par ailleurs, l�Entreprise de publications militaires (l�EPM) publie la revue El Dje�ch, qui est la premi�re revue mensuelle alg�rienne �dit�e depuis 1961 et qui n�a jamais cess� de para�tre. Nous avons �galement une autre revue destin�e aux soldats qui s�appelle El Djoundi. Cette ann�e, de juillet 2012 � juillet 2013 quatre num�ros sp�ciaux seront �labor�s, entrant dans le cadre des festivit�s du cinquantenaire de l�ind�pendance. Le premier num�ro est d�j� paru. Peut-on dire que l�ANP a d�cid� d�adopter une nouvelle strat�gie de communication plus interactive ? L�ANP entend se rapprocher des citoyens en instaurant la culture de d�fense nationale dans le cadre des liens Arm�e-Nation et � conforter la conscience collective des cat�gories sociales au sujet des exigences de d�fense nationale qui se distinguent par la compl�mentarit� et l�int�gration. La politique de communication qui est un point nodal de notre approche est sans cesse mise en ad�quation avec les exigences de la modernisation. Nous �uvrons � am�liorer aupr�s des citoyens alg�riens et des m�dias nos �changes et � transmettre la vraie image de l�Arm�e alg�rienne. Il est imp�ratif que nos compatriotes connaissent la v�rit� de l�Arm�e nationale alg�rienne loin des clich�s et des sp�culations et qu�ils la voient telle qu�elle est : une arm�e dont les �l�ments sont au service de la Nation qui se perfectionnent constamment et contribuent � l��dification, la d�fense et la s�curit� du pays. Nous avons un programme d�activit�s tout au long de l�ann�e qui consiste � organiser des portes ouvertes, des visites guid�es, des journ�es d�information, au niveau des structures de formation, des unit�s op�rationnelles et d�autres entit�s militaires. C�est un travail de proximit� avec le citoyen alg�rien auquel nous accordons beaucoup d�importance. Quel bilan faites-vous de l�exposition ? Nous sommes satisfaits car nous pensons avoir atteint nos objectifs. Je dois vous r�v�ler que nous avons enregistr� 15 000 visiteurs par jour. Les citoyens qui nous ont rendu visite �taient impressionn�s par le haut niveau de modernisation et de professionnalisme de l�ANP. Ils ont montr� beaucoup de curiosit�, notamment les jeunes, car ils ne savaient pas comment �taient organis�es nos structures. Ils posaient moult questions et demandaient des pr�cisions. La plupart ne savaient pas que l�Arm�e alg�rienne disposait de moyens de fabrications militaires. Certains citoyens croyaient que l�arm�e importait sa nourriture et ses tenues. Les citoyens apr�s qu�ils aient eu les r�ponses � leurs interrogations et apr�s avoir pu voir de leurs propres yeux les r�alisations de l�ANP et ses capacit�s, nous disaient qu�ils �taient plus confiants et repartaient avec un sentiment de s�curit�. Le MDN investit dans l�industrie mais on conna�t tr�s peu ses r�alisations, peut-on conna�tre ces investissements et dans quels secteurs ? La Direction de fabrications militaires du MDN est pr�sente sur la sc�ne �conomique nationale � travers plusieurs entreprises telles que l�Entreprise des r�alisations industrielles de Seriana (l�ERIS), l�Entreprise de constructions m�caniques de Khenchela (ECMK), l�Etablissement d�habillement et couchage (EHC). Ces entreprises emploient 10 000 travailleurs civils. L�ECMK a commenc� la fabrication des armes l�g�res en 1990 comme le kalachnikov. A partir de 2002, � travers l�introduction de nouvelles technologies, nous avons int�gr� d�autres armes, comme le fusil � pompe, en deux versions canon et court, puis le fusil mitrailleur. Nous venons de signer un contrat de partenariat avec la soci�t� �miratie Caracal international. Ce qui nous permettra de r�pondre aux besoins internes et d�dier une partie de la production � l�exportation. Quand � l�ERIS, sa vocation principale est la fabrication de munitions. On a introduit une autre cha�ne de production de fabrication de grenades et mines antichars. On fabrique �galement des outillages et les instruments de mesure pour la fabrication de munitions. Nous fournissons le secteur de la sant� (h�pitaux civils et militaires en appareillages comme les fixateurs orthop�diques. L�entreprise fabrique �galement des pi�ces de rechange � usage g�n�ral. Quelle que soit la complexit� de la pi�ce, nous r�ussissons toujours � la fabriquer. Nous produisons aussi des articles d�art, les stands de tir (cibles �lectroniques) pour les entra�nements des forces militaires et paramilitaires. Nous fabriquons des appareils param�dicaux. La d�fense nationale est aussi un secteur pourvoyeur d�emplois. Avez-vous le nombre des demandeurs pour cette ann�e et de quels horizons viennent-ils g�n�ralement ? Nous proc�dons annuellement aux op�rations de recrutement notamment des �tudiants-officiers, assimil�s et cadets de la nation. Cette ann�e, nous avons lanc� un site-web en parall�le avec l�exposition pour le recrutement. En l�espace de 10 jours, nous avons enregistr� 9 000 bacheliers pr�inscrits. Les inscriptions restent ouvertes jusqu�au 10 ao�t prochain. Pour ce qui est des cadets, la date limite d�inscription a �t� arr�t�e au 31 juillet courant. Nous avons, � cet effet, enregistr� jusqu�� pr�sent 1 800 candidats aux 320 postes p�dagogiques disponibles aux �coles de Blida et d�Oran. Pour les sous-officiers, les HDT (hommes de troupes), l�op�ration se poursuit au niveau des �coles et des centres d�instruction. On se demande souvent, qui habille nos militaires, est-ce des entreprises �trang�res ou nationales, quelles sont-elles ? On s�habille et on mange local. L�EHC fabrique tout ce qui est habillement de nos militaires de la t�te aux pieds. A ce propos, l�unit� de production de chaussures de Bouss��da �tait � l�arr�t depuis 10 ans. La direction de fabrications militaires du MDN l�a r�cup�r�e et au bout d�une ann�e et demie cette entreprise a atteint une production de 1 000 paires de chaussures par jour. Les travailleurs qui y �taient avant sa fermeture ont repris leurs postes d�emploi. Nous avons relanc� 7 entreprises du textile qui ont form� l�Entreprise alg�rienne des tissus industrielles et techniques (EATIT) dans laquelle nous sommes majoritaires � 60%. Les capacit�s de fabrication chez nous sont �normes. Nous confectionnons des tenues de combat, des chaussures en cuir, v�tements de travail, v�tements anti-pluie, v�tements sp�ciaux. Nous disposons de plus 4 500 machines et 6 000 ouvriers. Nous avons �galement 3 complexes et 7 unit�s de production qui sont r�partis sur tout le territoire national. L�EHC r�pond � tous les besoins de l�arm�e en mati�re d�habillement, de couchage, d�ameublement, d�effets sp�ciaux y compris d�effets balistiques. Nous assurons les besoins �galement des forces paramilitaires : la police, la douane, la protection civile. Tous les produits � l�exception de certains accessoires sont fournis par les entreprises alg�riennes et par des Alg�riens. En perspective, nous avons investi dans ces entreprises pour la r�novation de mat�riels et l�acquisition de techniques de pointe dans le domaine textile.