Attribu� initialement aux travailleurs de l�entreprise publique Soitex pour la construction d�une coop�rative immobili�re, un terrain situ� � Boufarik a finalement servi � la r�alisation d�un ensemble immobilier promotionnel. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Coop�rative ou promotion immobili�re? Le statut de la cit� Saddam-Hussein de Boufarik reste flou. En 1991, 24 travailleurs de l�entreprise publique Soitex s�associent dans une coop�rative. Les statuts sont d�pos�s devant un notaire de Dou�ra. Ils ont alors pour objectif de construire leurs propres logements dans ce cadre associatif. Apr�s cinq ann�es d�attente, la conservation des domaines de la wilaya de Blida leur vend une assiette de terrain d�une superficie de 1 650 m2 situ�e � la p�riph�rie de la ville de Boufarik. Les documents qui officialisent cette transaction pr�cisent bien que le terrain en question doit accueillir 24 appartements. Les travailleurs entament les travaux mais ils parviennent tout juste � r�aliser les fondations. Le manque de moyens financiers finit par mettre un terme � leur projet. Le chantier est laiss� � l�abandon jusqu�au jour o� Ali Abersi, entrepreneur de profession, s�y int�resse. �Les membres de la coop�rative �taient dans l�impossibilit� de terminer les travaux. La plupart d�entre eux ont d�cid� de se d�sister moyennant finances et de nouveaux adh�rents ont pris leurs places�, explique Ali Abersi. Elu pr�sident de la coop�rative, ce dernier d�cide de reprendre les travaux de construction. La r�alisation de la cit� est attribu�e � la SNC Abersi & Cie, sa propre entreprise. En parall�le, il entame des d�marches aupr�s du service des domaines afin d�augmenter le nombre de logements. Une autorisation qui lui est accord�e en ao�t 2005. Le nombre d�appartements passe alors de 24 � 36. �Nous avons engag� des d�marches pour obtenir la rectification du permis de construire afin d�int�grer, en plus des nouveaux logements, des locaux, une cr�che et un parking souterrain�, assure Ali Abersi. Mais voil�, ces modifications font perdre le caract�re �associatif� � cette coop�rative. A ce titre, l�article premier de l�acte �tabli initialement entre la conservation des domaines et les premiers membres de la coop�rative est tr�s clair : �La parcelle de terrain objet de cette vente est consacr�e � la r�alisation de logements. Toute modification dans la configuration du terrain ou son utilisation totale ou partielle � des fins autres que celles d�termin�es dans le cahier des charges entra�ne la r�siliation de la vente.� Une situation que d�nonce aujourd�hui Djilali Hammar, propri�taire d�un logement � la cit� Saddam- Hussein. �J�ai acquis un logement en mon nom en f�vrier 2007. Les probl�mes ont apparu lors du partage des places de stationnement au niveau du parking souterrain. En ma qualit� de membre de la coop�rative, je suis propri�taire de 1/36e de la superficie totale du terrain, au m�me titre d�ailleurs que les autres adh�rents. Mais il s�av�re que cette surface est occup�e par une superette qui appartient � Abersi Ali. Par la suite, j�ai d�cid� de m�int�resser de plus pr�s � l�historique de la cit� et je me suis rendu compte que les modalit�s d�acquisition du terrain par l�entreprise Abersi est des plus douteuses. Il faut se rendre � l��vidence : le terrain n�appartient pas � la coop�rative telle que nous la connaissons aujourd�hui. Cette assiette est le bien des 24 travailleurs de la Soitex et sa vente aurait d� �tre annul�e une fois leur d�sistement officialis�, explique Ali Abersi. Il affirme d�tenir des preuves irr�futables qui d�montrent les �irr�gularit�s� dans l�op�ration engag�e par l�entreprise Abersi. �L�ensemble des documents de r�servation et d�achat attribu�s aux acqu�reurs de logements portent l�en-t�te de la SNC Abersi & Cie. Rien n�est au nom de la coop�rative. Aussi, comment expliquer que cette entreprise ait r�ussi � obtenir la somme de 100 millions de dinars aupr�s du CPA de Blida en hypoth�quant le terrain ? Comment expliquer aussi qu�un groupe d�acqu�reurs ait pu obtenir des pr�ts immobiliers aupr�s d�agences BNA situ�es dans trois communes diff�rentes de la wilaya de Blida ? Pour d�bloquer ces cr�dits, ils ont transform� la coop�rative en promotion immobili�re.� Djilali Hammar fait �galement �tat d�un partenariat entre l�entreprise Abersi et Investments Building Corporation (IBC), une soci�t� sp�cialis�e dans le placement immobilier. �Durant plusieurs mois, les logements de la cit� Saddam-Hussein ont �t� mis en vente sur le site internet d�IBC. Cette pr�sentation tr�s d�taill�e, avec vid�o et plans, a finalement �t� retir�e de leur site. Mais je dispose encore de tous les �l�ments �, pr�cise-t-il. Interrog�s hier � ce propos, les responsables d�IBC ont tenu � d�mentir nce d�une telle offre. �Nous n�avons aucune relation avec l�entreprise Abersi, et nous n�avons jamais propos� � la vente des logements dans une cit� � Boufarik. Tout cela est totalement faux�, a pr�cis�, hier, le charg� de la communication d�Investments Building Corporation. De son c�t�, Ali Abersi a pr�sent� une tout autre version : �Effectivement, j�ai appris par hasard qu�un agent immobilier faisait de la publicit� pour vendre nos logements. En fait, il s�av�re que cette personne s�est pr�sent�e un jour au si�ge de notre entreprise � Azazga afin d�acqu�rir un logement pour le compte de son fr�re. Nous lui avons remis une s�rie de plans des appartements et de la cit�, et c�est sur cette base que cette campagne publicitaire a �t� �labor�e. Mais je confirme que nous n�avons rien � voir avec cette op�ration de promotion. � Ali Abersi estime �tre victime d�une campagne de d�sinformation men�e par Djilali Hammar, ainsi que trois autres propri�taires de logements. �Ces personnes ne repr�sentent qu�une minorit�. Tous les autres propri�taires sont pleinement satisfaits. Pour ce qui est de Djilali Hammar, son acharnement est d� � un contentieux qui nous oppose dans une affaire de vente de locaux. Mais il faut savoir qu�� l�heure actuelle il a �t� d�bout� dans toutes ses actions devant la justice. Pour notre part, nous sommes dans nos pleins droits car tous nos documents sont totalement l�gaux�, rel�ve Ali Abersi. Djilali Hammar refuse tout compromis et s�en remet � la justice. �Nous refusons de signer les actes d�finitifs tant que la situation administrative de cette coop�rative n�aura pas �t� totalement �pur�e. Mes amis et moi refusons cat�goriquement d��tre propri�taires de bies immobiliers qui n�ont pas d�existence l�gale.�