Les coupures d��lectricit�, les d�lestages chroniques se poursuivront selon le P-dg de la holding Sonelgaz, dans un aveu clair d�impuissance. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Certes, Noureddine Boutarfa qui �tait l�invit� hier du Forum du quotidien Libert�, a pr�cis� que la soci�t� Sonelgaz, transform�e l�galement en une holding de 35 soci�t�s dont la soci�t� de production SPE, ne fournit que 40% de l�offre �lectrique et les 60% restants �tant livr�s par des soci�t�s tierce dont Sonelgaz d�tient partiellement des actions. Voire, la soci�t� Sonelgaz n�est pas responsable de l��valuation et du contr�le du service public, des missions d�volues � d�autres institutions ind�pendantes et dans la mesure o� l�Etat est �garant�. Selon Noureddine Boutarfa, Sonelgaz a pour mission principale contr�le de ce portefeuille d�actions et l��laboration du plan de d�veloppement. Ce qui requiert l�existence d�une capacit� de pr�vision en mati�re d�offre et de demande. Or, cette capacit� semble faire d�faut d�autant que les moyens de production mis en place suffisent � peine � couvrir la demande en �lectricit� et que les r�serves s�av�rent insuffisantes. Et cette demande cro�t depuis les deux derni�res ann�es, de mani�re impr�vue, � plus de 14% par an, d�passant les 10 000 MW, soit 10 fois la demande enregistr�e en 1980. Or, cette forte demande est essentiellement encourag�e par l�utilisation g�n�ralis�e des climatiseurs. Justifi�e, certes, par la canicule et le besoin de confort des Alg�riens, l�am�lioration du pouvoir d�achat aidant, l�utilisation intensive des climatiseurs impacte cependant sur la capacit� des soci�t�s de distribution et de transport � r�pondre � la demande. A ce propos, l�on �voque un volume de 500 000 � 1 million d�unit�s, soit l��quivalent d�une centrale �lectrique de 1 200 MW, et un investissement pour Sonelgaz de 4 000 dollars par climatiseur. Outre le fait que 8 climatiseurs sur 10 fonctionnent de mani�re frauduleuse, en amont du compteur lors de l�installation, rel�vera Noureddine Boutarfa. Et d�autant que les soci�t�s de Sonelgaz agissent dans un environnement �hostile �, rencontrent des contraintes en mati�re de foncier, r�alisent partiellement leurs programmes de d�veloppement et sont �galement confront�es � la fraude d��lectricit�. Tout en observant que le pays n�a connu ces deux derniers mois que �trois jours de difficult�s�, Noureddine Boutarfa a n�anmoins affirm� que les d�lestages d��lectricit� se poursuivront jusqu�� la fin de l��t�, notamment dans la r�gion sud-est (Biskra, El Oued et Batna). Selon le P-dg de Sonelgaz, les deux-lignes tr�s haute tension (M'sila-Barika et A�n Djasser- Barika), dont la mise en service a �t� pr�vue pour cet �t� �a �t� retard�e en raison d'oppositions par des tiers, mettant en p�ril la s�curit� de l'approvisionnement de cette r�gion�. Pour �viter un black-out de toute la r�gion, l'op�rateur syst�me a �t� contraint de mettre en �uvre un d�lestage volontaire, tournant et ma�tris�, notamment entre 13h et 17h de l'apr�s-midi. �Je suis d�sol�. On ne r�gle pas un probl�me de distribution par la production�, dira Noureddine Boutarfa, en pr�cisant que les probl�mes d'opposition (par des particuliers au passage de lignes) ont frein� les programmes de distribution et de transport de l'�lectricit�. Pour autant, le premier manager de Sonelgaz a nettement fait aveu d�impuissance, arguant d�un d�ficit en mati�re de planification et d�anticipation de la demande dont la responsabilit� ne doit pas �tre imput�e exclusivement � cette holding. Et, dans la mesure o� celle-ci estime que si la situation perdure, il faudrait investir au moins 18 milliards d�euros � moyen terme pour r�pondre � cette demande. D�o� l�invite adress�e aux citoyens � mod�rer leur consommation d��lectricit�, rationnaliser l�usage des climatiseurs... Mais aussi l�appel � l��laboration d�un nouveau plan national d��lectrification, en agissant sur la demande et en tenant compte du param�tre climatiseur, outre la n�cessit� d�un prix juste de l��nergie. A ce propos, le P-dg de Sonelgaz estime que l�augmentation du tarif de l��lectricit�, au demeurant �un rendez-vous incontournable �, devrait varier de 2 � 4, voire de 8 dinars le KWh, soit un prix sup�rieur de 100% au prix actuel subventionn�.