Le printemps libyen tourne � la trag�die. Les Etats- Unis, pays engag� politiquement et militairement dans la chute du r�gime de Mouammar Kadhafi, sont aujourd�hui la cible des salafistes libyens. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - L�attaque du consulat am�ricain � Benghazi, qui a co�t� la vie � l�ambassadeur en Libye et � trois fonctionnaires, est bien une d�claration de guerre. Il aura suffi d�un film � un navet islamophobe et raciste financ� par un pseudo-r�alisateur d�origine isra�lienne � pour que les alli�s d�hier se transforment en ennemis du jour. Bien que souhait�e par tout un peuple, la chute du dictateur libyen a finalement profit� aux islamistes. Une mont�e en puissance qui a eu des effets sur les �quilibres politiques internes et surtout sur la stabilit� du Maghreb et du Sahel. Quelques heures apr�s la tuerie de Benghazi, Mohamed Al-Megaryef, le pr�sident du Congr�s g�n�ral national (CGN), pr�sentait des excuses officielles aux Etats-Unis. �Nous pr�sentons nos excuses aux Etats-Unis, au peuple am�ricain et au monde entier pour ce qui s'est pass�. Nous nous tenons aux c�t�s du gouvernement am�ricain face � ces (...) assassins�, a d�clar� le repr�sentant de la plus haute instance de l�Etat libyen lors d�une conf�rence de presse anim�e � Tripoli. Mais pour Mohamed Al- Megaryef, l�assassinat de l�ambassadeur Christopher Stevens et de trois fonctionnaires am�ricains a �t� perp�tr� par des �partisans de l'ancien r�gime de Mouammar Kadhafi et le r�seau Al-Qa�da�. �Ce qui s'est pass� hier co�ncide avec le 11 Septembre et a une signification claire.� Donc, pour lui, l�attaque n�a aucune relation avec le vaste mouvement de d�nonciations qui a suivi le lancement du film sur le proph�te de l�Islam. De son c�t�, Hillary Clinton, la secr�taire d�Etat am�ricaine, a accus� �un petit groupe de sauvages � d��tre les auteurs de cet acte. Intervenant � son tour, le pr�sident Barrack Obama a assur� que cette attaque ne rompra pas les liens entre �les Etats-Unis et la Libye�. �Nous travaillerons avec le gouvernement libyen pour que les tueurs qui ont attaqu� nos ressortissants rendent des comptes (�) Les Etats-Unis ont �t� un pays qui respecte toutes les croyances. Nous rejetons toutes les tentatives de d�nigrer la foi religieuse des autres. Mais il n'y a absolument aucune justification pour ce genre de violence insens�e. Aucune�, a insist� Obama. Dans l�imm�diat, le pr�sident des Etats-Unis est confront� � une double probl�matique : d�un c�t�, il se refuse � affaiblir le pouvoir libyen en place en lui faisant porter la responsabilit� de cet acte et, de l�autre, il doit faire montre d�une grande fermet� pour faire face � l�opinion publique am�ricaine. A quelques mois du scrutin pr�sidentiel, ses choix politiques au Moyen-Orient seront pris en compte par l��lectorat am�ricain. T. H. Tripoli pr�sente ses excuses � Washington La Libye a pr�sent� ses excuses mercredi aux Etats-Unis au lendemain de la mort de l'ambassadeur am�ricain et trois autres fonctionnaires dans une attaque contre le consulat am�ricain � Benghazi, dans l'est de la Libye. �Nous pr�sentons nos excuses aux Etats-Unis, au peuple am�ricain et au monde entier pour ce qui s'est pass�, a d�clar� dans une conf�rence de presse � Tripoli Mohamed al-Megaryef, le pr�sident du Congr�s g�n�ral national (CGN), la plus haute autorit� politique du pays. �Nous nous tenons aux c�t�s du gouvernement am�ricain face � ces (...) assassins�, a-t-il encore dit, qualifiant l'attaque de �l�che�. L'ambassadeur des Etats-Unis en Libye, Chris Stevens, et trois fonctionnaires am�ricains ont �t� tu�s mardi soir dans cette attaque perp�tr�e notamment, selon des sources de la s�curit� libyenne, avec des roquettes. Des t�moins ont rapport� de leur c�t� que les assaillants, qui protestaient contre un film jug� insultant pour l'islam, avaient eu �galement recours � des bombes artisanales. Surpris par la violence de l'attaque, des membres des services de s�curit� libyens qui surveillaient le consulat ont quitt� les lieux, a affirm� une autre source des services de s�curit� � Benghazi. Le pr�sident am�ricain Barack Obama a fermement condamn� l'attaque. Obama condamne Le pr�sident am�ricain Barack Obama a fermement condamn� hier mercredi l'attaque survenue la veille contre le consulat des Etats- Unis � Benghazi, dans l'est de la Libye, dans laquelle quatre Am�ricains sont morts, dont l'ambassadeur Chris Stevens. Le pr�sident a rendu hommage � l'ambassadeur et ses coll�gues tu�s dans cette attaque men�e par des manifestants protestant contre un film r�alis� par un homme ayant la double nationalit� isra�lienne et am�ricaine et d�crivant l'Islam comme un �cancer�. �Je condamne fermement cette attaque scandaleuse contre notre mission diplomatique � Benghazi qui a co�t� la vie � quatre Am�ricains, dont l'ambassadeur Chris Stevens�, a d�clar� M. Obama, en offrant les pri�res et pens�es du peuple am�ricain aux familles des disparus. Cet �v�nement renforce encore davantage �l'engagement des Etats- Unis pour la libert�, la justice et le partenariat avec les pays et populations � travers le globe�, a-t-il ajout� dans un communiqu�. �J'ai demand� � mon administration de fournir toutes les ressources n�cessaires pour contribuer � la s�curit� de notre personnel en Libye et renforcer la s�curit� dans toutes nos repr�sentations diplomatiques � travers le monde�, a �galement pr�cis� M. Obama. Un responsable de la Maison-Blanche a expliqu� que le pr�sident avait �t� inform� d�s mardi soir que l'ambassadeur Stevens �tait port� disparu, et qu'il avait appris sa mort mercredi matin. �Le pr�sident a �t� tenu au courant de la situation (...) plusieurs fois (mardi) soir et encore ce matin�, a pr�cis� ce responsable sous couvert d'anonymat. L'ambassadeur des Etats-Unis et trois fonctionnaires am�ricains ont �t� tu�s mardi soir dans l'attaque du consulat � Benghazi par des hommes protestant contre un film jug� insultant pour l'Islam, a-t-on appris hier mercredi de source officielle libyenne. Ce film avait �galement donn� lieu � une manifestation devant l'ambassade am�ricaine au Caire, en Egypte, lors de laquelle des protestataires avaient remplac� le drapeau am�ricain par un �tendard islamique. �Les Etats-Unis rejettent les efforts visant � d�nigrer les croyances religieuses des autres, et nous devons tous, de fa�on non �quivoque, nous opposer � ce genre de violence insens�e qui co�te la vie � des fonctionnaires �, a soulign� M. Obama. La chef de la diplomatie am�ricaine Hillary Clinton a �galement rendu hommage dans un communiqu� aux Am�ricains tu�s dans l'attaque, et identifi� une deuxi�me victime comme �tant Sean Smith, un responsable local de la communication du d�partement d'Etat. Les noms des deux autres fonctionnaires �taient tenus secrets en attendant que leurs familles soient mises au courant. �Nous condamnons cette attaque violente et brutale qui leur a co�t� la vie, qu'ils avaient d�di�e � aider le peuple libyen pour qu'il dispose d'un avenir meilleur�, a ajout� Mme Clinton. Chris Stevens �tait en poste � l'ambassade des Etats-Unis � Tripoli, la capitale libyenne, et la raison pour laquelle il se trouvait au consulat de Benghazi n'�tait pas encore tr�s claire. La volont� des manifestants de viser directement l'ambassadeur n'�tait pas non plus �tablie. Les causes exactes de la mort de Chris Stevens n'�taient pas non plus connues. Mme Clinton a simplement indiqu� que �l'ambassadeur Stevens est mort la nuit derni�re de ses blessures survenues dans l'attaque contre notre mission � Benghazi�. L'innocence des musulmans, film pol�mique sur le proph�te Mohamed et l'Islam Le film Innocence of Muslims (L'Innocence des musulmans), qui a provoqu� de violentes manifestations en �gypte et en Libye, se veut une description de la vie du proph�te Mohamed, et �voque notamment les th�mes de l'homosexualit� et de la p�dophilie. Des extraits de ce film � petit budget, avec des costumes d'amateurs, un sc�nario confus et des d�cors artificiels, ont �t� post�s sur internet ou diffus�s sur des cha�nes de t�l�vision priv�es. Des acteurs parlant anglais avec l'accent am�ricain y pr�sentent les musulmans comme immoraux et gratuitement violents et tournent en d�rision le Proph�te. Ce film a donn� lieu mardi � une manifestation rassemblant plusieurs milliers de personnes devant l'ambassade des Etats-Unis au Caire, lors de laquelle des protestataires ont remplac� le drapeau am�ricain par un �tendard islamique. Des appels aux coptes � manifester contre ce film, mercredi soir devant l'ambassade ont �t� lanc�s par des organisations de cette communaut� chr�tienne d'�gypte. Selon la presse �gyptienne et des pr�dicateurs musulmans radicaux, des coptes vivant aux Etats-Unis seraient impliqu�s dans la r�alisation de ce film. Les Fr�res musulmans, premi�re force politique , dont est issu le pr�sident Mohamed Morsi, ont appel� � des manifestations vendredi. Un journaliste �gyptien a de son c�t� d�pos� une plainte contre les producteurs et demand� que les coptes �gyptiens qui auraient contribu� au film soient d�chus de leur nationalit�. L'ambassadeur des Etats- Unis en Libye et trois fonctionnaires am�ricains ont �t� tu�s mardi soir dans l'attaque du consulat � Benghazi, dans l'Est libyen, par des hommes protestant contre ce film. Le film est produit et r�alis� par un promoteur immobilier isra�lo- am�ricain de 54 ans originaire de Californie, Sam Bacile, qui d�crit l'Islam comme un �cancer� et une religion de haine, selon le Wall Street Journal (WSJ). Sam Bacile a pr�cis� au quotidien �conomique am�ricain qu'il l'avait produit avec cinq millions de dollars lev�s aupr�s d'une centaine de donateurs juifs, qu'il a refus� d'identifier. Il assure avoir travaill� avec 60 acteurs et une �quipe de 45 personnes pour r�aliser en Californie, en trois mois, ce film de deux heures. �Le film est politique. Pas religieux�, dit-il. Le long m�trage a �t� d�fendu par le pasteur am�ricain tr�s controvers� Terry Jones, qui s'est attir� de nombreuses critiques par le pass�, notamment pour avoir br�l� un exemplaire du Coran et s'�tre r�solument oppos� � la construction d'une mosqu�e pr�s de Ground Z�ro, � New York. Le pasteur a pr�cis� qu'il comptait montrer un extrait de 13 minutes du film, mardi soir, dans son �glise de Gainesville, en Floride (sud-est). �C'est une production am�ricaine, qui n'a pas pour objectif d'attaquer les musulmans mais de montrer l'id�ologie destructive de l'Islam�, explique-t-il dans un communiqu� publi� par le WSJ. Les Fr�res musulmans �gyptiens appellent � manifester Les Fr�res musulmans, premi�re force politique d'�gypte, ont appel� mercredi, � manifester � travers le pays, vendredi, contre un film jug� insultant envers l'islam. Le mouvement dont est issu le pr�sident Mohamed Morsi, appelle dans un communiqu� �� des manifestations pacifiques vendredi devant les principales mosqu�es d'�gypte pour d�noncer les insultes contre la religion et le proph�te�. La confr�rie demande aussi � �toutes les forces nationales de rejoindre ces manifestations� vendredi, jour de la traditionnelle pri�re hebdomadaire des musulmans, dans ce communiqu� sign� par son secr�taire g�n�ral, Mahmoud Hussein. Ce film, r�alis� par un Isra�loam�ricain, a donn� lieu mardi � une manifestation rassemblant plusieurs milliers de personnes devant l'ambassade am�ricaine au Caire, lors de laquelle des protestataires ont remplac� le drapeau am�ricain par un �tendard islamique. Des appels aux Coptes � manifester contre ce film mercredi soir devant l'ambassade ont �t� lanc�s par des organisations de cette communaut� chr�tienne d'�gypte. Selon la presse �gyptienne et des pr�dicateurs musulmans radicaux, des Coptes vivant aux Etats-Unis seraient impliqu�s dans la r�alisation de ce film.