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QATAR
Une dictature absolue avec l�argent de Cr�sus (3e partie)
Publié dans Le Soir d'Algérie le 02 - 10 - 2012


Par Ali El Hadj Tahar
L�exportation des hydrocarbures rapporte au Qatar 80% de ses revenus et constitue d�j� seulement les 2⁄3 des recettes gr�ce � une �conomie de services (le tourisme et la construction) qui a d�j� beaucoup r�duit la d�pendance des ressources tarissables, pourtant immenses car les r�serves de p�trole sont estim�es � 26,8 milliards de barils et celles du gaz � 25,37 milliards de m�tres cubes.
Gr�ce � ce dynamisme, Doha a pu cr�er une croissance �poustouflante et s�octroyer un PIB par habitant de 145 300 $, soit le plus �lev� au monde. Ce n�est pas avec ces chiffres que l�on risque d�avoir des �printemps arabes�. Evidemment, sur une population totale de 1 699 435 personnes, la masse des 80% d�expatri�s peine � gagner 500 ou 1000 euros par mois, c�est-�-dire un salaire environ cinquante fois moins �lev� que celui d�un citoyen qatari. Parqu�s dans des zones isol�es, les travailleurs �trangers n�ont aucun droit � la parole, aucun syndicat pour les repr�senter. De plus, ils sont prisonniers d�une loi qui les emp�che de quitter le pays sans la permission de leur parrain, ce qui �tablit une v�ritable relation d�asservissement contractuel. Ces injustices, les Occidentaux ne s�en soucient gu�re tout en voulant s�associer au Qatar pour instaurer des �d�mocraties� par les armes en Libye et ailleurs. Fasse ce qu�il veut, le bon �l�ve du lib�ralisme s�offre m�me l�organisation de la Coupe du monde pour exploiter les nouveaux n�gres de l�Asie ! Pour les Qataris eux-m�mes, peu leur importe qu�il n�y ait ni syndicats ni partis politiques, satisfaits qu�ils sont de voir pousser des tours, des infrastructures et des routes pour leurs 4x4. Pour le Qatar, la politique ne sert pas � assumer sa place dans le concert des nations sans se prendre la t�te, en toute humilit� pour repr�senter la sagesse et la culture de son peuple. Comment ce pays encore engonc� dans un patriarcat pass�iste, o� les femmes ne sont pas autoris�es � sortir seules et o� les filles et les gar�ons �tudient sur deux campus diff�rents, peut-il donner des le�ons de d�mocratie � la Syrie, � l��gypte, � la Tunisie ou m�me � la Libye ? Afficher pareille insolence risque de co�ter cher bien que Doha ait multipli� les alliances, diversifi� ses partenariats et m�me r�ussi � se rendre indispensable � l�Occident en offrant plus que demand�. Pour se couvrir des cons�quences des mauvais coups qu�il manigance, il a offert trois bases militaires aux Am�ricains, de juteux contrats d�armements � la France, devenue son premier fournisseur en la mati�re, et des investissements qui laissent r�veurs les Anglais� Apr�s avoir autoris� les Am�ricains de la base d�Al Oudeil � mener des op�rations d�assassinat en Irak, l��mir Hamad ose offrir un cheval en or au journaliste irakien Mountadhar al Za�di qui a jet� ses chaussures sur l�ex-pr�sident des Etats-Unis, George W. Bush !
Pros�lytisme, terrorisme et b�n�diction am�ricaine
Ce Qatar, qui sort de ses fronti�res pour fomenter des coups d�Etat et des contre-r�volutions, ne le fait pas sans blanc-seing am�ricain. Le double langage qatari et am�ricain fait partie de la strat�gie : beaucoup d�experts disent que les Am�ricains ne peuvent pas soutenir Al-Qa�da et en m�me temps la combattre, alors que des centaines de preuves notamment en Libye et en Syrie attestent le contraire d�une mani�re irr�futable. Pendant qu�Al-Qardaoui d�Al Jazeera faisait sa fetwa contre la Syrie et que le chef d�Al-Qa�da, Ayman Al-Zawahiri, exhortait ses troupes � aller y faire le djihad, Hillary Clinton demandait aux rebelles de ne pas d�poser les armes offertes par le Qatar et l�Arabie Saoudite. Il est clair d�sormais que le terrorisme islamiste cr�e des conflits qui assurent la survie du complexe militaro-industriel occidental et une course aux armements plus folle que durant la guerre froide, car le budget militaire mondial est de plusieurs fois sup�rieur � celui enregistr� lors de la crise des missiles de Cuba en 1962, pic de l�achat des armes. Cinq pays accaparent 90% des ventes d�armes sur le march� mondial. En 2010, les Etats-Unis d�tenaient 53,7% des parts de ce march� d�exportation, devant le Royaume-Uni (12,5%), la Russie (8,2%), la France (6%) et Isra�l (5,3%). Le nouveau baccara ou la nouvelle roulette de Hamad, c�est la �d�mocratisation� du monde musulman, dont il s�estime le meilleur mod�le, ce putschiste qui utilise les morts de Syrie, de Libye, du Mali et d�ailleurs comme jetons pour miser sur les gagnants de son tierc� politique. L�activisme belliqueux du Qatar s�articule aussi autour du d�veloppement de son arm�e qui pompe 10% du PIB, soit l�une des parts les plus importantes au monde, avec Oman et l�Arabie Saoudite. Le soutien des Etats-Unis autorise cette diplomatie de harc�lement, du chantage et des coups bas, diplomatie �galement adoss�e � une France qui lui fournit 80% de ses �quipements militaires. �R�volutionnaire� mais uniquement � l��tranger, avec la cha�ne Al Jazeera comme arm�e des ondes, Qatar ne manque pas d�envoyer des mercenaires pour ex�cuter les fetwas d�Al-Qardaoui. Cette p�tromonarchie absolue est certes une dictature �clair�e s�agissant des affaires int�rieures, car en moins d�une d�cennie, Hamad a pu sortir son pays de l�ombre o� il aurait pu demeurer ad vitam aeternam, et en cinq autres ann�es, il l�a propuls� dans le cercle des grands quand d�autres pays peinent � lever les ordures ou � assurer le courant �lectrique H24. L�ing�rence dans les affaires des autres Etats est son point le plus sombre. Car Hamad a pris les r�nes du pays avec la rage non seulement de mettre son pays � l�abri du besoin mais de conqu�rir les continents : cela, il le fait au d�triment des pays musulmans, mais probablement en hypoth�quant son avenir.
Dictature sans partage et lobbying international
Le Qatar c�est le r�gne de cinq ou six personnes, un pouvoir absolu dont les plus grands dictateurs n�auraient os� r�ver. Avec l�argent de Cr�sus en prime. Ou plut�t une fortune dont Cr�sus lui-m�me n�aurait pu r�ver. Un r�gne sans partage, avec une division des t�ches stalinienne. Le parrain de la dictature familiale est l��mir Hamad bin Khalifa Al-Thani, l�homme qui a d�pos� son propre p�re et dont le clan concentre tous les postes officiels ou officieux. Pour l�officiel, il s�agit de son fils, le prince h�ritier Tamim bin Hamad bin Khalifa Al-Thani, les �pouses de l��mir, dont Cheikha Mozah qui est � la t�te de la Fondation Qatar, le vice-premier ministre et chef de cabinet de l��mir, Abdallah bin Hamad Al Attiyah, et surtout du Premier ministre et ministre des AE, Hamad bin Jassem bin Jabor Al-Thani, ce molosse au visage d�acier. Les partis politiques ne sont pas autoris�s dans ce pays tout droit sorti d�une fiction de George Orwell. Voire, �1984� semble p�rim� devant cette version r�elle de l�imposture. Big Brother est l� (ou plut�t un petit Big Brother), dans cet Oc�ania avec sur ses �crans les noms de tous les pays arabes, les dociles et ceux � abattre. Sa Police de la Pens�e est incarn�e par Al Jazeera, avec un 2+2=5 comme mode d�emploi pour l�asservissement du monde � sa logique absurde. Orwell �crivait au sujet d�Hitler ou de n�importe quel autre dictateur : �S'il dit que deux et deux font cinq, eh bien, deux et deux font cinq. Cette perspective m'effraie bien plus que les bombes.� Nous y sommes, et nul ne savait que l�Oncle Sam, le grand Big Brother, fasse un jour appel � un nain pour l�aider � s�vir. L�Etat du Qatar n'a pas de parlement mais dispose d�une assembl�e consultative sans v�ritable utilit� car les grandes d�cisions reviennent � Hamad, et qu�en mati�re de strat�gie, ce sont les conseillers et les think tanks am�ricains comme ceux de la Rand Corporation qui dessinent le moindre projet �tatique, politique, diplomatique, �conomique, sportif ou culturel. La strat�gie du pays est livr�e cl�s en mains. Cette strat�gie du ch�quier a �t� payante en �conomie, en affaires� En ing�rence, elle l�a �t� en Libye et probablement aussi en �gypte, au Y�men et en Tunisie, mais en Syrie, elle cafouille face aux principes d�un peuple articul�s autour d�une grande civilisation. Ni philanthrope ni m�c�ne, le Qatar m�ne une politique rigoureuse o� chaque sou doit rapporter beaucoup. M�me les modiques 50 millions d�euros d�bloqu�s en 2011 pour financer les projets des jeunes entrepreneurs des banlieues fran�aises participent d�une strat�gie globale, visant la rentabilit� financi�re ou m�diatique. Au moment o� il envoie des mercenaires pour �r�islamiser� les peuples de Libye et de Syrie, l�ambassade du QatarParis organise soir�es et c�r�monies pour faire de la France une galerie du lobbying qatari, avec des zerdas o� ce n�est pas le mari� qui re�oit la taoussamais les invit�s, comme � l��poque b�nie de Moum�ne Khalifa qui distribuait lui aussi, � une faune d�opportunistes fran�ais, de l�argent qui n��tait pas de sa sueur. Autrefois Bokassa 1er distribuait des diamants, tout en r�primant ses citoyens sans que le pr�sident Val�ry Giscard d'Estaing s�en indigne. Il n��tait pas au courant, para�t-il, comme Sarkozy n�est pas au courant des crimes de Hamad, ni Fran�ois Hollande d�ailleurs, ce nouvel ami qui perp�tue les alli�s de ses concurrents de droite, tradition diplomatique fran�aise oblige. 10 000 euros offerts par l�ambassadeur qatari � plusieurs personnalit�s de France et de Navarre, devant un parterre d�intellectuels, de patrons d�entreprise, de stars politiques, sportifs, artistes et journalistes charg�s de promouvoir un pays plus m�diatis� que ses r�alisations r�elles. Une diplomatie client�liste, offensive et offensante rameute une faune d�opportunistes charg�s de faire de la pub pour ces monarques que l�on ne ridiculise plus dans France-Soir ou Paris Match, esp�rant un retour d�ascenseur, une promotion dans le cercle ferm� des amis du Qatar, dans un quelconque registre de rencontres, de conf�rences, de forums, m�me sportives ou hippiques � Doha ou ailleurs. Car le Qatar a aussi investi dans les chevaux et, en 2009, il a m�me organis� au Petit Palais de Paris une exposition de photos qui pr�sente les �quid�s de Hamad bin Khalifa Al-Thani, avec une sc�nographie supervis�e (tenez-vous bien !) par le c�l�bre designer Philippe Starck. Evidemment, il y avait ses pur-sang champions du monde. Uniquement l�excellence pour Son Excellence�
A. E. T.


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