�Conflit d�int�r�t� � les avocats verront leurs chiffres d�affaires baisser si le recours � ce mode alternatif de r�glements des litiges se d�veloppe �, ou �m�diocrit� des m�diateurs, du moment que la loi n��tablit pas des crit�res rigoureux pour la d�signation de ces nouveaux auxiliaires de la justice et laisse la porte entrouverte aux opportunistes de tous bords ? Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - La Chambre alg�rienne de commerce et d�industrie (CACI) et l�Association des avocats pour un barreau pluriel de Paris organisent, depuis hier � la salle Hoggar de l�h�tel Hilton d�Alger, deux journ�es d��tudes sur les modes alternatifs de r�glements des litiges et l�arbitrage. Les travaux de ces Journ�es, qui s�ach�vent aujourd�hui, portent sur l�exercice encore balbutiant de ces modes alternatifs en Alg�rie (m�diation, conciliation et arbitrage) et les possibilit�s d��change avec les Fran�ais dont l�exp�rience en la mati�re est relativement r�cente �galement. Un panel d�avocats, Alg�riens et Fran�ais, a donc analys� la pratique de la �m�diation� notamment, et ce, depuis son institutionnalisation en Alg�rie en 2009. Et de conclure : �Ce sont les avocats qui bloquent l�essor de ce mode alternatif de r�glement des litiges.� Deux explications ont �t� donn�es par les intervenants. D�abord, les incoh�rences de la r�glementation en vigueur � �le ver est dans le fruit !�, dixit Pr. Ali Boucheneb � car, ne d�finissant pas des crit�res rigoureux de recrutement des m�diateurs. �Les juges se sont ainsi retrouv�s � d�signer des notaires ou des greffiers � la retraite, sans aucune formation dans le domaine, des imams ou d�anciens �diles qui cherchent � ce recycler dans d�autres fonctions sociales etc.�, a avanc� ma�tre Nacer-Eddine Lezzar. Ensuite, l�opposition des avocats qui voient d�un mauvais �il le r�le du m�diateur. �Le barreau d�Alger aurait m�me donn� une directive � ses avocats de ne pas recourir � la m�diation�, a r�v�l� ma�tre Farid Benbelkacem. Les avocats pensent que ce mode de r�glement des litiges va les exclure de bien de proc�dures si les litiges sont r�solus � ce stade, ce qui engendrera un important manque � gagner. Une autre explication a �t� donn�e � ce retard dans l�exercice de la m�diation, notamment conventionnelle, pratiqu�e dans le monde des affaires, par le P-dg de la SNTF. Le manager est intervenu dans les d�bats en posant une question lancinante : �Vu l�ambiance de suspicion qui r�gne dans le contexte actuel et, pratiquement depuis l�amendement du code des march�s publics, les managers appr�hendent lourdement les accords � l�amiable qui sont assimil�s plut�t � de la corruption. Quel avantage tirera un manager en allant vers une m�diation ?�. La r�ponse donn�e par le Pr Ali Boucheneb a sonn� comme un appel au l�gislateur de d�p�naliser l�acte de gestion : �Pour ce qui est des avantages, c�est clair. L�entreprise gagne du temps et de l�argent. Or, il faut qu�un cadre juridique ad�quat soit mis en place. Nous devons prot�ger le patrimoine des entreprises et les deniers publics mais un cadre juridique doit l�gitimer la m�diation, s�curiser les op�rateurs �conomiques et donner les orientations de base et imposer les contraintes au m�diateur pour ce qui est de son impartialit�, son ind�pendance et sa formation.�