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RENCONTRE-D�BAT AVEC DAHO DJERBAL, HISTORIEN
�Porter la parole tout en redonnant la parole�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 20 - 10 - 2012

L��thique pour un historien ? Pour Daho Djerbal, �c�est �tre fid�le aux faits analys�s dans leur contexte, tout en leur donnant leur sens et en saisissant leur port�e�.
C�est en cela que �pour nous historiens, le recueil de t�moignages d�acteurs de la lutte de Lib�ration nationale constitue un mat�riau pour donner du sens � l�histoire�, a-t-il soulign�. Ce rappel, parmi d�autres, est l�un des points essentiels de la rencontre-d�bat que Daho Djerbal a anim� le 16 octobre � la librairie Chihab internationale (Bab-El-Oued, Alger). L�historien �tait l� pour parler de son livre L�Organisation sp�ciale de la F�d�ration de France du FLN(�ditions Chihab, 448 pages, 800 DA), un passionnant ouvrage qui restitue la parole � ceux et celles qui ont �t� acteurs et t�moins de l�histoire. Surtout, et pour reprendre le mot de Yasmina Belkacem, �plus qu�un ouvrage d�histoire, c�est un r�cit de vies de toutes ces personnes rest�es anonymes�. Tous ces militants de la cause nationale ont �t� en effet ignor�s et marginalis�s depuis 1962, malgr� leur engagement et leurs sacrifices. D�o� �mon int�r�t pour cette parole des vaincus enfin r�habilit�s et r�install�s dans une histoire qui est en train d��tre effac�e�, explique Daho Djerbal. En quelque sorte, �un devoir moral que d��crire cette histoire�. Evoquant la gen�se de cet ouvrage, il ajoute : �J�ai entam� ce travail dans les ann�es 1980. Nacereddine A�t Mokhtar, qui �tait l�adjoint de Rabah Bouaziz, membre du comit� f�d�ral et responsable d�sign� de la Sp�ciale, avait pris contact avec moi juste apr�s la parution du livre d�Ali Haroun, La 7e wilaya, dont un passage concernait l�Organisation Sp�ciale. Les militants et djounoud s��tant sentis d�consid�r�s, ils m�ont alors demand� d��crire la v�ritable histoire de l�Organisation. Entre-temps, A�t Mokhtar avait d�j� r�dig� un document de quelques dizaines de pages...� A la m�me �poque, Daho Djerbal voulait d�j� se lib�rer du carcan impos� par ses pairs quant � la m�thodologie, les mat�riaux de travail et la confrontation des sources. �J��tais en conflit avec mes coll�gues historiens fran�ais. Tous consid�raient que seul l��crit �tait valable pour �crire l�histoire. Seules les archives comptaient, le t�moignage �tant ignor� et jug� comme un genre mineur. Or, les archives �taient sous contr�le �tatique et il fallait montrer patte blanche pour acc�der � quelques archives sensibles�, pr�cise l�historien. Et d�ajouter : �Depuis d�cembre 1980, ma devise est de travailler avec ceux qui ont �t� acteurs et t�moins de l�histoire. A travers le pr�sent ouvrage, c�est donc leur �tre au monde qui est mis entre vos mains.� Le r�sultat de cette d�marche, c�est que �avec A�t Mokhtar, c�est toute la Sp�ciale qui avait �t� mobilis�e pour r�aliser ce travail.� Au total, cela a donn� environ 90 heures d'enregistrement (exactement 8160 minutes, pr�cise-t-il). �Toutes ces personnes que j�ai rencontr�es et enregistr�es m�ritent qu�on leur rende hommage et d��tre nomm�es. Beaucoup d�entre elles sont d�c�d�es depuis, dont des hommes et des femmes qui ont v�cu dans le d�nuement et la non-reconnaissance. Pourtant, ces gens s��taient sacrifi�s pour que l�Alg�rie devienne un Etat souverain et un pays ind�pendant. Il y a aussi des Fran�ais qui ont particip� dans les r�seaux de soutien sp�ciaux de l�Organisation, dont Georges Mattei, Roger Rey... sans oublier l�enregistrement des familles de Mohamed Harbi�, rappelle l�historien. Bien s�r, le chercheur a d� faire attention aux �ventuels t�moignages malveillants (Louisette Ighilahriz, pr�sente dans la salle, en sait quelque chose), tout en �vitant surtout le pi�ge de l��motion qui risquait �de fausser le travail�. Au final, Daho Djerbal a alors raison de dire : �Je ne suis pas un voleur de m�moire, mais un restituteur de m�moire.�. Cet �norme travail est d�ailleurs � saluer (pour une heure d�enregistrement, il faut compter 8 heures de traitement, par exemple). �En plus, fait-il remarquer, il faut se rendre dans les archives de la police, notamment en France. Il y a l� des kilom�tres d�archives dormantes et dont les autorit�s alg�riennes ne se soucient pas.� Pas plus que ces autorit�s ne s��taient souci�es de tous ces hommes et ces femmes qui avaient port� � bout de bras le combat lib�rateur en France. A cet �gard, le cas de Nacereddine A�t Mokhtar demeure un exemple �difiant : �C�est lui le ma�tre d��uvre de mon travail. Il avait arr�t� ses �tudes de m�decine pour rejoindre la Sp�ciale. Il rompait avec tout. A l�ind�pendance, des �tudiants, qui avaient fini tranquillement leurs �tudes de m�decine, se sont retrouv�s chefs de service. Lui a d� travailler dur, notamment comme portefaix en Belgique, pour financer et achever ses �tudes, revenir � Alger.� Apr�s l�ind�pendance, les vainqueurs �taient, h�las, devenus les vaincus. Pourtant, �c�est le premier mouvement du XXe si�cle qui avait ouvert un front en m�tropole. Un exemple unique dans l�histoire�. La France coloniale, elle, �n�avait jamais rien compris. Elle ne faisait que creuser sa tombe, les massacres du 8-Mai 1945 ayant pr�cipit� le basculement du peuple alg�rien dans la r�sistance�. Pour Daho Djerbal, �le 8-Mai 1945 est un tournant historique capital, car, pour la premi�re fois, les Alg�riens ont compris que la France �tait leur ennemi irr�ductible �. �Et c�est pourquoi, plus tard, les militants de l�Organisation Sp�ciale ont port� la guerre en m�tropole et ont contribu� � acc�l�rer le cours de l�histoire.� Au cours du d�bat, Daho Djerbal a par ailleurs estim� que �l�opinion publique fran�aise, dans sa majorit�, n�a pas encore admis l�ind�pendance de l�Alg�rie�. Il appelle cela �le retour compulsif d�un trauma qui n�a pas encore �t� dig�r�. Pour lui, �il est inutile de se livrer � des combats d�arri�re-garde. Le plus important, c�est de porter la parole tout en redonnant la parole. En quatre si�cles, c�est la premi�re fois que nous avons enfin un pouvoir souverain autochtone. Il nous faut par cons�quent d�fendre cette ind�pendance assaillie de toutes parts�. En tout cas, son livre est un bel hommage � tous ces hommes et ces femmes (le r�le des femmes a toujours �t� occult�, regrette-t-il) auxquels la parole et la fiert� ont �t� rendues. Un excellent travail m�me, car l�ouvrage commence � faire du bruit � l��tranger, notamment aux Etats- Unis et en Allemagne o� il pourrait �tre �dit�.

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