Qu�on le qualifie d�autonomisme, de s�paratisme, d�irr�dentisme, de nationalisme ethnique ou de tribalisme, qu�on l�approuve ou qu�on le condamne, une chose est s�re � et sur laquelle tout le monde devrait �tre d�accord � le �probl�me touareg� n�est pas nouveau. Il est aussi ancien que la conqu�te et le partage de l�Afrique par les puissances europ�ennes. Ce probl�me est tr�s complexe, c�est pourquoi, il convient de se d�fier des discours politiques consacr�s � ce sujet, parce qu�ils sont orient�s ou int�ress�s, � l�instar de certaines analyses ou �tudes pr�sent�es ici et l� par des experts autoproclam�s. De m�me, il est indispensable d�observer une certaine distanciation par rapport � la soudaine noria de ballets diplomatiques auxquels donne lieu l�affaire malienne et se garder de prendre � la lettre les multiples d�clarations faites sur ce sujet, par les diplomates, qui semblent davantage courir derri�re les �v�nements que les pr�c�der. Il ne faut surtout pas mettre sur un pied d��galit� les revendications politiques des uns avec les actions criminelles des autres qui se comportent au Mali comme en terrain conquis et qui sont en train de jeter le discr�dit sur l�Islam dont ils sont en fin de compte les pires ennemis. Et puisque un malheur, en l�occurrence le terrorisme islamiste, n�arrive jamais seul, le Sahara et le Sahel sont devenus une des plus grandes plaques tournantes de la criminalit� transfrontali�re, et notamment des narcotrafiquants qui, gr�ce � des complicit�s locales, ont fait atterrir en octobre 2009 pr�s de Gao un Boeing 727 plein � craquer de coca�ne provenant d�Am�rique latine. Il ne faut pas se tromper de cible, d�s lors que les bruits de bottes des tra�neurs de sabres sont de plus en plus bruyants ces derniers temps. D�aucuns n�h�siteront pas, tout en se drapant de vertu et de dignit�, � mettre le Mali d�j� bien mal en point, � feu et � sang. En tout �tat de cause, les faits et �v�nements, qui se sont produits ces derni�res ann�es au Mali, n�ont en d�finitive abouti qu�� ajouter � la complexit� du probl�me targui, encore davantage de la confusion et d�obscurit�. Ce que l�on doit craindre c�est que derri�re ce brouhaha fait autour de l�Etat malien qui est plus victime de sa mauvaise gouvernance et de l�imp�ritie de ses gouvernants que du MNLA, certains ne soient en train de pr�parer � l�encontre des Touareg, une sorte de �solution finale� ou pour �tre plus net, un g�nocide sous b�n�diction universelle. La question touareg : une question ancienne et complexe Les Touareg sont, � ce qu�en dit l�histoire, un peuple pacifique qui n�a jamais envahi, soumis ou occup� aucun pays ni aucun autre peuple. Pour autant les Touareg sont des gens courageux, jaloux de leur libert� et pr�ts � se d�fendre contre ceux qui les agressent. Tout le monde sait qu�ils se sont oppos�s avec force et obstination aux colonnes arm�es venues de France. A cet �gard, il convient de rappeler que l�Ahaggar n�a �t� ouvert � la conqu�te fran�aise qu�en 1907, apr�s la bataille de Tit, localit� situ�e � une cinquantaine de kilom�tres de Tamanrasset et qui reste un exemple de �bataille asym�trique�. Neuf ann�es avant cette bataille, la colonne command�e par le capitaine Voulet et le lieutenant Chanoine sema la mort et la d�vastation sur son passage, commettant des incendies, des viols, des pendaisons, des d�capitations et autres massacres. Malgr� ces horreurs, et bien que militairement d�faits dans le Sahara alg�rien comme dans le nord du Mali et au Niger, les Touareg n�ont jamais cess� de r�sister. Cette r�sistance, qui �clatait parfois en soul�vements violents, notamment de 1916 � 1918, �tait inaudible d�Europe. En tout cas, les informations n�y parvenaient que tr�s faiblement et par bribes. Le lourd silence qui couvre les immensit�s d�sertiques o� circulent les Touareg, amortissait toute vell�it� de diffusion de telles informations. Il faut par ailleurs rappeler que les journaux de l��poque, tous occup�s � chanter les bienfaits de la colonisation, ne devaient rendre public aucun fait ou �v�nement susceptible de ternir l��uvre civilisatrice de l�Occident, conjointement men�e par le sabre et le goupillon. Aujourd�hui encore, on ne sait toujours pas ce qu�il est r�ellement advenu des deux officiers Voulet et Chanoine que je viens de citer : ils ont tous les deux myst�rieusement disparu dans la nature. On disait que l�un d�eux avait �t� tu� par ses soldats ; or il s�est av�r� que le cercueil dans lequel le mort �tait cens� avoir �t� enterr� ne contenait, v�rification faite, aucun cadavre. De la m�me mani�re, on a minimis�, autant que faire se peut, le soul�vement de Kwasan (ou Kaoucen) qui eut lieu en 1916-1918 et qui en r�alit� avait donn� beaucoup de fil � retordre aux troupes coloniales. Longtemps donc pass� sous silence, le probl�me touareg a ressurgi en 1957, quand la IV� R�publique fran�aise, d�j� secou�e et d�stabilis�e par les ��v�nements� d�Alg�rie, d�cida de cr�er �l�Organisation commune des r�gions sahariennes�, par abr�viation OCRS. Les Touareg du nord du Mali ont en effet imm�diatement revendiqu� l�octroi d�un statut particulier et sollicit� leur d�tachement administratif du Mali. Point n�est besoin en effet d��tre un ethnologue �rudit pour comprendre que les Touareg constituent une ethnie particuli�re, qu�ils ont une culture sp�cifique, un mode de vie de type pastoral organis� autour de la transhumance et du nomadisme ; ils ont une langue �le tamashek� variante de tamazight, d�o� l�expression �Kel Tamashek� c�est-�-dire peuple de langue tamashek ; ils ont aussi une �criture �le tifinagh� qui leur est propre. Apr�s la chute de la IV� R�publique, plusieurs notables touareg relanc�rent leur demande en adressant au g�n�ral de Gaulle, pr�sident de la Ve R�publique, une lettre ouverte tendant aux m�mes fins ; le g�n�ral ne leur r�pondit jamais ; peut-�tre voulait-il de cette fa�on, laisser �la patate chaude touareg� aux Africains des contr�es subsahariennes et du Sahel, qu�il esp�rait bient�t f�d�rer dans une sorte de Commonwealth � la fran�aise, appel� �Communaut� franco-africaine�. Cette communaut� fut cr��e en 1958 mais elle ne v�cut que deux ann�es, les nouveaux Etats africains ayant opt� pour l�ind�pendance. Et c�est ainsi que les Touareg de l�ancien Soudan fran�ais baptis� par la suite Mali, ont �t� rattach�s � cet Etat nouveau. Les Touareg : leur nombre et leur implantation La question qui taraude l�esprit est relative � leur nombre. En effet, combien sont-ils donc ces Touareg ? L��tude la plus r�cente faite sur le sujet �value leur nombre total en 1994, � 1 300 000 se r�partissant ainsi : Niger 700 000, Mali 400 000, Alg�rie 40 000, Burkina Faso et Libye 160 000. Dans l�absolu, ils ne sont pas tr�s nombreux, m�me si depuis 1994, leur nombre a pu augmenter de 15 � 20%. Quoi qu� il en soit, on aurait tort de consid�rer que c�est l� un groupe humain n�gligeable ce qui entrainerait pour cons�quence qu�il n�y aurait pas lieu de lui octroyer un statut particulier. En effet, il y a actuellement � travers le monde, des pays ind�pendants, souverains et membres des Nations unies, qui ont des populations inf�rieures aux chiffres indiqu�s ci-dessus. Je citerai � titre d�exemple le Cap-Vert qui n�a que 524 000 habitants, Sao Tom� et Principe qui n�a que 154 000 ha et les Seychelles qui n�ont que 90 000 habitants. Il me para�t �galement int�ressant de signaler que, selon les statistiques de l�ONU, il y a en 2012, au Sahara occidental, autrement dit la RASD, 405 000 habitants. Mais il y a aussi d�autres exemples en Europe (Malte et l�Islande), en Asie et aux Am�riques. On dit que l�Alg�rie craint que les revendications des Touareg du MNLA ne tentent les Touareg d�Alg�rie. C�est l� une plaisanterie de mauvais go�t. Les Touareg d�Alg�rie n�ont jamais pos� de probl�me politique, quand bien m�me ils ont parfois �t� secr�tement incit�s � le faire, en particulier par des �trangers. A cela, il y a au moins deux raisons objectives et irr�futables. La premi�re est que les Alg�riens sont ethniquement des Amazighs comme leurs compatriotes les Touareg, n�en d�plaise � certains sectaires born�s. S�il existe des diff�rences entre les Alg�riens du nord et ceux du sud, elles ne sont pas de fond car elles ne sont ni ethniques, ni culturelles, ni linguistiques. La seconde explication est que les Alg�riens n�ont jamais discrimin� leurs compatriotes Touareg ou exerc� sur eux quelque violence que ce soit. Les Touareg d�Alg�rie sont des Alg�riens ; ils jouissent comme tous les autres Alg�riens des m�mes droits civils, civiques et politiques. On ne peut pas en dire autant des Touareg des autres pays africains. C�est pourquoi, il n�y a jamais eu, que je sache, ni avant l�ind�pendance ni depuis l�ind�pendance de l�Alg�rie, le moindre mouvement s�cessionniste ou s�paratiste touareg en Alg�rie. Les quatre soul�vements touareg au Mali Apr�s la proclamation de l�ind�pendance du Mali intervenue en 1960, il y a eu pas moins de quatre violents soul�vements, entre 1963 et 2012. Tous les observateurs objectifs s�accordent � dire que ces soul�vements avaient presque tous pour causes : les humiliations que les autorit�s faisaient subir aux Touareg, les exactions commises sur cette population par les milices et par les soldats, les arrestations arbitraires et les ex�cutions sommaires, une politique discriminatoire qui se traduit par l�exclusion syst�matique des personne d�origine touarerg, de toutes les fonctions et responsabilit�s administratives, politiques et militaires. En somme, les Touareg du Mali ne sont m�me pas des citoyens du deuxi�me coll�ge ; ils sont trait�s comme des moins que rien ! L�erreur � ne pas commettre, c�est de croire que l�instabilit� chronique au Mali serait due � l�agitation des Touareg. Pour son malheur, le Mali a connu plusieurs dictateurs et coups d�Etat. Modibo Keita, qui n��tait pas un mod�le de d�mocrate, a �t� renvers� en 1968 par le g�n�ral Moussa Traor� qui fut chass� en1991 par le g�n�ral Amadou Toumani Tour� (ATT) qui c�da le pouvoir aux civils pour y revenir en 2002, habill� en civil et �lu au suffrage universel. L�ex-g�n�ral, r��lu pr�sident de la R�publique, a �t� � son tour d�pos� par une junte command�e par le capitaine Sanogo, en mars 2012. Chass�s avec perte et fracas du nord du Mali par les hommes du MNLA, quelques officiers et le capitaine Sanogo avaient d�cid� de se d�barrasser de leur pr�sident. Avec ce dernier coup d�Etat, les masques sont en effet tomb�s : il est d�sormais �vident qu�il n�existe au Mali, ni Etat, ni administration, ni arm�e dignes de ce nom puisque quelques dizaines d�hommes arm�s, circulant en 4x4 ont mis en d�route, dans une sorte de �Blitzkrieg� des troupes dot�es de blind�s, d�h�licopt�res et d�avions de combats. Ils ont ensuite renvoy� � leurs foyers le personnel administratif totalement d�pass� et occup� les deux tiers environ du pays ! Rappelons � pr�sent, en les r�sumant, les diff�rents soul�vements touareg qui ont eu lieu au Mali entre 1963 � 2012. Le premier soul�vement de 1962/1963, dont on vient de dire les causes directes, fut rapidement et impitoyablement noy� dans le sang par le pr�sident Modibo Keita. L�histoire a d�j� retenu que les chefs touaregs qui s��taient enfuis en Alg�rie ont �t� �extrad�s�, si j�ose dire, et livr�s gracieusement � ceux qui les pourchassaient. On devine sans peine le sort qui leur a �t� r�serv�. Le second soul�vement eut lieu en juin 1990. Aux causes g�n�rales indiqu�es ci-dessus s�en �tait ajout�e une autre : l�affreuse et insupportable mis�re dans laquelle est tomb�e cette population � la suite des s�cheresses qui avaient s�vi en 1973 et en 1985. Personnellement, m��tant rendu en 1985, pour des raisons professionnelles, dans l�extr�me sud, j�ai vu � ce que jamais de ma vie je ne pourrai oublier � des hommes, des femmes et des enfants �puis�s, malades et fam�liques, que nos secouristes, des appel�s du contingent, avaient �t� regroup�s sous de b�ches accroch�es � des pieux plant�s � m�me le sol, dans une sorte de �no man�s land�, pr�s de Tinzaouatine. Les Touareg fuyaient leur pays o� ils �taient impitoyablement rackett�s, humili�s et menac�s dans leur vie � raison de leur race, par une soldatesque brutale et une administration v�reuse. On sait aussi que beaucoup de jeunes touareg s��taient enfuis en Libye � la m�me �poque. Ils furent pour la plupart enr�l�s dans l�arm�e libyenne, et apr�s une p�riode d�instruction militaire, envoy�s combattre au Tchad et pour certains d�entre eux au Proche-Orient. Ils en revinrent, on l�imagine sans peine, politis�s et aguerris. Mais s�agissant de ce soul�vement, l�Alg�rie, tout en ouvrant ses bras aux r�fugi�s, a aid� � la r�sorption du conflit, gr�ce � une habile m�diation qui aboutit � la signature d�un accord dit de Tamanrasset, par lequel les autorit�s maliennes s�engageaient � am�liorer le sort des Touareg, � les faire participer � l�administration de leur r�gions, � leur ouvrir la carri�re militaire� Du c�t� des n�gociateurs touareg, il y avait, il n�est pas sans int�r�t de le signaler, un certain Iyad Ag Ghali qui est aujourd�hui un chef chez les Ansar Eddine� Un �Pacte national� fut approuv� en avril 1992, et une c�r�monie dite de �la flamme de la paix� fut organis�e en mars 1996, au cours de laquelle des armes ont symboliquement �t� jet�es au feu. Mais comme d�habitude, les engagements pris par le pouvoir malien n�ont pas �t� respect�s. On a envie de dire que d�cidemment rien ne change au Mali, sauf que cette fois-ci, deux nouvelles choses se sont produites. D�abord, la venue de groupes terroristes puissamment arm�s et dot�s de v�hicules rapides ; ils s�adonnent aux enl�vements des Europ�ens qui leur tombent sous la main, pour ensuite le �revendre � prix fort� aux Etats dont ils sont ressortissants. La fin des ann�es 1990 et le d�but des ann�es 2000 seront en effet marqu�es par une recrudescence des rapts. On ne se contente plus d�enlever un ou deux individus, � chaque op�ration, on travaille �en gros�, en enlevant des groupes entiers de touristes. Lorsque les Europ�ens sont devenus rares au Mali, les groupes terroristes se sont retourn�s contre la population pour la m�ter. Ensuite, il y a eu l�apparition d�une mafia secr�te mais redoutable, faite de narcotrafiquants, de marchands d�armes et de cigarettes, � laquelle les groupes terroristes vont tr�s vite se connecter, car cela peut leur rapporter gros. L�avion Boeing d��Air Coca�ne� dont on a trouv� fin 2009 la carcasse carbonis�e et cannibalis�e pr�s de Gao contenait, selon certaines informations, 6 � 10 tonnes de coca�ne. En 2011, nos services de s�curit� ont arr�t�, pour d�tention et trafic de stup�fiants, une douzaine de personnes dont des employ�s d�Air d�Alg�rie travaillant sur le vol Alger-Bamako. Il y a donc bien une fili�re de narcotrafiquants avec tous ses maillons : les producteurs, les grossistes, les fournisseurs, les transporteurs, les dealers et les consommateurs qui a pour carrefour le Mali� Le soul�vement de mai 2006 est d�une autre nature et d�une autre ampleur que les pr�c�dents. Une fois encore, r�volt�s par les faux fuyants des autorit�s maliennes qui ne respectent pas leurs engagements, les Touareg attaquent Kidal, chef-lieu d�une r�gion limitrophe de l�Alg�rie et la garnison de Menaka situ�e dans la r�gion de Gao, � la fronti�re avec le Niger. Mais cette fois-l�, les revendications des Touaregs ne sont plus seulement socio�conomiques, elles ont une connotation politique. On commence en effet � parler d�autonomie dans un cadre f�d�ral, voire d�ind�pendance. Le mot �Azawed� circule beaucoup. L�Alg�rie est, une fois encore, sollicit�e pour une m�diation. Celle-ci aboutit � un �ni�me cessez-le-feu et � la signature, le 07 juillet 2006, d�un Accord d�Alger, qui est imm�diatement contest� par certaines associations de la soci�t� civile malienne et au moins par un parti politique malien. On craint en effet que certaines dispositions de cet accord n�ouvrent la voie � une remise en cause de l�unit� territoriale du Mali, comprendre par-l� � une scission. Du c�t� touareg, les deux partis, le Mouvement national azawed (MNA) et le Mouvement touareg du nord du Mali (MTNM), fusionnent donnant naissance au MNLA. Le soul�vement de janvier 2012 est, quant � lui, franchement politique. Le MNLA attaque les positions de l�arm�e malienne dans tout le nord du Mali, c�est-�-dire dans l�Azawed ; il d�loge les troupes et les chasse : c�est une v�ritable d�b�cle. Le 02 mars 2012, le MNLA s�allie � Ansar Eddine, bien �quip� en armes et en v�hicules, provenant pour l�essentiel de la Libye o� beaucoup de Touareg s�y �taient rendu guerroyer comme suppl�tifs de l�arm�e libyenne et pour d�fendre le guide libyen. On estime du reste � 3 000 le nombre de Touareg morts en Libye, pour une cause qui n��tait pas la leur. Le 06 avril 2006, le MNLA proclame l�ind�pendance de l�Azawed. Comme un seul homme, la communaut� internationale, c�est-�-dire l�ONU, l�UA et un certain nombre de pays, rejettent cette proclamation. On a surtout reproch� au MNLA, qui ne s�est jamais pr�sent� comme un parti islamiste m�me s�il n�est compos� que de musulmans, de s��tre alli� � Ansar Eddine, mouvement int�griste, qui est soit un sous-groupe ou un satellite d�Al Qa�da ou d�Aqmi et qui s�est fix� pour mission d�appliquer aux autres la chari�a, telle que ses chefs la con�oivent et qui se r�duirait, � leurs yeux de fanatiques r�trogrades, � l�obligation pour les femmes du port du voile, � la fermeture des d�bits de boissons et des salles de spectacle, � la prohibition de la t�l�vision et de la musique, aux amputations pour de simples vols, aux flagellations sur les places publiques, � des interdits � propos de tout et de rien. Leur bonheur, c�est de punir leurs semblables, tout en s�autorisant, pour leur plus grand profit p�cuniaire, le rapt, le chantage et le racket qui sont, sous tous les cieux sauf apparemment le leur, des crimes. En repr�sailles � la d�nonciation de son alliance avec Ansar Eddine, les hommes du MNLA sont attaqu�s et chass�s des villes de l�Azawed, tant par Ansar Eddine que les autres groupes islamistes qui gravitent autour d�Aqmi. Un chef d�Ansar Eddine, pr�dicateur en kalachnikov, a dit � un m�dia : �Nous ne combattons pas pour l�ind�pendance, nous combattons pour le r�gne de la chari�a.� C�est tout un programme ! Conclusion Au moment o� s�ach�ve l��criture de ces quelques lignes, la Cedeao se r�unit, comme demand� par le Conseil de s�curit� des Nations unies, pour peaufiner un plan d�action et d�intervention militaires dans un pays qui non seulement y a donn� son accord mais l�a fortement demand�. Le Mali est � plaindre pour plusieurs raisons. C�est un des pays les plus pauvres du monde, alors que l�on dit que son sous-sol regorge de richesses mini�res. C�est un pays gravement endommag� par la mauvaise gouvernance, et sa classe politique ne fait rien pour se corriger. L�arm�e y a d�pos� les gouvernements tant du reste civils que militaires et on s�aper�oit qu�elle n�est capable que de cela� Le Mali est bien le ventre mou de l�Afrique subsaharienne et je crois bien qu�il va devoir supporter une occupation �trang�re pendant longtemps. Mais je reste convaincu que ce sc�nario catastrophe aurait pu �tre �vit�, il y de cela deux ou trois ans, si nous avions frapp� vite et fort les groupes terroristes qui se sont regroup�s au Mali, pays qui n�avait et n�a toujours pas les moyens humains, militaires et financiers de le faire seul. Nous avons tout de m�me �t� s�v�rement frapp�s au moins � trois reprises, � Tindouf o� les terroristes ont enlev�, � Ouargla o� ils ont fait sauter un b�timent militaire et � Tamanrasset o� ils ont r�cidiv�. C��tait l�, � mon humble avis, trois bonnes raisons d�exercer notre droit de poursuite. S�agissant de la criminalit� transfrontali�re, nous avons aussi, je le crois sinc�rement, les moyens et les hommes pour rendre la vie la plus difficile possible � tous les mafieux d�ici et d�ailleurs. Z. S.