Les bonnes feuilles des m�moires de feu le pr�sident Chadli Bendjedid publi�es par la presse ont suscit� curiosit� mais aussi des brins de controverses. Depuis hier en librairie, le tome 1 de ces m�moires a suscit� le commentaire sans complaisance de Nordine A�t Hamouda, le fils du colonel Amirouche tomb� en martyr, en compagnie de Si El Hou�s, au Djebel Thameur en 1959. Parlant de la mort des deux colonels, Chadli s�est limit� � �voquer des circonstances myst�rieuses. Pour Nordine A�t Hamouda, Chadli sait mais n�a pas voulu dire. Propos recueillis par Sofiane A�t Iflis Le Soir d�Alg�rie : Dans ses m�moires qui viennent de sortir en librairie, le d�funt pr�sident Chadli Bendjedid �voque la mort des colonels Amirouche et Si El Hou�s. Il dit qu�ils sont morts dans des circonstances myst�rieuses. Quel sentiment vous procure cette affirmation ? Nordine A�t Hamouda : Voil� un pr�sident de la R�publique qui semble ne pas savoir ce que tout le monde sait. La v�rit�, c�est que nos hommes politiques sont incapables d�assumer des faits historiques. J�ai lu quelques passages du livre et j�ai not� que le pr�sident Chadli tresse une gloriole pour la base de l�Est. Ceci alors que d�aucuns savent que celle-ci a refus� de reconna�tre le Congr�s de la Soummam et ses r�solutions. Mais encore, elle a refus� de se mettre sous l�autorit� de la Wilaya II. Au moment o� Abane Ramdane, Larbi Ben M�hidi et Krim Belkacem organisaient le Congr�s de la Soummam, qui est le fondement de l�Etat alg�rien, les gens de la base de l�Est cr�aient une structure autonomiste dans le seul but de s�octroyer des postes. C�est ce qu�ils ont fait de 1956 � nos jours. Pour dire vrai, la base de l�Est est une h�r�sie. Imaginez un moment quels auraient �t� les r�actions et les commentaires aujourd�hui si la Wilaya III avait refus� de reconna�tre les structures de la R�volution ! Mais en d�finitive, je dirais que je ne m�attends pas � des r�v�lations de la part du pr�sident Chadli. Il ne dira rien. Chacun tient l�autre par la barbichette. Lorsque Mehdi Ch�rif a �voqu�, dans une �mission qui devait �tre diffus�e par Ennahar TV, la liquidation des colonels de la Wilaya I par Boumedi�ne et Boussouf, Ahmed Bencherif, encore vivant, a menac� de faire des r�v�lations. Le pouvoir a aussit�t r�agi et a ordonn� la censure de l��mission. Le d�funt pr�sident Chadli dit aussi avoir d�couvert les d�pouilles des deux colonels dans la cave du Commandement g�n�ral de la Gendarmerie nationale et qu�il a ordonn� de suite leur inhumation au Carr� des Martyrs � El Alia. Chadli n�a pas d�couvert les d�pouilles d�Amirouche et si El Hou�s dans les caves du Commandement g�n�ral de la Gendarmerie nationale. C�est moi qui l�ai inform�. Cependant, il a le m�rite d�avoir assum� l�acte politique. Je dois relever qu�il n�est pas all� au bout de la v�rit�. Je pense qu�il avait peur de dire qui sont les auteurs de cette s�questration, de ce crime. Il semblerait que le chef de l�Etat soit l�Alg�rien le moins inform�. Je pense que s�il n�est pas all� jusqu�� en nommer les auteurs, c�est parce qu�il avait lui-m�me peur des r�actions. Il a craint, � mon avis, la r�action d�Ahmed Bencherif qui, assur�ment, a lui aussi des choses � dire sur lui qui �tait impliqu� dans le proc�s du colonel Cha�bani. Nous sommes le seul pays au monde o� le chef de l�Etat d�charg� de ses fonctions officielles peut passer 20 ans sans dire un mot sur ce qui se passe dans le pays. Le pr�sident Chadli est rest� silencieux au moment des massacres des populations par les terroristes. Il est demeur� sans voix, comme s�il en voulait au peuple. Je ne comprends d�ailleurs pas que d�anciens pr�sidents ou des anciens chefs de gouvernement, � l�instar de Hamrouche, Benflis ou encore Ouyahia, une fois lib�r�s de leurs charges, se r�signent au silence. C�est � croire qu�ils sont l� juste pour gouverner. La vie politique, ce n�est pas cela. Depuis 1962, c�est en fait la m�me clique, la m�me famille et la m�me secte qui gouverne. S. A. I. Ce qu�a �crit Chadli �En 1959, alors qu�il se rendait dans ce pays pour faire le point sur la situation avec le gouvernement provisoire, il tomba en martyr avec le colonel Si El Hou�s au mont Thameur, dans des conditions myst�rieuses. Le sort a voulu que je sois celui qui allait d�couvrir � j��tais alors pr�sident de la R�publique � que les corps d�Amirouche et Si El Hou�s se trouvaient dans une cave du commandement g�n�ral de la Gendarmerie nationale. J�ordonnai alors, sans attendre, qu�ils soient inhum�s au Carr� des Martyrs � El Alia.�