L'affaire Sonatrach n'est pas près de connaître son épilogue, du moins dans sa partie réservée à l'instruction. Hier, la chambre d'instruction près la cour d'Alger a rendu son verdict en notifiant aux différentes parties et à leurs conseils que le ministère public a demandé une nouvelle enquête complémentaire qui concerne toutes les parties. Abder Bettache - Alger (Le Soir) -C'était une journée longue et «stressante», qu'ont vécue hier, les avocats des dix-huit personnes poursuivies dans l'affaire Sonatrach. Le verdict très attendu de la chambre d'accusation a été rendu tard dans la soirée, soit au moment où nous mettons sous presse. Ainsi, les magistrats de la chambre d'accusation ont décidé de jouer les prolongations et ce, après le demande faite par le ministère public. Ce dernier a demandé à la lumière des résultats de la commission rogatoire, de nouvelles réquisitions et ce, à la grande surprise de la défense. En d'autres termes, le dossier toujours en instruction n'est pas près de connaître son épilogue, voire son renvoi devant une juridiction compétente. Pour rappel, la chambre d'accusation près la cour d'Alger avait renvoyé, pour la quatrième fois de suite le délibéré de l'affaire Sonatrach au mercredi 5 décembre. Lors de leurs plaidoiries, les avocats des 18 prévenus avaient contesté les qualifications des faits par le juge d'instruction. Le magistrat avait annulé plusieurs chefs d'inculpation, notamment ceux relevant du tribunal criminel, et de ce fait correctionnalisé le dossier. La chambre d'accusation lui avait alors demandé un complément d'enquête axé sur des questions précises, relatives aux biens détenus par les prévenus en Algérie et à l'étranger. Les commissions rogatoires sont revenues avec de nouveaux éléments qui ont poussé le juge à recommander une enquête approfondie sur le cas Réda Hèmche, ancien chef de cabinet de Mohamed Meziane, ex-Pdg de Sonatrach, poursuivi dans le cadre de cette affaire, mais aussi proche collaborateur de Chakib Khelil, ex-ministre de l'Energie et des Mines. Avec cette nouvelle donne, il ressort nettement que la chambre d'accusation a opté pour les prolongations en attendant de statuer définitivement sur l'affaire. Selon des sources citées par le journal El Watan, Mohamed Meziane, sous contrôle judiciaire, et ses deux fils, en détention provisoire depuis plus d'une année, sont concernés par un nouveau chef d'inculpation lié au blanchiment d'argent, d'où la mise en place des commissions rogatoires. En mai dernier, le même magistrat a procédé à des interrogatoires concernant leurs biens immobiliers et leurs comptes ainsi que ceux de leurs épouses. Les premières auditions des quatorze prévenus et celles d'une quinzaine de témoins se sont achevées sur la question de la responsabilité politique et administrative de l'ex-ministre de l'Energie, Chakib Khelil, dans ce scandale.