La Société algérienne de nutrition (SAN) tient, depuis hier, à l'hôtel Sheraton d'Oran, son premier congrès international de nutrition et santé avec le regroupement de 300 participants venus du Maroc, de la Tunisie, de France et de nombreuses wilayas du pays. Récemment créée, la Société algérienne de nutrition se donne pour objectif de promouvoir la nutrition dans tous les domaines d'application et de susciter des travaux scientifiques d'expertises. Ce souci porté par de nombreux spécialistes et scientifiques algériens a déjà rencontré, hier, un premier écho à l'ouverture des travaux, lorsque le directeur général de l'Institut national de santé publique (INSP), en sa qualité de représentant du ministère de la Santé, a souhaité que la SAN fasse des propositions pour établir une nouvelle stratégie de lutte contre les maladies non transmissibles liées au facteur alimentaire. En effet, après la transition épidémiologique, notre pays est aussi en transition nutritionnelle avec des incidences en matière de carences nutritives, une augmentation des cas de surcharge pondérale chez les enfants et comme conséquences, une morbidité en augmentation pour les AVC, le diabète et l'hypertension artérielle. Le représentant du ministère évoquera cette situation, en expliquant que les pouvoirs publics se devaient d'agir en urgence pour réduire l'impact négatif du facteur alimentaire, sans oublier le chiffre de 5 000 cas par an d'intoxications alimentaires collectives, également un problème à prendre en charge. Les intervenants, déplorant la non-fiabilité des enquêtes épidémiologiques qui n'ont pas un caractère national, appellent néanmoins à une prise de conscience sur la situation sanitaire des enfants qui sont de plus en plus en surpoids et dans le même temps qui souffrent de carences nutritives sévères, comme c'est le cas de 3% des enfants de moins de 5 ans. Un communicant français, chercheur à l'ISERM, vantera pour sa part, la fiabilité de l'alimentation traditionnelle méditerranéenne qui, par sa composition (riche en céréales, huile d'olive, viandes blanches, légumes et fruits consommés en grande quantité, etc.), réduit les risques de diabète de type 2, l'obésité, les maladies cardiovasculaires, les maladies de Parkinson et d'Alzheimer. Evoquant encore les enjeux alimentaires économiques et durables, l'orateur rappellera que, selon la FAO, il y a dans le monde un milliard de personnes qui souffrent de sous-alimentation chronique, 2 milliards de carences alimentaires et 2,5 milliards de surpoids. Dans l'après-midi, devait être donné des communications sur les thèmes liés à la photothérapie et la santé, la biotechnologie et la nutrition.