L�opposition �gyptienne a fini par h�risser le poil grisonnant de la barbe du pr�sident Mohamed Morsi. Sa foi en son pouvoir absolu est un tantinet �branl�e. Contraint de r�trop�daler, Morsi a accept� samedi de retirer son d�cret controvers� par lequel il a tent� de s�arroger des pouvoirs �tendus. La principale coalition de l�opposition doute de sa sinc�rit�. Elle soup�onne une man�uvre politicienne. On ne peut pas accuser l�opposition �gyptienne d�exag�rer la surench�re politique. Elle a tout � fait raison de faire preuve d�extr�me prudence face � un pr�sident man�uvrier et qui fait de ses reculs des points d�appui pour de plus grandes d�tentes. Il en a, au demeurant, us� plus d�une fois, avec d�abord le Conseil des forces arm�es, puis avec le procureur g�n�ral du Caire qu�il avait limog� pour ensuite le r�habiliter. C�est pour l�avoir vu ainsi agir que l�opposition ne le cr�dite pas de confiance lorsqu�il d�cide de retirer son fameux d�cret. Surtout qu�il n�a consenti qu�� cela. Accul� en effet par une opposition d�termin�e � le g�ner dans ses perspectives de pr�sident h�g�monique, ennemi des libert�s, Mohamed Morsi s�est gard� d�aller au bout de ses concessions. S�il a daign� retirer le d�cret contest�, il a cependant maintenu son projet de Constitution dans sa mouture �labor�e par une commission domin�e par les Fr�res musulmans et a aussi maintenu la date initiale du r�f�rendum. Le camp des Fr�res musulmans, qui pr�te mainforte au pr�sident Morsi dans cette �preuve de force, a pitoyablement tent� d�expliquer que le report du r�f�rendum en question �tait impossible, du fait que le m�canisme institutionnel statue que la consultation a lieu dans les 15 jours qui suivent la remise du projet de texte constitutionnel au pr�sident. L�argument est un peu l�ger. L�opposition r�clame une d�cision politique pour son report. Samedi, Mohamed Morsi a d� se parler � lui-m�me, puisque la principale force de l�opposition a d�clin� son invitation au dialogue. A d�faut d�avoir le Front du salut national (FSN) � la table des consultations, Mohamed Morsi s�est content� de recevoir les convives qu�il a pu. Le mouvement du 6 avril, tr�s actif au sein de la coalition pr�sid�e par Mohamed El Baradei, a d�j� fait savoir qu�il juge insuffisant le geste consenti par Morsi de retirer le d�cret du 22 novembre dernier. Il reste � savoir si le mouvement, qui a jou� un grand r�le dans le renversement de Hosni Moubarak, parviendra � partager son attitude- ci avec le reste de la composante du FSN. Et � prendre en compte la d�claration de Mohamed El Baradei sur son compte Twitter, la t�che ne sera pas si ardue qu�elle puisse para�tre. Le pr�sident du FSN a clairement soutenu que le front ne m�nagera aucun effort pour arr�ter une constitution liberticide. Une m�me position, donc, que celle affich�e par le mouvement du 6 avril. Le FSN devra faire savoir sa position � l�issue de sa r�union d�hier dimanche. Une journ�e qui a vu des avions de guerre, des F-16, survoler le Caire � basse altitude. C�est dire que la situation est rest�e toujours tendue. Les militaires, qui ont de leur c�t� appel� � l�engagement d�un dialogue politique, ont d�clar� ne pas demeurer en spectateurs si le trouble venait � persister davantage.