L�engouement pour la cr�ation d�activit�s �conomiques par le biais de microcr�dits s�est accru durant les derni�res ann�es, m�me si de multiples attentes, notamment en termes de formation, restent � exaucer. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - �J�ai b�n�fici� d�un cr�dit bancaire et d�un pr�t non r�mun�r� (sans int�r�t) de l�Agence nationale de gestion du microcr�dit (Angem) pour lancer une menuiserie � mon propre compte. J�ai d�marr� cette activit� d�s 2010�, indique un jeune promoteur d�A�n-T�mouchent, Yacine Zettam. Rencontr� jeudi dernier au Palais des Expositions des Pins-Maritimes � Alger o� s�est ouvert, pour une dur�e de 72 heures, le 3e Salon national de la microjactivit�, organis� par l�Angem, Yacine a expliqu� que ce financement (pr�s de 40 millions de centimes) lui a permis d�acqu�rir le mat�riel et les mati�res premi�res pour lancer une activit� de menuiserie mais aussi de la sculpture sur bois. �Mon activit� se d�veloppe bien�, assure ce jeune promoteur qui ne manque pas d�ambitions. �Une extension de mes activit�s. Pourquoi pas ?�, rel�ve Yacine, confiant au demeurant. Cela m�me si la capacit� de mobiliser d�autres ressources financi�res notamment bancaires pose probl�me pour cette cat�gorie de promoteurs, risquant de rendre vaines leurs attentes. Autres attentes, celles inh�rentes � la formation. Et c�est ce qu�un fabricant d�instruments de musique de Skikda ne manquera pas d��voquer � l�adresse du ministre de la Solidarit� nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Souad Bendjaballah, qui a inaugur� cette manifestation. Ayant b�n�fici� d�un petit pr�t non r�mun�r� pour l�achat de mat�riel, H. Bahri a pu lancer la fabrication de luths, de rbeb et autres instruments traditionnels, contribuant ainsi � la pr�servation du patrimoine national. Au-del� de la probl�matique du co�t �lev� de certains intrants, ce fabricant estime ainsi que la formation reste encore insuffisante et qu�il est n�cessaire de d�velopper la formation sp�cialis�e tant dans son domaine d�activit� que pour les autres m�tiers d�artisanat et de petite industrie. En ce sens, une implication plus forte d�autres institutions est souhaitable pour r�pondre � ce genre d�attentes. Et des attentes, les 130 exposants lors de ce salon, originaires de 40 wilayas et ayant b�n�fici� de microcr�dits, n�en manquent pas concernant essentiellement l�am�lioration de l�environnement �conomique et le r�glement des probl�mes d�ordre administratif et bancaire en particulier. L�Angem �uvre pourtant Et cela m�me si le directeur g�n�ral de l�Angem, Mohamed El Hadi Aouaidjia, assure que son �tablissement public �uvre continuellement en ce sens. L�on �voque ainsi les mesures d�all�gement administratif et bancaire conc�d�es les derni�res ann�es, une concertation permanente avec les banques pour la fluidification des processus de traitement des dossiers, le rel�vement des plafonds de pr�ts non r�mun�r�s pour l�achat de mati�res premi�res et de mat�riels� Dans ce sens, le DG de l�Angem rel�ve que le montant du cr�dit non r�mun�r� pour l�achat de mati�res premi�res a �t� relev� de 100 000 dinars � 250 000 dinars pour les jeunes promoteurs des wilayas du Sud, une disposition effective d�s 2013. Comme l�Angem veille �� accompagner les promoteurs�, � �trouver des solutions en cas de difficult�s (de remboursement)�, � �les aider � relancer leurs activit�s�, dira son directeur g�n�ral. Parmi ces solutions, l�on �voque la possibilit� de r��chelonner les dettes, de b�n�ficier des garanties du Fonds de garantie mutuelle du microcr�dit� Le dirigeant de l�agence �voque �galement le coaching, l�organisation de cycles de formations sp�cifiques en mati�re de gestion et marketing au profit des promoteurs. Ce qui explique certainement l�engouement pour ce dispositif, d�autant que le volume des cr�dits accord�s par l�Angem n�a cess� de cro�tre depuis la cr�ation de cette agence en 2004, sous l��gide du minist�re de la Solidarit� nationale. Pr�s de 440 000 cr�dits accord�s Ainsi, en huit ans, l�Angem a accord� 439 929 cr�dits dont 94% concernent le pr�t achat de mati�res premi�res (413 554 cr�dits) et 6% les pr�ts triangulaires (Angem-banque-promoteur) au nombre de 26 369. Relevant un rythme croissant des pr�ts, de l�ordre de 25 000 annuellement ces derni�res ann�es, le DG de l�Angem indique qu�en 2012, un volume de 125 000 pr�ts a �t� trait�. De m�me, M. Aouaidjia note que 60,70% des cr�dits, soit 267 021, ont �t� accord�s � des femmes contre 172 902 pr�ts pour les hommes (39,30%). Ces pr�ts concernent essentiellement la tr�s petite entreprise (33,94%), les services (20,99%), l�artisanat (19,30%) et l�agriculture (17,01%) tandis que les secteurs du BTP et du commerce ne repr�sentent que 21%. A noter que les microcr�dits accord�s ont permis la cr�ation de 659 888 emplois dont 400 532 f�minins, outre le fait que 7% des b�n�ficiaires sont des universitaires. C. B. Quid du microcr�dit ? C�est un pr�t remboursable dans un d�lai de 12 � 60 mois, destin� aux projets et aux activit�s commerciales dont le co�t ne saurait d�passer 1 million de dinars. Ciblant les personnes vuln�rables, ce pr�t permet l�achat d�un petit �quipement et de mati�res premi�res de d�marrage ainsi que la couverture des frais n�cessaires au d�marrage d�une activit�. L�Angem g�re, dans le cadre du microcr�dit, deux formes de financements : - le pr�t non r�mun�r� qui est un petit pr�t octroy� par l�Angem, pour l�acquisition de mati�res premi�res dont le plafond ne d�passe pas les 100 000 dinars ; - le financement de type triangulaire (Angem-banqueemprunteur) pour l�acquisition d�un petit �quipement en plus de la mati�re premi�re et la couverture de d�penses de d�marrage. Plafonn� � 1 000 000 dinars, ce financement porte, outre un apport de 1% du promoteur, sur l�octroi de cr�dits bancaires avec des taux d�int�r�t bonifi�s compl�t�s de pr�ts sans int�r�ts de l�Angem (� hauteur de 29%), avec la possibilit� d�un diff�r� de 3 ans pour le remboursement du principal et d�une ann�e pour le paiement des int�r�ts.