L�affaire In Am�nas a provoqu� un v�ritable tournant dans la perception du ph�nom�ne du terrorisme, tant au niveau international qu�� l��chelon national. A l�unanimit�, de Washington � Paris en passant par le Conseil de s�curit� de l�ONU et l�Union europ�enne, la communaut� internationale a fini par appuyer la position alg�rienne face aux ravisseurs d�Aqmi : fermet�, option �tout s�curitaire� et aucune n�gociation possible sur quoi que ce soit. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - La rapidit� de l�intervention des troupes d��lite de l�Arm�e nationale populaire, la conduite des op�rations et leur succ�s en si peu de temps auront en effet fait brutalement basculer les attitudes peu cl�mentes que ces m�mes voix exprimaient aux deux premiers jours de la spectaculaire prise d�otages de Tiguentourine. A l�exception paradoxale de Paris qui, c�est une premi�re d�ailleurs, avait pris une position tr�s correcte vis-�-vis d�Alger, toutes les autres capitales dans le monde ont commenc� par quelques refrains inamicaux dont le plus violent �manait de Tokyo. Mais tout bascula dans la soir�e de jeudi avec la premi�re vague de lib�ration des otages r�ussie par le premier assaut des forces de l�ANP op�r� sur la base de vie. Des centaines de personnes seront ainsi d�livr�es des griffes des sanguinaires islamistes, par ailleurs �limin�s jusqu�au dernier apr�s le deuxi�me assaut, le plus sensible et le plus risqu� pour avoir concern� le site gazier o� s��taient retranch�s les plus irr�ductibles terroristes avec des otages, et qu�ils avaient pris le soin de miner au pr�alable. Le r�sultat, � l�arriv�e, et de l�avis de tous les sp�cialistes en la mati�re, est un exploit historique � mettre � l�actif de l�arm�e alg�rienne. Les Am�ricains ne tarderont pas du reste � t�moigner : �Personne ne sait mieux que l�Alg�rie combien les groupes terroristes sont impitoyables �, dira la secr�taire d�Etat Hillary Clinton. �L�Alg�rie a men� une guerre terrible contre les terroristes durant plusieurs ann�es et avec de grosses pertes de vies.� La Maison Blanche r�it�rant � la m�me occasion leur position que �les Etats-Unis ne n�gocieront jamais avec les terroristes � et Fran�ois Hollande estimant, de son c�t�, que dans l�affaire de In Am�nas que �l�Alg�rie a apport� la r�ponse la plus appropri�e�, ce sera de suite un ballet incessant de �soutiens� qui s�enclenche �manant y compris des habituels indiff�rents face au drame alg�rien comme les pays du Golfe et la Ligue arabe. Mais le fait est l� : l�on est vraiment loin de l��poque o�, � chaque l�che attentat terroriste qui frappait notre pays, non seulement les soutiens se comptaient sur les doigts d�une seule main mais, plus grave encore, c�est �le qui-tue-qui ?�, sous ses multiples formes, qui nous est servi en aval. La France de Mitterrand, qui avait mis� lourdement sur le triomphe du FIS en Alg�rie , avait r�ussi, rappelons- nous, � isoler l�Alg�rie sur la sc�ne internationale avec un triple embargo asphyxiant : diplomatique, �conomique et militaire. Sant�Egidio, organis� par l�administration d�mocrate de Bill Clinton, n�a, en sus, commenc� � desserrer son �tau sur l�Alg�rie qu�apr�s les attentats du 11 septembre. Mais c�est pratiquement, avouons-le, toutefois, � la m�me p�riode que l�Alg�rie se lance paradoxalement dans une sorte de hara-kiri s�curitaire qui aura fini par d�stabiliser la soci�t�, d�moraliser les troupes et booster les r�seaux islamistes : la r�conciliation nationale. Une politique suicidaire qui d�cr�tait, de mani�re directe ou indirecte, que tous ceux qui, parmi les militaires, avaient men� la lutte antiterroriste �taient, d�sormais �persona non grata�. Une politique qui aura des cons�quences terribles sur les segments r�ellement concern�s par la traque de la b�te terroriste. De mani�re sporadique, l�on aura m�me affaire � de spectaculaires et combien d�moralisants coups mont�s comme �l�affaire Nezzar�, o� d�obscurs int�gristes alg�riens r�fugi�s en Europe r�ussirent � faire �branler des appareils judiciaires s�culaires du Vieux Continent contre d�anciens hauts responsables militaires alg�riens pour �atteinte aux droits de l�Homme�, c'est-�-dire pour avoir men� la lutte antiterroriste en Alg�rie ! Comme c��tait le cas avec le 11 septembre 2001, il aura fallu un autre dramatique �v�nement, l�affaire In Am�nas en l�occurrence, pour que le monde se rende compte que le terrorisme, �a se combat. Avec son pire et seul ennemi : le tout s�curitaire !